Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 17.03.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 471 fois

GARD Ça se précise pour le programme de renouvellement urbain

Les différents partenaires de la nouvelle politique de rénovation urbaine ont signé le protocole de préfiguration pour le quartier des Escanaux ce matin, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le préfet du Gard Didier Lauga et les différentes parties prenantes du nouveau programme national de renouvellement urbain ont signé ce matin à Bagnols et cet après-midi à Alès puis à Nîmes trois protocoles de préfiguration.

Des protocoles qui concernent les quartiers des Escanaux pour Bagnols, du Près Saint-Jean, des Cévennes, des Tamaris, de Cauvel, de la Royale, de Rochebelle et du centre-ville-ville pour Alès et du Mas de Mingue, du Chemin bas d’Avignon, du Clos d’Orville et de Pissevin-Valdegour pour Nîmes.

« Une étape importante »

Au total, ce sont pas moins de 47 100 habitants qui sont concernés. Pour le quartier des Escanaux à Bagnols, le nouveau programme de renouvellement urbain comporte un programme de travail de 451 000 euros, pour 6 études et 2 missions d’assistance, et le financement d’un poste.

Et pour Bagnols, les enjeux sont de taille : avec ses 3 800 habitants, le quartier des Escanaux représente 20 % de la population de la ville, et a bien besoin d’un coup de neuf : « en 55 ans, les équipements ont vieilli et ce quartier qui était un fleuron a vécu avec difficulté le poids des années », estime le maire de Bagnols et président de l’agglo du Gard Rhodanien Jean-Christian Rey, qui a grandi tout à côté des Escanaux. Alors l’éligibilité de ce quartier auprès de l’Agence nationale de rénovation urbaine a été ressentie comme « une opportunité intéressante. »

Reste que si le quartier fait désormais partie des priorités régionales en la matière, il reste à définir ce que sera sa rénovation urbaine. C’est le principe de ce protocole de préfiguration, qui lance la conduite des études — qui, ont promis les partenaires, consulteront les habitants du quartier notamment via le conseil citoyen — et l’élaboration du projet, qui devrait être ficelé d’ici un an, pour une signature du protocole final à la rentrée 2018. Si beaucoup de travail reste à faire, les nombreux équipements du quartier, « qui on tous vieilli en même temps et qu’il faut refaire » dixit le maire, la rénovation ou la reconstruction de l’école, la déconstruction de plusieurs immeubles ou encore le projet de musée sont de solides pistes. Le fait de « faire de véritables passerelles » avec les autres quartiers, poursuit le maire, fait également partie des priorités.

Cependant, si la signature de ce vendredi matin est « une étape importante » pour le directeur territorial Gard-Hérault de la Caisse des Dépôts et des consignations Jean-Sébastien Saulnier-d’Anchald, un des partenaires de la rénovation urbaine, « il ne faut pas croire que tout va se faire tout de suite », prévient le président du Département et du bailleur social Habitat du Gard Denis Bouad. « La politique de la ville, c’est compliqué et long », poursuit le préfet Didier Lauga. Un temps nécessaire « pour éviter que le mécanisme qui aboutit à la dégradation de la qualité de vie dans ces quartiers se reproduise », note le représentant de l’Etat dans le département. Un mécanisme qui fait des Escanaux un quartier passé en 50 ans de réserve d’ingénieurs du nucléaire à quartier prioritaire, au revenu médian le plus faible du département à 7 300 euros annuels et à 43,2 % de chômage en moyenne.

Autant dire que le chemin sera long pour « désenclaver ce quartier et le rendre banal, au sens où tous les équipements et les services y seront présents comme partout sur le territoire », affirme Jean-Sébastien Saulnier d’Anchald. « On a cette chance, il faut la saisir », résume le premier adjoint bagnolais et vice président en charge de l’aménagement du territoire à l’agglo du Gard Rhodanien Jean-Yves Chapelet.

Dans la continuité de l'ANRU 1 à Alès

Les acteurs signataires du protocole. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Chez les Alésiens, la signature de ce protocole est la suite logique du premier plan de rénovation urbaine. 242 logements déconstruits et reconstruits, suppression d'appartements en rez-de-chaussée exposés aux inondations, réhabilitation de plus de 1000 logements, aménagements des espaces extérieurs... : petit à petit, les quartiers des Cévennes et des Prés-Saint-Jean font peau neuve. "Ils sont aussi mieux reliés avec le centre-ville", souligne Jean-Paul Lapierre, directeur général adjoint de l'ANRU.

Mais il reste encore à faire. "Le processus de rénovation doit continuer", insiste le maire et président de l'Agglo Max Roustan. Ainsi, pour ce nouveau programme, 14 600 habitants répartis dans les quartiers des Prés-Saint-Jean, Cévennes, Tamaris, Cauvel, La Royale, Rochebelle et centre-ville sont concernés, soit un tiers de la surface urbanisée de la commune. Plusieurs opérations d'investissements sont déjà dans les tuyaux, telle que l'aménagement d'une Maison de projet au cœur des Prés-Saint-Jean, dans le bâtiment de la Caisse d'allocations familiales. Un espace dont la vocation serait d'informer, de se concerter et d'organiser des animations autour du projet de renouvellement urbain.

Toujours aux Prés-Saint-Jean, un programme de démolition de 362 logements est également prévu. Autre ambition : la création d'une Ressourcerie, sur un terrain en surplomb du quartier des Cévennes. "Nous avons un taux de chômage important et cet établissement permettrait d'embaucher", indique Max Roustan. Une bonne nouvelle pour les habitants du quartier. D'autres projets se concrétiseront au cours des différentes études, notamment autour des faubourgs anciens et des îlots dégradés du centre-ville, du Gardon, des déplacements, du parc social, etc. Coût de l'investissement total : 6,7 millions d'euros.

Signature à Nîmes du protocole de préfiguration du nouveau programme de renouvellement urbain. Photo Tony Duret / Objectif Gard

A Nîmes aussi, cette signature est une étape importante. Ce nouveau programme intègre les quartiers du Mas de Mingue, du Chemin-Bas-d'Avignon - Clos d'Orville ainsi que Pissevin et Valdegour, soit 26 000 habitants (17% de la population nîmoise). Sur ces quartiers, on recense cinq opérations d'investissement : trois maisons de projets, la réhabilitation de la médiathèque de Pissevin et la création d'une maison médicale au Chemin-Bas-d'Avignon. Plus d'une centaine de logements sera reconstruit. Rappelons que l'ANRU 1 (2005-2015) avait permis la reconstruction de 928 logements et la réhabilitation de 546 logements.

Thierry Allard

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