FAIT DU JOUR Un bilan touristique 2017 en demi-teinte au Grau-du-Roi
Bien sûr, il y a la plage, le soleil et la mer. Mais ça ne suffit plus pour attirer sans faire d'efforts les touristes du XXIe siècle qui cherchent désormais une occupation douze mois sur douze. Après des vacances d'avril en hausse, la saison de la seule station balnéaire gardoise a connu des contrastes. Un mois de juillet totalement décevant et un mois d'août sympathique, avec des prolongations. Ce qui n'empêche pas la plage gardoise de rester numéro cinq des stations balnéaires méditerranéennes derrière Sainte-Maxime, Cassis, le Cap d'Agde et les Saintes-Maries-de-la-Mer.
Juillet des surprises
Le mois de juillet a été de l'aveu des spécialistes : "compliqué". Un adjectif qu'on emploie généralement par euphémisme pour éviter de dire "décevant". Le niveau d'alerte est atteint : 53% des professionnels ont déploré une activité en baisse. Seuls 15% d'heureux veinards n'ont pas vu leur niveau d'activité bouger et 30% n'ont noté aucune différence avec juillet 2016. Un phénomène qui n'est pas resté uniquement gardois ou graulen mais s'est étendu à l'ensemble du littoral français. Un phénomène étonnant qui s'est traduit pour tout type d'équipement, y compris au Seaquarium où on dira que la fréquentation a bu la tasse sinon enregistré une chute brutale sans palier de décompression. Cinq mille entrées de moins qu'en juillet 2016. Près de 1900 entrées supplémentaires enregistrées en août 2017 par rapport à août 2016. Des variations qui n'entament guère la très bonne santé du Numero Un des requins, en progression constante.
"Avec le bon démarrage d'avril on s'attendait à une saison vraiment exceptionnelle. L'office de tourisme a du revoir ses prévisions à la baisse" reconnaît Maud Hubidos, la directrice de la station. Avec le recul, les professionnels de l'économie touristique expliquent aussi cette chute saisonnière de fréquentation, avec les offres tarifaires fortes formulées à la même époque par des pays comme le Portugal ou la Croatie. A l'heure où tous les tarifs français d'hébergement bondissent puisqu'ils entrent de plein pied en haute saison, ces deux pays ont su séduire une clientèle qui surveille davantage son budget. C'est en tout cas, la première fois que le phénomène produit des effets pareils. Gageons que l'an prochain à la même époque, les spécialistes du tourisme guetteront l'éventuelle reproduction de cette désaffectation juillettiste...histoire de savoir si cela devient une tendance.
De nouveaux aficionados sur les bancs des Arènes
La nouvelle réjouira les férus de traditions : pour la première année de renouvellement de délégation de service public des arènes locales à la société Vincent Ribera, la fréquentation des animations telles que le toro-piscine ou les courses camarguaises a augmenté. Trois mille personnes de plus pour les traditions locales, autant de spectateurs en sus pour les toro-piscine.
Côté Port de plaisance, après l'année record 2016, difficile de faire mieux. On a même frisé la saturation à l'entrée de la baie en août. En attendant le démarrage de l'école de mer reconstruite, c'est la poursuite du renouvellement des contrats marinas, 1500 sont signés. Hors école de mer, des travaux sont annoncés dans le jardin des sculptures, le parvis de la Capitainerie.
La station du Grau, de l'aveu du maire Robert Crauste, déclencherait en tout cas la jalousie de ses collègues d'autres stations balnéaires par le nombre de reportages qui lui est consacrée. Enfin, c'est lui qui le dit : "On a de l'or en barres, ici !".
Un effort de communication et de promotion particulier est en effet développé par la station depuis deux ans pour mieux asseoir sa notoriété, avec une volonté de se détacher quelque peu d'une image "campings-plages-populaire-pas cher" qui lui collerait à la peau. Il s'agit de faire "monter en gamme" l'offre. Reste à régler l'éparpillement des informations sur les animations. La résiliation d'un contrat avec un professionnel du web qui n'a pas été à la hauteur des attentes règlera sans doute cette question pour la prochaine saison.
Florence Genestier
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