Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 20.05.2017 - tony-duret - 2 min  - vu 198 fois

AU PALAIS L'accusé : « D’habitude, je bois mes dix bières par jour et puis c’est tout ! »

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

Sacré personnage que ce Ladislas ! Ce trentenaire au crâne rasé, petit, se présente dans le box des accusés du tribunal correctionnel de Nîmes où il comparait pour des violences sur sa compagne, Cathy.

Ladislas ne tient pas en place. Sanguin, à fleur de peau, il ne peut s’empêcher de faire de grands mouvements de tête ou de commenter les propos de la présidente de l’audience, Christine Ruellan, qui rappelle les faits. Ils se sont déroulés le 7 avril dernier, à Sommières, là où réside ce couple qui vit ensemble depuis 12 ans. Ce jour-là, les deux trentenaires se disputent pour une banale histoire de plomberie. Cathy, furieuse, quitte le domicile mais Ladislas, qui porte un bracelet électronique à la cheville pour une précédente condamnation dans une affaire de drogue, ne peut la suivre et la rattraper. Contraint de rester chez lui, il fulmine. Alors, il se lance dans ce qu’il fait tous les jours - ou presque - depuis l’âge de 16 ans : il boit… Il avale deux flasques de whisky « en même pas un quart d’heure », précise-t-il à la barre du tribunal avant de poursuivre :

-      D’habitude, je bois mes dix bières par jour et puis c’est tout ! Et de temps en temps un peu de vin rouge aussi…. Mais vu que je ne prends pas souvent de whisky, j’ai dérapé.

Après avoir bu son whisky, Ladislas décide de sortir de chez lui malgré l’interdiction. Il se rend devant la crêperie où travaille Cathy et lui porte un coup de tête avant de tenter de l’étrangler. A l’écoute des faits, l’accusé explose :

-      Expliquez les faits comme il faut parce que là c’est n’importe quoi, lance-t-il à la présidente.

Cette dernière, patiente, garde son calme et lui demande d’en faire autant. Mais Ladislas est un impulsif, un sanguin, et le moindre terme qui lui déplaît le fait disjoncter. Dans un rare moment d’accalmie, il tient tout de même à préciser :

-      C’est l’interprétation des gens aussi… Parce que c’était pas un coup de tête mais un front contre front. Et puis, si Cathy a pris des gifles, c’est qu’elle m’en a mis aussi mais ça elle ne le dit pas. Elle n’a pas pris des tartes dans la gueule tous les jours. D’ailleurs, elle a retiré sa plainte.

Mais le ministère public, qui en a la possibilité, a décidé de maintenir l’accusation. Représenté ce jour-là par Stanislas Vallat, il demandera deux ans de prison avec maintien en détention. Le tribunal en prononcera la moitié sans même que Ladislas ne bronche. Surprenant.

Tony Duret

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