Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 29.08.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 411 fois

GARD Jérome Talon : « En Marche! n’est pas juste un mouvement de groupies » 

Ancien socialiste, Jérome Talon est le directeur de cabinet du maire de Bagnols et aussi, référent d'En Marche! dans le Gard. (Photo : Coralie Mollaret/ Objectif Gard)

Après l’adoption de ses statuts, le parti d’Emmanuel Macron se structure dans le Gard. Contrairement aux autres partis politiques les militants n’ont pas, pour l’instant, de pouvoir décisionnaire. 

Objectif Gard : À quoi va ressembler la rentrée d’En Marche! ?

Jérome Talon : Ça va être une rentrée studieuse ! Après l'adoption de nos statuts*, le 17 août, j'ai livré notre organisation départementale à l'ensemble des animateurs locaux. C'est moi qui l'ai établie en fonction de ce que je pensais, de ce qui se faisait dans d'autres départements et de mes discussions avec les adhérents. Ils ont jusqu'à la mi-septembre pour réunir leur comité local, afin d’enrichir et d’amender le projet. La première quinzaine d'octobre, nous élaborerons une organisation définitive et une équipe départementale sera constituée.

Comment LREM va s'organiser dans le Gard ?

Pour l'instant, la feuille de route reste en interne. Pour vous donner un élément, il est possible que le mouvement mette en place des pôles thématiques. Des groupes de travail sur les finances par exemple, qui fourniront de la matière aux comités locaux et aux instances nationales. Bien sûr, nous pensons aussi à préparer les prochaines échéances électorales. LREM n'est pas juste un mouvement de groupies autour d'Emmanuel Macron !

Quel est votre avenir au sein du mouvement ? 

En octobre, lorsque les instances nationales seront mises en place, tous les référents des départements seront démissionnaires d'office. Ils seront par la suite renommés par notre conseil national. Moi, je suis candidat à ma succession mais il peut avoir d'autres candidatures qui émergent.

« Les députés doivent aussi assurer

le service après-vente »

Les députés LREM (La République En Marche) du Gard : Françoise Dumas, Olivier Gaillard, Anthony Cellier et Annie Chapelier. Au centre : Philippe Berta, membre du MoDem. (Photo : Thierry Allard/Objectifgard)

En quoi votre parti est différent des autres ?

Le pouvoir est très centralisé à Paris, avec le conseil national et le bureau exécutif. Ce sont eux qui trancheront sur notre ligne politique, nos investitures. Les référents sont également désignés par le national. Au niveau local, les comités sont, eux, chargés de conduire les débats sur le terrain, de faire des propositions et de relayer les actions du gouvernement…  Tout comme nos députés d'ailleurs, qui doivent assurer le service après-vente de ce qu’ils votent !

Ce n’est pas très démocratique tout ça ! Vous venez du PS où les militants ont un pouvoir décisionnaire : désignation des candidats, de leur premier fédéral…

Qu’on soit clair : la démocratie reste le modèle le plus intéressant et le plus libre pour un peuple. Seulement, notre parti est très jeune (créé en avril 2016) : il faut lui laisser du temps pour qu’il se construise. En attendant, nous devons nous appuyer sur des instances stables pour fonctionner. Concernant le PS, ce sont des décennies d'existence qui ont abouti à ce parti « très démocratique. » Je mets quand même des guillemets... Parce que je sais de quoi de parle ! Si être démocratique, c’est faire de la mauvaise tambouille en achetant des cartes pour être investi… Non merci ! Regardez pour les Législatives : sur les 530 candidats investis par LREM, il n’y a eu que 30 cas litigieux. Ce n’est pas grand chose…

Gard : 3 500 adhérents revendiqués 

Les militants d'En Marche ont fait sauter le bouchon de champagne à Nîmes pour la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle... (Photo : Thierry Allard)

De moins en moins de citoyens adhèrent à un parti politique ou un syndicat. Comment les convaincre de venir chez vous ?

Dans le Gard, nous avons 3 500 adhérents, d'origines diverses. La meilleure façon de rallier les personnes à notre mouvement, c'est de montrer que le gouvernement tient ses engagements en expliquant ses politiques publiques. Ensuite, les comités locaux doivent animer le débat et se faire force de propositions pour qu’elles soient reprises au niveau national.

L’adhésion à LREM est gratuite. Comment votre parti va-t-il se financer ?

Nous avons gagné la Présidentielle et les Législatives avec 308 députés élus. Cela représente 20M€ au niveau national* ! Lorsque les départements auront besoin de mener des actions, le national nous fera des autorisations de crédits. Ça me va plutôt bien, ça évite tout un tas de problèmes si vous voyez ce que je veux dire

« Nos statuts sont voués à évoluer »

En résumé : LREM sacrifie un peu de démocratie et d'indépendance financière pour éviter les couacs ?

Il ne faut pas être dupe ! Le mouvement En Marche! a analysé les problématiques des autres partis politiques. Nous ne voulons pas reproduire les mêmes erreurs ! L’aventure commence et nos statuts sont voués à évoluer. Donnons du temps au temps. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

*Les statuts du parti d’Emmanuel Macron ont été adopté par 90,6% des adhérents le 17 août (participation : 32,1%). Ces derniers actent la création d’un Conseil, composé majoritairement d’élus LREM. Tirés au sort, les adhérents ne représenteront que 25%.

*Un parti politique bénéficie d’aides publiques, calculées en fonction du nombre de voix récoltées par les candidats d’un même parti aux Législatives mais aussi, en fonction de leur représentation au Parlement

Coralie Mollaret

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