Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 06.10.2017 - anthony-maurin - 4 min  - vu 652 fois

NÎMES Déchets: la Ville a une obligation de résultat

Voilà... Une incivilité, deux incivilités puis trois... Pourtant, même ne sachant pas lire, on se doute bien qu'il ne faut pas mettre ses déchets à cet endroit... (Photo Anthony Maurin).

La Mairie se retrousse les manche et se lance dans la bataille de la propreté de ses rues (Photo Anthony Maurin).

Le but n'est pas de mettre des procès verbaux à tour de bras... L'intérêt de la démarche se dirige plutôt vers une sensibilisation efficace dans l'espoir de rééduquer les Nîmois qui ont de mauvaises habitudes sanitaires. La Mairie de Nîmes réagit suite aux diverses plaintes concernant la propreté de la ville.

Allez les Nîmoises et les Nîmois, on se met un bon coup de pied au cul et on avance ! On sort les poubelles à l'heure et forcément le bon jour. On ramasse les déjections de nos amis animaux. On n'escampe plus nos ruines en garrigue. On met son chewing-gum à la poubelle. On taille ses haies pour ne pas déstabiliser un piéton qui rêvasse et on ne fait plus de graffiti sans en référer au proprio du mur. Au final, c'est pas grand chose mais c'est notre affaire, notre vie.

Pour Bernard Angelras, adjoint au maire délégué à l'agriculture, à la propreté urbaine et à l'hygiène, "la propreté est une priorité de la Ville. On essaie de travailler dans ce sens mais c'est l'affaire de tous. Nous voulons envoyer un message fort car nous avons inscrit ce dossier dans une démarche de progrès. Il y a une notion de temps, le budget annuel alloué à la propreté est de 13,4 millions d'euros (NDLR, 10 pour la société SAS Océan et 3 et des brouettes pour la Ville de Nîmes) mais nous avons plus de 700 kilomètres de voirie à entretenir au quotidien !"

Après la phase diagnostic et la phase communication, il y a la phase action de la Mairie contre le stationnement et l'incivilité. "Step by step, une marche après l'autre, on avance doucement mais on ne recule jamais. La démarche a été validé par Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes. C'est une obligation de résultat que nous nous sommes fixés. Nous ferons le point et nous nous remettrons en cause si besoin", ajoute Bernard Angelras.

Dans le même temps, Richard Tibérino, adjoint au maire délégué à la sécurité et à Saint-Césaire, se veut rassurant même si son bilan l'inquiète. "Lorsque nous avons gagné les élections en 2001, c'était sur deux axe : la sécurité et la propreté. Seize ans plus tard, c'est la même chose. Malgré les moyens mis en oeuvre, nous constatons une recrudescence de ces phénomènes. La brigade civilité n'a pas forcément le rôle du père fouettard mais nous verbalisons suivant le type d'infraction et ça peut aller de 38 à 1500 euros. Nous avons touché à tous les tarifs !"

Cependant, tout n'est pas noir pour la Ville. Les Nîmois ne savent pas forcément que la propreté est divisée en deux parties. La collecte des déchets, qui est est une compétence de Nîmes Métropole, et la propreté des rues qui est celle de la Ville, dépend de la première car si la collecte n'est pas respectée, les rues restent sales.

"Nous connaissons tous les points noirs et nous allons y axer la répression afin de cibler nos actions. Nous avons tous des droits mais aussi des devoirs. Nous voulons sensibiliser avec un discours simple et en usant du bouche à oreille. En parallèle, et avec la Police Municipale, nos services ont créé la brigade civilité. Trois ou quatre personnes repèrent des points noirs, tentent de sensibiliser les habitants du coin et, si rien ne change, les verbalisent ou les convoquent devant la justice. Pour l'instant, la brigade fait ce qu'elle peut... Créée en juin dernier elle a entretemps été affectée à d'autres tâches. Il y a eu la feria, les concerts, la Vuelta, les congés, une autre feria... Bref, elle était bougrement occupée à faire autre chose d'un peu plus important. Mais en trois ou quatre mois, une trentaine de procédures est à mettre à son actif. Moitié tribunal, moitié verbalisation", poursuit le Monsieur Propre de Nîmes, Bernard Angelras.

"Avec les 154 agents de la Police Municipale et les 331 caméras de vidéoprotection, nous appelons les services de la propreté au quotidien mais nous ne pouvons pas verbaliser par ce biais. Les îlotiers du quartier Gambetta font du porte à porte depuis 2016 et un second souffle a été donné à la brigade environnement qui fait la chasse aux déchets sauvages. Par contre, Facebook ne nous aide pas ! C'est très bien d'utiliser Internet mais les réseaux sociaux, c'est pas la Mairie ! Quitte à poster une photo, autant nous l'envoyer directement !", affirme quant à lui Richard Tibérino.

Une démarche en ligne est possible si vous souhaitez avertir les services de la Ville d'une anomalie quelconque.

Un défi quotidien pour les 208 agents -dont 66 de la Mairie- qui travaillent sur les sept secteurs du centre-ville et sur ceux de la périphérie. La société Océan, dont la Délégation de Service Public s'achève en 2022, renouvelle ses machines qui sont de plus en plus électriques et silencieuses tout en respectant les normes et la technologie actuelles.

Quant aux problèmes liés aux déjections canines, on ne voit pas ce que la Ville pourrait faire de plus... "Il existe 45 sites dédiés à cet effet et nous distribuons plus d'1,2 million de sacs par an. Les graffitis sont également un fléau. Nos équipes travaillent à les recenser et les enlever sept jours sur sept, elles sont très rapides et efficaces. Les chewing-gums sont aussi très compliqués à nettoyer mais Océan a imaginé un nouveau procédé. Autre chose, quand on voit une herbe pousser sur le trottoir. C'est une herbe, elle n'est pas sale. Engagés dans une démarche écoresponsable, nous n'utilisons plus de produits phytosanitaires!", précise Bernard Angelras.

Anthony Maurin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio