Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 05.06.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 222 fois

ALÈS Le protecteur détrousse et frappe l'homme "fragile"

Alès. Photo illustration É.B/Objectif Gard

Il est mis en examen pour "violences avec arme". En septembre dernier, un automobiliste avait été roué de coups de sabre par son passager qui estimait qu'il conduisait mal ! Depuis, l'agresseur est en prison et l'enquête réserve bien des surprises révélées par le président de la chambre de l'instruction. Le délinquant est un habitant de la région parisienne âgé de 32 ans. Il est détenu depuis les faits et il demande une libération conditionnelle à la juridiction.

La présentation de l'affaire commence par une question basique: "Avez-vous déjà été condamné ?" demande le  conseiller Luc Barbier ? "Ah, non" répond du tac au tac le mis en examen. "Vous oubliez un petit détail, vous avez juste 19 condamnations à votre casier judiciaire", reprend malicieusement le magistrat qui lit le casier. Pour une demande de libération conditionnelle, le dossier débute très mal pour le chauffeur de VTC parisien.

Concernant les faits, le trentenaire s'est pris "d'affection" en région parisienne pour la victime, une personne fragile psychologiquement "vulnérable" dit la justice, qui venait de perdre son épouse. En guise d'amitié naissante et comme le pauvre homme se faisait dépouiller par tout le monde, le chauffeur parisien décide de le protéger à sa manière. Une surveillance rapprochée qui va consister " à le dépouiller. Il sera votre souffre-douleur, et vous partez à l'aventure avec lui", poursuit le conseiller de la chambre de l'instruction de Nîmes.

Un périple qui va conduire les deux hommes jusqu'à Alès, "avec cet épisode de violences au sabre car le conducteur roulait soit trop doucement, soit trop vite, soit il s'approchait trop des autres voitures." Résultat : ce jour-là, le conducteur prend une volée et se retrouve avec des côtes cassées. Le problème pour le mis en examen, reste les expertises psychologiques qui font ressortir pêle-mêle "intolérance à la frustration, aucun sentiment de culpabilité, la seule chose qui l'inquiète c'est lui, la victime il s'en moque", résumé le magistrat qui trouve dans le dossier une nouvelle pépite. "Je vois que vous avez été plusieurs fois condamné pour des délits routiers. C'est rassurant pour les passagers qui vont croiser votre route. La plateforme Uber ne s'intéresse pas au casier judiciaire des chauffeurs ?", interroge le juge. "Si, mais après ma condamnation aux Assises, j'ai été exclu du bulletin numéro 3 du casier judiciaire, je pouvais donc être chauffeur ", poursuit naturellement le détenu qui ne paraît pas comprendre les interrogations de la Cour d'Appel sur ses antécédents judiciaires.

"Eh bien, il ne vaut mieux pas tomber sur vous lorsque l'on a besoin d"un chauffeur... Vous ne respectez pas le code de la route, vous roulez sans assurance et sous l'emprise de stupéfiants. Avec ça le service est assuré d'une drôle de façon", glisse le magistrat qui instruit le dossier à l'audience. L'avocate générale, Pascale Palau, s'oppose à la libération de cet homme "d'abord à cause du renouvellement de l'infraction et ensuite concernant les pressions sur la victime." En effet, ce dernier aurait retiré sa plainte, après des pressions imposées par le détenu qui, depuis la prison, lui avait fait comprendre qu'il ne devait pas répondre aux questions des policiers.

La Cour d'Appel a décidé de rejeter la demande de remise en liberté. Le chauffeur de VTC reste en prison.

Boris De la Cruz

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