Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 20.03.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 200 fois

FAIT DU JOUR Denat soutient Hamon bon gré, mal gré…

Dans le Gard, Jean Denat  fait le job (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Proche de Manuel Valls, le patron du PS s’est rangé derrière le candidat de la gauche radicale. Il regrette toutefois que sa famille politique ne soit pas rassemblée. Un handicap pour l’avenir.

Objectifgard : Comment se passe la campagne ?

Jean Denat : Au niveau de la fédération et de ses militants, elle se déroule bien. Par contre, sur le terrain, la campagne est relativement atone. Ce n’est pas propre au PS, c’est la même chose pour tous les partis. Les mœurs changent : aujourd’hui, l’importance des médias nationaux et des réseaux sociaux font que la campagne sur les marchés ou dans les boîtes aux lettres est dépassée. On n’influence plus les électeurs comme ça…

Une visite de Benoît Hamon est-elle bientôt prévue ?

On y travaille... Nous aimerions qu’il passe une journée dans le Gard, à l’occasion de son meeting à Montpellier le 30 mars. Le 20 avril, le député européen Eric Andrieu sera là. Nous attendons aussi des réponses de son homologue Edouard Martin et d’Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture et porte-parole de Benoît Hamon. 

Ça ne vous a pas échappé : Manuel Valls a décidé de ne pas apporter son soutien à Benoît Hamon. Qu'en pensez-vous ?

Sa position me paraît conforme à l’attitude qu’il avait indiquée après le résultat de la Primaire : une mise en retrait. À titre personnel, j’aurais préféré qu’il n’en parle pas… Ce n’était pas la peine d’en faire un sujet d’actualité. En ce qui me concerne, j’ai parrainé Benoît Hamon sans état d’âme. Je suis militant et respectueux de la règle.

« Benoît Hamon aurait d’abord dû rassembler les socialistes »

C’est plus qu’une mise en retrait ! Manuel Valls qualifie de « dérive » le programme de Benoît Hamon.

Quand Manuel Valls parle de « dérive sectaire », il considère que Benoît Hamon n’a pas fait les efforts nécessaires pour rassembler son camp. François Mitterand disait, que pour gagner, il fallait rassembler les socialistes, puis la gauche et finalement le peuple. Or, Benoît Hamon a d’abord cherché à rassembler la gauche en allant négocier avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.

Du coup, vous comprenez la position de Françoise Dumas de ne pas soutenir votre candidat ?

Françoise Dumas n’a pas apporté son parrainage à Benoît Hamon. Ça ne veut pas dire qu’elle soutient Emmanuel Macron ! Ça, ce serait franchir le Rubicon. Sa position est cohérente par rapport à ce qu’a été son engagement auprès du gouvernement… Dans cette Présidentielle, il manque cruellement un candidat capable de porter et d’assumer le bilan de François Hollande. J’aurai bien aimé que la campagne soit l’occasion d’une grande explication sur sa politique. Ce débat-là nous est volé parce que nous n’avons pas de candidat de la synthèse, comme l’était François Hollande en 2012.

L’union ne va-t-elle pas de fait avec le résultat de la Primaire ?

Le résultat donne des responsabilités à celui qui est élu. Benoît Hamon aurait d’abord dû rassembler les socialistes… Le PS est un parti productiviste qui considère que, sans croissance, il n’y a pas de plein emploi, de progrès… Si on envisage d’entrer dans une période de décroissance (revenu universel (ndrl)), nous ne sommes pas dans la ligne du PS. Aujourd'hui, le fossé n'a jamais été aussi important entre nos différentes sensibilités.

Pourtant, aussi proche que vous êtes de Manuel Valls, vous faites la campagne de Benoît Hamon… 

Je me suis interrogé… Manuel Valls est un ami, mais je ne suis pas à la recherche d’un homme providentiel. Ce qui m’habite, c’est le sens de la responsabilité : aujourd'hui, je dois faire en sorte que le candidat du PS trouve, dans le Gard, les moyens de faire campagne.

Françoise Dumas attend le premier tour de la Présidentielle pour se positionner… C’est un peu facile, non ?

Il y a des députés qui s’interrogent. On ne peut pas avoir cette exigence de docilité à l’égard des parlementaires quand, soi-même, on a été frondeur pendant 3 ans (Benoît Hamon,(ndlr).

« Benoît Hamon n'est pas l'homme de la synthèse »

Seulement, ce type de comportement nuit à la dynamique que tente d'impulser Benoît Hamon... 

Vous vous focalisez sur Françoise Dumas, mais il y a d’autres députés pour lesquels il n’y a pas de problème, comme Christophe Cavard ou Fabrice Verdier…

…Justement, Fabrice Verdier. Certains de ses proches, le maire de Pont-Saint-Esprit, son directeur de campagne et maire de Saint-Paulet-de-Caisson, Christophe Serre, ont parrainé Macron. Verdier Joue-t-il un double jeu ?

Ne faisons pas prendre à Fabrice Verdier des positions que d’autres prennent. Il est engagé dans la campagne de Benoît Hamon, pas plus pas moins. On n’attend pas d’un député qu’il fasse la campagne pour le Président. On attend d’un député qu’il légifère et s’inscrive dans une majorité !

Pourtant en 2012, tout le monde était derrière François Hollande…

Oui, parce que c’était l’homme qui a rassemblé les socialistes. Benoît Hamon, lui, n'est pas l'homme de la synthèse. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectfgard.com

Coralie Mollaret

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