A 60 ans passés, la mère de Sami, un jeune homme de 23 ans suspecté d'être impliqué dans un trafic de drogue, possède trois voitures. Le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Pierre Bandiera, soupçonne que l'argent de la drogue finance le parc automobile de la mère de famille mais Sami assure que non. Le juge creuse :

-           C'est quoi cette Audi Quattro Q7 ?

-           En fait, c'est une voiture, c'est fait pour rouler, nargue le jeune homme.

-           Une BMW, une Renault Scénic, une Audi Quattro Q7, elle aime bien les voitures votre mère ?

-           Beh ouais... Elle aime bien rouler dans des belles voitures. Elle ne va pas rouler en Clio toute sa vie.

Les chiens ne faisant pas des chats, il semble que, comme sa mère, Sami n'ait pas l'intention de conduire des Clio toute sa vie. Pour améliorer son quotidien, il aurait accepté de revendre de la drogue. Seulement, il se serait fait attraper par les gendarmes juste au moment où il allait commencer son trafic... Une coïncidence si fréquente au tribunal que l'expérimenté Bandiera doute fortement des propos de Sami.

-           Si je résume, vous n'avez jamais participé à un trafic et, d'un seul coup, vous achetez plusieurs centaines de gramme de cannabis.

Sami confirme. D'ailleurs, le vendeur débutant était plutôt optimiste : il comptait écouler les 500 grammes retrouvés sous son lit en même pas dix jours !

-           Il faut une bonne clientèle, surtout pour quelqu'un comme vous qui débute, ironise le juge.

Aussi peu convaincu que le président, le procureur Stéphane Bertrand demande 8 mois de prison avec sursis et 3 000€ d'amende car, selon lui, le trafic de Sami "ressemble à tout sauf à un coup d'essai". Le tribunal suit les réquisitions mais baisse l'amende à 2 000€.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com