Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 17.04.2017 - anthony-maurin - 2 min  - vu 380 fois

FERIA D'ARLES Thomas Joubert à l'émotion

Thomas Joubert (Photo Anthony Maurin).

Les picadors, avant le paseo, dans les couloirs sombres des arènes arlésiennes (Photo Anthony Maurin).

Corrida de Juan Pedro Domecq pour un cartel de luxe réunissant Enrique Ponce (silence et salut au tiers), Alejandro Talavante (oreille et silence) et l'Arlésien Thomas Joubert (oreille et oreille).

Déjà, il faut comprendre une chose. Les toros de Juan Pedro Domecq, décriés par certaines arènes qui leur préfèrent des toros plus combatifs, robustes et vaillants, ne sont plus venus à Alres depuis une vingtaine d'années quand à Nîmes, il sont présents à chaque feria. Pas une nouveauté, leur noblesse a tendance à les fragiliser... Autre fait rare de la course, pour la première fois en corrida formelle, c'était une présidente qui octroyait les trophées et qui faisait régner l'ordre sur le sable. Ça plus ça... il n'en faut pas plus pour que quelques hurluberlus crient à la déception anticipée.

Enrique Ponce (Photo Anthony Maurin).

Déception, c'est le mot que tout le monde avait à la bouche une fois le premier Juan Pedro sorti du toril. Quelques coups de capote, des rencontres au cheval et une patte cassée pour un Ponce impuissant et un public déjà remonté comme un coucou suisse. Vous l'avez compris, le maestro de Chiva n'aura vraiment pas eu le temps...

Mais l'homme connaît la vie des matadors de toros. Tantôt heureuse, tantôt au goût d'inachevé et sans réponse. Ponce saluera au tiers après seconde faena qui tombera largement en intensité au fil des minutes. En fait, Enrique Ponce laissera peut-être trop de temps entre les séries et du coup, c'est le public qui a fait éclater sa bulle.

Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin).

L'Espagnol Alejandro Talavante a des accointances mexicaines. Il ne s'en est jamais caché, il l'assume. Lors de son contrat arlésien, on aura remarqué une tauromachie de valeurs, un retour aux fondamentaux sains et efficaces. Des passes exécutées avec brio et sans artifice. Hélas, public et palco ne verront pas les détails suggérés par le maestro qui ne coupera qu'une minuscule oreille alors qu'il aurait dû en ravir deux.Un travail mal payé, dommage pour lui mais quel torero!

Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin).

Sur son second, un Parladé peu au fait de ce qu'il faut faire quand on est dans une arène, Talavante entendra un silence assourdissant. Cinquième toro d'une course qui ne se sera jamais réellement lancée. Là aussi il exécutera de belles lignes sur le sable mais l'alchimie ne prendra pas.

Torero du cru, Thomas Joubert a presque fait du Thomas Joubert. Très sobre, très froid et très digne, le maestro Joubert ne se pose pas en cyclone. Il est un sage de la tauromachie, un froid (encore plus lors de son second duel). Longiligne et rectiligne, son toreo est beau à voir quand il est dans l'émotion. Oreille naturelle face à un toro extrêmement noble.

Thomas Joubert (Photo Anthony Maurin).

Pour en finir, Thomas coupera une nouvelle oreille et sortira en triomphe de ses arènes. Même si le jeune aura besoin de deux envois à l'épée, il tirera les marrons bien chauds grâce du feu à son excellent travail. Parfois un peu laborieux (dans le bon sens), souvent glacial dans son comportement, Joubert laisse le public en-dehors de sa tauromachie qui est pourtant faite d'implication et d'identification. Heureusement, une estocade al recebir remettra tout ça sur le chemin du triomphe.

Thomas Joubert (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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