Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 14.06.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 234 fois

GRAND AVIGNON La sensibilisation à la qualité de l’air s’invite dans les écoles

Organisateurs et partenaires du programme l'Air et Moi, qui arrive dans le Grand Avignon (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est une pollution bien souvent invisible, mais qui fait de gros dégâts : la pollution de l’air ne touche pas que les grandes métropoles comme Paris ou Lyon, mais aussi des territoires comme le Grand Avignon.

« C’est un enjeu de santé publique, la qualité de l’air est considérée comme cancérogène certain par l’Organisation Mondiale de la Santé, et est responsable de 48 000 décès prématurés chaque année en France », rappelle Laetitia Mary, référente Vaucluse de l’observatoire Air PACA.

80 % de la population de l’agglo touchée

Il va donc sans dire que les enjeux sont importants, y compris financièrement. Un récent rapport du Sénat considère que la pollution de l’air coûte à notre pays 100 milliards d’euros par an, ce qui, rapporté au Grand Avignon, donne pas moins de 320 millions d’euros annuels. « C’est le coût des hospitalisations, des maladies ou encore des bouchons », précise Victor Hugo Espinoza, créateur et pilote du programme l’Air et Moi. L’Air et Moi, du nom de ce programme de sensibilisation des plus jeunes qui arrive dans le Grand Avignon.

Car le Grand Avignon ne donne pas sa part de particules fines aux chiens : « sur ce territoire 80 % de la population est concernée par le dépassement des limites fixées par l’OMS sur les particules fines », affirme Laetitia Mary. Et si la qualité de l’air s’est sensiblement améliorée au cours des dernières années, grâce notamment à l’amélioration du parc automobile, « ça ne suffit pas, on stagne un peu depuis trois ans. » Pour inverser véritablement et durablement la tendance, « il faut réduire le nombre de véhicules et réduire l’impact du chauffage au bois », explique Laetitia Mary. Car oui, faire un feu dans une cheminée à foyer ouvert émet des particules fines.

Comprendre pour pouvoir agir

Alors pour accompagner les nécessaires changements de comportement, un volet sensibilisation a été mis sur pied par Air PACA. « On veut permettre de comprendre pourquoi l’air est pollué, comment agir et bien répéter que chacun peut agir à son niveau, et ça passe par la sensibilisation des enfants », poursuit la référence Vaucluse de l’observatoire. Un principe auquel a adhéré le Grand Avignon, et les écoles du territoire vaucluso-gardois pourront accueillir les formateurs formés mardi après-midi au siège de l’agglo. « Nous avons 26 personnes, issues de collectivités ou encore de l’Education nationale, pour cette session, explique Laetitia Mary. Ils vont être le relais pour déployer la sensibilisation sur les territoires. » Par exemple, la Maison de la Météo et du Climat des Orres est partenaire du dispositif, et s’occupera du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes.

Concrètement, l’Air et Moi se compose de diapositives, de guides, de quizz, de travaux partagés, de vidéos, de BD ou encore de coloriages, destinés initialement aux enfants de CM1, CM2 et sixième. « Mais des enseignants nous ont dit qu’ils voulaient l’utiliser en maternelle ou en troisième, et on va faire une adaptation au niveau lycée », précise la coordinatrice de l’Air et Moi Marie-Anne Le Meur. « La méconnaissance du sujet va effectivement jusqu’au lycée et aux adultes », ajoute Philippe Rossello, de la Maison de la Météo et du Climat des Orres. « Et on va lancer bientôt une diapositive pour les adultes, où on abordera le sujet de la même manière, positivement, pas anxiogène, en proposant des solutions », précise Victor Hugo Espinosa.

Un programme gratuit et ouvert à tous

Sur les diapositives et les vidéos, on apprend par exemple que chaque personne respire chaque jour 15 000 litres d’air, on mesure l’impact environnemental de l’achat d’un produit venu de loin au détriment de la production locale ou encore le fait que la moitié des trajets en voiture concernent des déplacements de moins de trois kilomètres en ville, et pourraient donc être évités au profit du vélo, de la marche à pied ou des transports en commun.

Et ce projet, fabriqué avec des enseignants, des experts, des animateurs et des médecins, a été conçu pour être réutilisé et partagé : « il est en téléchargement gratuit et ouvert à tous », affirme Marie-Anne Le Meur. Depuis son lancement fin 2009, il a déjà permis la sensibilisation de 200 000 enfants, principalement en France, et a été repris en Italie. La sensibilisation peut donc être déclinée au delà des frontières de la région PACA et du Grand Avignon, même si, comme l’explique Laetitia Mary, « c’est plus facile quand les collectivités sont partantes. » A bon(s) entendeur(s) ?

Vous trouverez plus d’informations et les liens de téléchargement ici.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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