Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 27.10.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 529 fois

BELVÉZET L’énergie solaire, eldorado de la commune

La centrale photovoltaïque Belvesol 4 et 5 a été inaugurée jeudi matin à Belvézet (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il y avait déjà Belvesol 1, Belvesol 2 et Belvesol 3 : voici Belvesol 4 et Belvesol 5 ! Et de cinq unités de production d’énergie photovoltaïque pour le petit village de Belvézet, perché entre Uzès et Lussan.

Les deux dernières unités ont été inaugurées ce jeudi matin, en présence notamment du préfet du  Gard Didier Lauga, venu honorer de sa présence « un projet exemplaire. »

« Une centrale 100 % française »

Un projet qui s’étend sur 18 hectares et qui porte la surface totale des unités de production de Belvézet à 50 hectares, « soit moins de 3 % de la surface totale de la commune », sourit le maire Raymond Bonnefille. Ces deux nouvelles unités ont une capacité de 11 mégawatts, et « permettent d’alimenter plus de 6 000 foyers », note le président d’Altergie Jean-Charles Lavigne Delville. Une centrale équipée de trackers, qui permettent aux panneaux de suivre la courbe du soleil et d’accroître la production de 15 %, contre un surcoût initial de 8 %. Un système français, comme tout le reste d’ailleurs : « nous avons voulu une centrale 100 % française », souligne Jean-Charles Lavigne Delville. En tout, Belvesol 4 et 5 ont coûté un peu moins de 15 millions d’euros.

Une centrale en milieu naturel, perdue au bout d’un DFCI, « conçue dès le début dans une démarche écoresponsable », affirme le PDG de la Générale du Solaire Daniel Bour. Ainsi, des zones de compensation ont été mises en place notamment pour le pâturage des brebis et le belvédère doit être réaménagé. Un terrain sur lequel est intervenue la société d’Etat Sovafim. Présidée par l’ancien député PS Christophe Caresche, elle a pour mission de valoriser les biens publics, notamment les terrains : « aujourd’hui, nous en sommes à bientôt quatre centrales installées grâce à la Sovafim », soulignera-t-il. Dans le Gard, Sovafim a notamment permis l’installation de la centrale de Pujaut sur des terrains appartenant à SNCF Réseaux.

Reste que faire sortir une centrale photovoltaïque de terre n’est pas un long fleuve tranquille, selon l’image chatillesque reprise par chaque intervenant jeudi matin. Alors Daniel Bour, chaussant sa casquette de président du syndicat des professionnels du solaire Enerplan, demandera au préfet « un Monsieur Solaire pour le suivi des dossiers et le conseil. » « On va le faire, c’est prévu », lui répondra le préfet, avant de signaler au passage que « le Gard n’est pas en retard sur le solaire, puisqu’il est le premier département d’Occitanie avec une puissance de 193 mégawatts. »

La centrale photovoltaïque Belvesol 4 et 5 a été inaugurée jeudi matin à Belvézet (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Entre 130 et 150 000 euros par an, sur 25 ans »

Et outre cette production d’énergie propre, le solaire représente aussi une manne pour les communes. « C’est une source non négligeable de revenus, surtout en ces temps de disette budgétaire », notera pudiquement le maire pendant son discours. Non négligeable, cela veut dire « entre 130 et 150 000 euros par an, sur 25 ans », précisera plus tard l’édile, à qui le préfet Lauga a collé un nouveau surnom : « l’émir du solaire. » Le maire n’a ainsi pas souffert de la baisse des dotations de l’Etat que le solaire a, de son propre aveu, « largement compensé. »

Alors si Raymond Bonnefille avoue avoir eu « quelques sceptiques au départ, notamment à cause de la coupe de bois », la manne apportée par ces « moins de 3 % » de la surface communale a semble-t-il vite calmé les opposants. Et comme pour achever de nous convaincre, le maire rappelle que le secteur concerné n’était pas une forêt il y a à peine un siècle : « c’était tout pelé, les gens venaient se servir en bois de chauffage. »

Grâce à l’argent du solaire, la commune a pu lancer d’importants travaux de réhabilitation de son église, « qui était fermée pour cause de dangerosité », précise Raymond Bonnefille. En ces temps de contraction des dépenses publiques, nul doute que le cas Belvézet va faire école : plusieurs maires de communes rurales avaient d’ailleurs fait le déplacement.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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