Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 01.05.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 369 fois

BEAUCAIRE La manifestation anti-FN peine à rassembler…

Le collectif Rassemblement Citoyen de Beaucaire avait donné rendez-vous aux habitants devant la mairie FN, pour s’insurger de la présence de Marine Le Pen au second tour de la Présidentielle. (Photo : Coralie Mollaret)

Une trentaine de personnes était présente, ce dimanche, devant la mairie FN. Les trois quarts des manifestants étant des responsables politiques ou des candidats qui aspirent à l’être.

À Beaucaire, le Front National n’a jamais fait peur. « Il y a un terreau favorable au FN », commente Josef. L’exploitant agricole sait de quoi il parle : « Beaucaire est une terre d’immigration. Dans les mas, on a connu les ouvriers espagnols, maghrébins et maintenant, les équatoriens… C’est bien connu : le dernier arrivé ferme la porte au suivant ! ». Les chiffres lui donnent à peu près raison. À la Présidentielle de 2002, les candidats de l’extrême-droite Le Pen et Megret récolent 2 300 voix, sur 6 000 votants. Quinze ans plus tard, la candidate FN, Marine Le Pen, gagne 1 000 voix, pour une participation qui, elle, croît de plus de 2 000 électeurs. En 2014, la commune tombe dans l’escarcelle du FN. Une victoire qui résulte surtout des divisions de la droite traditionnelle.

Ce dimanche, Josef est venu assister à la manifestation devant la mairie, organisée par le collectif Rassemblement Citoyen de Beaucaire. Peu de monde se bouscule sur la place… Ici, la présence du FN, au second tour de la présidentielle, ne dérange pas trop les consciences. Sur les 30 personnes présentes, les trois quarts étaient des citoyens encartés, des élus, des ex-élus ou des candidats qui aspirent à le devenir. Les raisons de cette désaffection ? « Le candidat ultra-libéral Macron a du mal à mobiliser », pour les uns. « L’absence de leader charismatique à Beaucaire », pour les autres.

Les limites du Front républicain

Devant la mairie, chacun est invité à prendre la parole. Beaucoup dénoncent « l’imposture du FN ». Ce « parti infréquentable », aux déclarations « nauséabondes » prononcées par certains de leurs responsables. Seulement, ces discours grandiloquents ne suffisent pas à convaincre l'électeur. Parmi les manifestants, des membres de Réagir pour Beaucaire sont présents. Incarnée par Marie-Rose Cardona au conseil municipal, ces militants préfèrent parler concret. Le budget 2017 a été entériné en mars. La gauche l’a qualifié de « tract de propagande » : « la baisse exceptionnelle des impôts, c’est en réalité 0,06 centime par habitant », fustige Marie-Rose Cardona. L’élu de droite Christophe André n’est pas en reste. Sur la question des investissements, il dénonce : « en 2016, sur les 4,6 M d’opérations d’équipements, ce sont uniquement 2,5 M qui ont été consacrés à l’investissement en équipement au service des Beaucairois ! ».

Droite et gauche sur le même front ? Pas tant que ça… Ce dimanche, personne de la droite et du centre n’a fait le déplacement. « Christophe André devait nous envoyer quelqu’un, mais la personne a été empêchée », fait savoir l’organisatrice, Laure Cordelet. « Et Bourbousson, il est où ? », lance l’un des manifestants, « il s’était pourtant présenté comme le rempart du FN aux Municipales ! ». Visiblement à Beaucaire, l'extrême-droite n’a pas besoin de diviser pour mieux régner. Les partis s’en chargent très bien eux-mêmes.

Lire aussi : LÉGISLATIVES À Beaucaire, la droite face à son échec de 2014

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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