Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 28.09.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 939 fois

FRANCE 3 Les journalistes nîmois débarquent à la rédaction de Montpellier

Hier matin le plateau de France 3 Montpellier a été le théâtre de l'assemblée générale des salariés grévistes... (Photo : Coralie Mollaret)

En grève contre la suppression des éditions locales, les journalistes de France 3 Pays Gardois se sont invités hier à la conférence de rédaction de leurs confrères montpelliérains. 

« Ça fait 9 ans que je suis à France 3 et c’est la première fois que le journal régional ne sera pas diffusé ! » Hier matin Daniel Moine, journaliste à France 3 Pays Gardois a débarqué avec ses collègues à la rédaction de Montpellier. Une façon d’inciter ses confères à faire grève. Mission réussie : « Nous sommes dans l’incapacité aujourd’hui de diffuser nos journaux » a acté le rédacteur en chef, Joseph Ttotte Darguy. 

Réunie sur le plateau de France 3, la quarantaine de grévistes a exposé les motifs de la grogne : « La direction de France Télévisions a annoncé aux rédacteurs en chef régionaux la suppression en 2018 de toutes les éditions locales de France 3 ! » En Languedoc-Roussillon, France 3 Pays Gardois et France 3 Pays Catalan sont concernés.  

Hier à midi, la régie TV de France 3 Montpellier était déserte... (Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

Des éditions peu regardées...

Cette annonce est une réponse de France Télévisions face à la perte d'audience des éditions locales. Aujourd’hui, de plus en plus de spectateurs regardent la télé à travers des box internet, où ces reportages ne sont pas diffusées. « Il est tranché par la direction qu’il est irresponsable de faire travailler autant de personnes sur des journaux qui ont un tel manque de visibilité » relaie le rédacteur en chef. 

France Télévisions a réfléchi à une nouvelle organisation, dont les détails restent encore flous. Elle souhaite diluer les éditions locales dans un nouveau JT régional, qui passerait de 18 à 25 minutes. « La direction a assuré que les implantations des locales, les emplois et les volumes d’information de proximité resteraient les mêmes » poursuit Joseph Ttotte Darguy.

Les grévistes n’y croient pas... « Tous nos reportages ne pourront pas être incorporés dans le nouveau JT. Nous n'aurons pas suffisamment de temps » soutient Daniel Moine. Une menace pour l'information de proximité : « La rédaction régionale ne s’intéressera qu’à l’actualité chaude de nos territoires… Par exemple Nîmes Olympique, pensez-vous que ça intéresse Perpignan ? Bien sûr que non ! On en parlera plus ! Ça sera le cas pour tout un tas d’autres petits sujets.» 

Menace sur les emplois ?

Le Nîmois voit surtout derrière cette réorganisation, le moyen pour France Télévisions de répondre aux 50M€ d’économies, réclamées par le gouvernement en 2018. Il s’en réfère aux fermetures des locales de Bourges et de Tours : « De 11 salariés, ils sont passés à 3 ou 4 ! C’est ce qu’il va se passer pour les autres locales où les mutations seront favorisées, les départs à la retraite non remplacés et les CDD non reconduits. »

Pour la déléguée du syndicat SUD, Anne Vaillant, pas de doute : « On nous enfume ! Il s’agit d’un recul sans précédent de l’information de proximité. » Les grévistes invitent à aller chercher l'argent ailleurs... Comme avec le rétablissement de la publicité après 20h, qui rapportait jadis « 200 M€ par an à France Télévisions. »

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

À suivre : LE 7H50 Grève à France 3 : « On se bat pour l’information de proximité »

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Coralie Mollaret

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