Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 07.06.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 236 fois

LÉGISLATIVES Philippe Berta (LREM) : « En France, la culture scientifique et technologique est faible »

Philippe Berta, candidat La République en marche sur la 1e circonscription du Gard. (Photo : droits réservés)

Membre du MoDem, l’enseignant-chercheur à l'université de Nîmes se lance sur la 6e circonscription, sous les couleurs du président Macron.

Objectif Gard : Tous les électeurs ne vous connaissent pas. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Philippe Berta : Je suis un ancien chercheur de l’INSERM* dans la génétique. En 1990, j'ai co-découvert le gêne de la masculinité. J'ai toujours vécu à Nîmes où j'ai monté la filière universitaire autour des sciences de la vie. Puis, j'ai dirigé l'université qui s’appelait, à l’époque, un centre universitaire avant d'obtenir sa transformation en université de plein exercice. Je suis toujours enseignant autour de la biologie, biochimie et génétique. J'ai créé un master régional avec différents partenaires… En 1998, j'ai fondé l'école de l'ADN qui a une mission de culture scientifique auprès de la jeunesse et de formation, notamment auprès de la police scientifique de Nîmes.

D'où vous vient cette envie d’entreprendre ?

J'ai la chance d'œuvrer dans un domaine qui est en plein explosion. Il y a dix ans, l'essentiel de nos médicaments étaient chimiques ou éventuellement, dérivés de molécules naturelles. Aujourd'hui, ce sont des protéines, des cellules… Mon idée est d'essayer de rapprocher le plus possible les étudiants vers ce monde-là, afin de leur donner tous les atouts pour réussir.

Pourquoi avoir demandé l’investiture d'En Marche ?

Je lis à travers le programme d'Emanuel Macron ce en quoi je crois depuis longtemps… Je n'ai jamais voulu m'inscrire dans un schéma droite ou gauche. Selon moi, il vaut mieux réunir des gens sur des critères de compétences plutôt que d'affiliation politique. Associer le mot métier et politique est un non-sens. J'ai toujours considéré que la politique, c'était un mandat. Or, en ayant fait de la politique un métier, on voit des professionnels déconnectés du quotidien.

Ça signifie que, si vous êtes élu, vous ne ferez qu’un mandat ?

Oui, je serai l'homme d'un seul mandat. Je vais tenter de garder un pied dans l'enseignement à l'université, à temps aménagé. Je ne pourrai plus me consacrer à la recherche. Concernant le pôle de compétitivité d'Eurobiomed, je quitterai mon poste de secrétaire général. Cette structure est labellisée par l’État et, je veux éviter tout conflit d’intérêt.

Pourquoi souhaitez-vous devenir député ?

À un moment donné, il faut avoir une position qui me permette d'influer sur le cours de l'Histoire. C’est par la chose publique, politique, que nous pouvons y arriver. Ce que j’ai réalisé au niveau local peut être pris au niveau national.

C’est-à-dire ?

En France, la culture scientifique et technologique est faible. Nos filières sont désertées… Or, c’est là que se joue l’avenir d’un pays. Si nous n’avons plus d’acteurs pour innover, on peut s’interroger sur notre faculté à créer des richesses. Regardez autour de vous : votre vie est faite de sciences et de technologies ! Si vous ne fabriquez pas ces produits, votre pays va s’effondrer sur le plan économique. Ça a été le moteur de la création de l’école de l’ADN. Pour ce faire, nous devons réformer nos programmes, dès la primaire. Les sciences ont été totalement éradiquées des programmes scolaires. Il y a 20 ans en France, on faisait venir un gamin avec une pomme et, il repartait avec l’ADN de sa pomme… Les Anglais appellent ça le "learning by doing" (apprentissage par la pratique). C’est l’un des grands défis de notre société. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

*Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. 

Coralie Mollaret

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