Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 29.10.2017 - veronique-palomar - 4 min  - vu 350 fois

FAIT DU JOUR Service civique à Valdegour : apporter de la joie

À gauche Justine avec l'équipe et les enfants présents ce jour là (photo Véronique Palomar)

Nous sommes au Centre de loisirs jeunesse de la police nationale de Nîmes 1, place Thalès à Valdegour. Un foyer sans hébergement qui propose un accueil collectif des mineurs. Justine Giovanni a 19 ans, depuis août dernier et pour 8 mois en tout, elle est volontaire au service civique dans ce centre. Témoignage.

Justine est souriante calme au milieu du brouhaha constant. Ils sont une vingtaine d'enfants du quartier à passer leur après-midi au centre ce mercredi là. Tous mineurs de 6 à 17 ans… a faire du bruit entre ping pong, babyfoot et jeux de société … Quand le ton monte un peu trop ou que le verbe n'est pas correct, Frédéric Palombo, qui gère le centre ou Stéphane Frégiers son directeur lèvent la voix. Ici pas question d'oublier les bonnes manières. Les enfants le savent et obtempèrent.

Le vivre ensemble et ce qui va avec

L'endroit, composé de deux vastes pièces et d'un bureau, accueille à l'année le mercredi tous les jeunes du quartier qui le veulent bien. Ils peuvent aussi venir le temps des vacances scolaires pendant lesquelles il est parfois organisé des déplacements à l'extérieur, en bus,  pour découvrir d'autres choses au-delà du quartier. La dernière sortie en date, c'était au parc aquatique. En projet, le Futuroscope de Poitiers et plus tard un parc à huîtres en Gironde…  Quelquefois, ils vont moins loin, jusqu'au Soleidades, une maison de retraite tout près du centre. " Nous avons signé une convention avec l'Ehpad. Le contact avec une tout autre génération, c'est bénéfique pour les jeunes autant que pour les seniors", précise Stéphane Frégiers. Le reste du temps, les enfants s'occupent au centre et au contact de l'équipe et de leurs camarade de jeux, apprennent, au fil des mercredi et des vacances, la politesse, le respect, le vivre ensemble au sens large. Les membres de l'équipe sont des policiers détachés au centre. Pour eux c'est aussi important de se trouver au coeur du quartier avec une mission positive. "C'est bon pour l'image de la police", argumente Stéphane Frégiers, "ici on en a besoin", conclue-t-il…

Enthousiasme contagieux

Justine, vérifie, les plannings, va faire la quatrième au babyfoot avec les petits qui grognent un peu quand elle les laisse tomber pour venir nous parler. Comment une jeune étudiante de 19 ans peut-elle se retrouver à passer son temps libre, mercredi après-midi et  vacances scolaires à s'occuper de gamins turbulents, dans un quartier où la joie de vivre n'est pas la première chose qui vient à l'idée ? "J'ai étudié pour être pâtissière, c'était un rêve. Finalement ça ne me convenait pas. Alors, je me suis tournée vers l'aide à la personne et j'ai passé mon Bafa (Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur)." C'est là qu'elle rencontre Frédéric Palombo, qui lui aussi passe le diplôme pour se consacrer à la gestion du centre. L'homme est un passionné et il croit en sa mission. Alors il lui parle de sa nouvelle fonction et la jeune fille est emballée. "Quand Frédéric m'a parlé du Centre, je me suis dit, quoi qu'il arrive, ce serait une expérience utile pour ma formation. Il était tellement enthousiaste que ça m'a vraiment donner envie".

Une partie de babyfoot, c'est à prendre au sérieux !(photo Véronique Palomar)

S'attendre au pire…

Les débuts ne sont pas simples. "À première vue ça peut paraître dur. Je découvrais un milieu qui m'était totalement étranger. Je m'attendais au pire. Et c'est vrai qu'ils ne sont pas toujours faciles et l'environnement n'est pas magnifique. J'ai beau être jeune" poursuit-elle, "je n'ai pas envie qu'on me manque de respect. Il a fallu que je le fasse comprendre. j'étais épaulée par l'équipe mais c'était quelque-chose que je devais obtenir seule. Maintenant ça va. Il suffit d'être ferme et de ne rien lâcher. " Une fois le respect obtenu, Justine se rend compte à quel point elle a un rôle à jouer.

Rendre heureux…

"Je suis là pour seconder l'équipe et je vois les résultats. C'est du concret. Les enfants ne sont pas dans la rue, ils se sentent en sécurité. Et ça, en grande partie parce qu'ici il y a des règles et des limites et qu'ils en ont besoin. C'est rassurant les limites pour un enfant." Pour les parents aussi d'ailleurs, si l'on en croit cette maman qui arrive avec un plateau de gâteaux joliment arrangé et un "merci pour mon fils", plein de joie et gentillesse. Stéphane Frégiers lui propose d'organiser un repas tiré du sac dans les locaux avec les parents. La Maman est enthousiaste. Rendez-vous est pris. Une vraie vie de quartier semble s'être organisée autour du Centre. Les jeunes ne parlent pas beaucoup de leur vie. En revanche, Justine a constaté qu'il étaient curieux et intéressés par tout ce qu'elle pouvait leur raconter sur la vie ailleurs. "Il y a une jeune qui rêve d'être pâtissière. Ça tombe bien, on a pu en parler…" Mais pour Justine, l'essentiel n'est pas palpable.  "C'est surtout la joie pour moi qui est importante. Ce que j'aime par dessus tout c'est quand je les voient rire et rentrer chez eux contents. C'est ça que j'aime obtenir. Et ça vaut la peine qu'on y passe du temps". "Quand nous sommes allés au parc aquatique, se souvient-elle, ils étaient émerveillés. je n'oublierais jamais ça."

Dans quelques mois son service civique s'achève. Justine réfléchit. "On verra sur la durée mais cette expérience aura peut-être une influence sur mon avenir…" À méditer …

Véronique Palomar

Véronique Palomar

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