Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 27.09.2017 - florence-genestier - 3 min  - vu 824 fois

FAIT DU JOUR Saint-Mamet veut être le leader européen du morceau de fruits en 2027

La coupure du ruban entre happy few autorisés ( photo Laurent Boutonnet pour la Région Occitanie). - BOUTONNET_l

Le patron de Saint-Mamet, Matthieu Lambeaux, devant le siège vauverdois, et l'un de ses banquiers "présent sur le terrain" ce mardi 26 septembre.

Saint-Mamet à Vauvert, c'est une histoire redevenue sereine après quelques années tourmentées. La présidente de la Région, Carole Delga a visité et inauguré officiellement une toute nouvelle unité de production, pilotée par un logiciel japonais ce mardi 26 septembre. L'occasion pour patron, partenaires et salariés de mesurer le chemin parcouru depuis la reprise en 2015. La société vauverdoise qui emploie 200 salariés hors saison et 400 saisonniers, sans compter les 150 à 200 producteurs arboriculteurs partenaires associés vise haut et espère-t-elle, juste.

Le directeur avait fait poser ses salariés et coopérateurs nus (mais avec des cagettes…) en 2016 pour sauver leurs emplois. Ce mardi 26 septembre au matin, nul besoin de strip-tease. Saint-Mamet, revigorée, reformatée et redynamisée, accueille Carole Delga, présidente de la Région Occitanie pour l’inauguration d’une unité de production hyper sophistiquée… et hyper secrète. La presse n’a hélas eu droit qu’à la cafétéria (très sympathique d’ailleurs mais on aurait préféré voir de près les innovations tant vantées de la nouvelle et splendide chaîne de fabrication pour mieux en parler à nos lecteurs, NDLR). Pas question de photographier ou de filmer la chaîne de production pilotée - innovation mondiale nous assure-t-on – par un logiciel japonais hyper innovant.

Matthieu Lambeaux, 48 ans, ex P.-DG de Findus France s’est donné un temps limité, porté par le fonds Florac pour sauver le leader français de la conserve de fruits. Fondée par des arboriculteurs en 1969, la société Saint-Mamet était propriété jusqu’en 2015 de Conserve de France. L’entreprise frôle la faillite et perd trois millions d’euros les dernières années. 2014 pour ses fournisseurs et salariés a été dure à traverser. « 2014 particulièrement, se souvient Thierry Meynier de Salinelles, porte-parole des arboriculteurs partenaires de la société. On était sans perspective aucune pour nos fruits, le relationnel se dégradait avec les dirigeants. La nouvelle équipe a apporté des méthodes qui personnellement m’ont surpris mais sont très efficaces. »

En un an, soixante nouveaux produits sont lancés, avec des positionnements sur de nouveaux marchés du frais. Le propriétaire promet d’injecter près de 15 M d’€ pour la modernisation de l’outil industriel dont cette ligne de production est la première vraie réalisation d’envergure. Carole Delga, qui racontait avoir elle aussi œuvré dans l’agro-alimentaire « mais plutôt du côté du légume » saluait la prouesse technologique. « Il ne faut que six minutes à la pomme ou la poire pour être pleinement récupérée et mise en bocal » a commenté la présidente. Elle a souligné que cette nouvelle chaîne signifiait d’abord 32 emplois de gagnés, (un début ?) et a tenu à féliciter salariés et dirigeants « de ce fleuron occitan de l’agro-alimentaire » pour leur adaptation rapide au changement, « après trente ans de routine et un passé douloureux». Et a assuré les dirigeants, que l’Occitanie continuerait à soutenir l’entreprise, qui pour elle « est synonyme d’ancrage local et de production de terroir », en économie circulaire, en faisant appel aux arboriculteurs locaux, par contractualisation. La Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée a engagé une enveloppe de 356 000 € dont 224 000 € de FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural, une des dispositions de la PAC) pour une première phase d'équipement de production de l'usine. Une seconde phase sur le volet emploi sera engagée avec le soutien de la Région d'ici fin 2017 et examinée à la session d’octobre.

Matthieu Lambeaux lui affiche une grande satisfaction « face au chemin parcouru depuis 2015 » et une ambition marquée pour la suite. Un trait de caractère des survivants ? « Cette entreprise était morte, le projet était titanesque. Le financement, comme l’innovation, ce n’est pas de l’argent, c’est d’abord des hommes ! On a ici une dizaine de personnes qui parcourent la France et l’Europe en tout sens pour sauver cette entreprise. On est la seule entreprise à posséder un tel verger ! » Un effort dans le sens du vent et des nouvelles aspirations des consommateurs « plus sain , plus naturel ». Et quand on demande à M. Lambeaux comment il voit Saint-Mamet en 2027, la réponse claque : « leader européen des morceaux de fruits ». Quant à son entreprise idéale, « c’est une entreprise où tout le monde est content de venir travailler le matin ». Deux buts compatibles, qui font compote.

Florence Genestier

Florence.genestier@objectifgard.com

vauvert-st-mamet-visite-region-unite-de-production-sept-17-48

Photo de famille à l'extérieur de l'unité de production superbe mais  non visitable par la presse : Thierry Meynier de Salinelles, Matthieu Lambeaux, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Jean Denat et Katy Guyot, maire et première adjointe de Vauvert.

Carole Delga écoutant les explications des salariés et cadres pendant la visite de la nouvelle unité de production (photo Laurent Boutonnet pour la Région Occitanie). • BOUTONNET_l

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