Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 09.06.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 289 fois

LÉGISLATIVES La très dispersée 6e circonscription

Christophe Cavard, député LPE (Le Parti Écologiste). Photo : Coralie Mollaret.

Il restera quoi qu’il arrive le premier député de l’histoire de cette 6e circonscription du Gard, née en 2012 : l’écologiste Christophe Cavard. Élu pendant la « vague rose », sous l’étiquette EELV, le sortant compte bien rempiler.

Ce ne sera pas facile : douze autres candidats, représentant tout le spectre politique du pays, lui contestent l’élection, sur une circonscription qui, à l’image de notre département, rassemble des topologies et des populations variées. De la bourgeoise Uzès au quartier populaire Nîmois du Mas de Mingue en passant par des villages-dortoirs comme Marguerittes, il faudra pour les candidats arriver à s’adresser à tout le monde.

Christophe Cavard, du rouge au vert-rose

Issu du Parti Communiste, le député sortant Christophe Cavard passe ensuite chez Europe Ecologie-les Verts. Dans le cadre de l’accord négocié entre le PS et son parti, il obtient l’investiture commune des deux partis et est élu député de cette nouvelle sixième circonscription dans le cadre d’une triangulaire face à Franck Proust (à l’époque à l’UMP) et le FN. Depuis, en 2015, Christophe Cavard a quitté EELV (« un parti en déliquescence », estime-t-il alors) pour le parti de François de Rugy, Ecologistes !. Si après la primaire de la gauche François de Rugy s’est rapidement engagé en faveur d’Emmanuel Macron, ce ne fut pas le cas de Christophe Cavard. Siégeant depuis mai 2016 avec le PS à l’Assemblée, il est soutenu par Solférino pour cette élection législative.

Durant les cinq années de son mandat, Christophe Cavard n’a pas été parmi les députés les plus médiatiques, mais a cultivé son image de bosseur. Impliqué dans la lutte contre le djihadistes et l’embrigadement des jeunes via plusieurs enquêtes parlementaires et une commission d’enquête, il a également travaillé sur les questions carcérales, et le cas de la prison de Nîmes, parmi les plus surpeuplées de France. Côté écologie, Christophe Cavard porte, en tant que député et président du Syndicat mixte des Gorges du Gardon, la création d’un Parc naturel régional des garrigues et de l’Uzège. L’écologie, un créneau où il ne sera pas seul sur cette élection : son ex-parti EELV a en effet décidé d’investir Sybille Jannekeyn, bien connue du côté de Nîmes. Pas de cadeau.

Insoumis et Communistes en ordre dispersé

À gauche toujours, et comme presque partout dans le Gard, les Insoumis et les Communistes partent en ordre dispersé. Ici, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a choisi Karine Voinchet, directrice marketing, pour capitaliser sur son beau score du premier tour des présidentielles, où il est arrivé en deuxième position.

Du côté du Parti Communiste, on soutient le Dr Philippe Gasser, psychiatre du Mas Careiron qui a été en pointe lors du très long conflit social qui a secoué l’hôpital psychiatrique, encarté au parti Ensemble !.

En Marche joue au centre, la droite joue gros

Passons au centre et à la droite : ainsi, la République en Marche a choisi le MoDem Philippe Berta, actant ici plus que sur tout autre circonscription gardoise son positionnement centriste. Un positionnement qui, s’il peut espérer capitaliser sur la dynamique nationale, peut également rebuter une partie de l’électorat de droite qui n’a toujours pas pardonné à François Bayrou, fondateur du MoDem et garde des Sceaux, d’avoir choisi François Hollande plutôt que Nicolas Sarkozy en 2012. Un électorat notamment uzétien que compte bien récupérer la droite, qui joue gros sur cette circonscription.

Ainsi, les Républicains ont investi l’élu Nîmois Richard Flandin avec pour objectif la victoire, sur une circonscription, qui sur le papier ne lui est pas si défavorable que ça. Un objectif d’autant plus exacerbé que depuis le renoncement du dissident Julien Plantier les Républicains canal Fournier n’ont plus de candidat sur la première circonscription, le sénateur-maire de Nîmes ayant clairement affiché son intention de ne pas faire campagne pour le centriste Thierry Procida, pourtant investi par LR et UDI, et de concentrer ses efforts sur la sixième circonscription et Richard Flandin.

Embouteillage de « patriotes »

Et le Front national ? Que peut espérer le parti lepéniste de cette sixième circonscription ? Le constat de la présidentielle est contrasté : si le FN est arrivé en tête au premier tour sur la circo avec 26,64 % des voix, il a été sèchement battu au second tour avec 41,86 % des voix, pendant qu’Emmanuel Macron y réalisait son plus gros score de notre département. Pour espérer l’emporter, le FN a investi la conseillère régionale, municipale et communautaire Nîmoise Laurence Gardet avec comme suppléant le maire de Beaucaire Julien Sanchez. Beaucaire, située sur la première circonscription, soit dit en passant.

Et pour une fois, le FN ne part pas seul sur son créneau, puisque le SIEL, le mouvement Solidarité Identité et Libertés, a investi un candidat, Jérémy Delapierre. Le SIEL, ancien allié du FN dans le cadre du Rassemblement Bleu Marine, qui en appelle lui aussi aux « patriotes » et se revendique de la « vraie droite », un peu comme le FN courant Marion Maréchal-Le Pen. Si on ajoute à cela la candidature du parti de Nicolas Dupont-Aignan Debout la France, qui a plus que flirté avec le FN durant la présidentielle, il y a fort à parier que cette fois-ci, il n’y ait pas qu’à gauche que le risque de dispersion des voix existe.

On le voit, chaque créneau politique est préempté par au moins deux candidats. De quoi accroître l’incertitude, et complexifier un peu plus encore les pronostics.

Ils sont aussi candidats :

Laurent CHARPY suppléant Laurent VERGER

Aïcha TERBECHE suppléant Robert MISCHER

Jacques ARMANDO suppléant Manon GRASSET

Jean-Claude BOUSSOUF suppléante Christiane GALZIN  

Jean-Paul ELISSEIEFF suppléant Ludivine ELISSEIEFF

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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