Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 02.12.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 336 fois

VILLENEUVE Personnel communal, subvention, Poilu : ce qu’il faut retenir du conseil municipal

Une réunion de conseil municipal, c’est un peu comme une pièce de théâtre : on y crie, on y rit, et si parfois le scénario n’est pas vraiment à la hauteur, on peut compter sur les acteurs pour s’en sortir malgré tout.
Jeudi soir, lors du conseil municipal de Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le conseil municipal de Villeneuve en a été un parfait exemple jeudi soir. Sans point crucial ou particulièrement polémique a priori à l’ordre du jour, il a tout de même été bien agité.

« Burn out », MEDEF et « secret médical »

Par exemple, la deuxième délibération, une anodine modification de la grille des effectifs du personnel communal, a vu le Communiste Dominique Declosmenil reprocher au maire de supprimer 10 postes suite à des départs en retraite pour n’en créer qu’un, et en tirer la conclusion que « la gestion du personnel de Villeneuve est calquée sur le modèle du MEDEF. » Et l’élu d’opposition de poursuivre en évoquant une détérioration des conditions de travail du personnel communal, une hausse de l’absentéisme et « plusieurs burn out » au sein de la mairie, information qu’il tient « de source sûre. »

Comme d’habitude en pareil cas, le maire Jean-Marc Roubaud ne prendra pas de gants pour répondre : « il faut vous sortir de vos jugements hâtifs, la réalité c’est qu’il n’y a pas de suppressions d’emplois, lorsqu’un agent réussit un concours, on ouvre un nouveau poste et on supprime l’ancien. » Le maire indiquera ensuite que la municipalité allait « prendre de nouvelles mesures » contre l’absentéisme avant de lancer qu’il y avait « beaucoup plus de malheurs sur Terre que de travailler à la mairie de Villeneuve, je vous appelle à une prise de conscience de la réalité. »

Le débat s’est alors enflammé, le Communiste pointant de nouveau les « burn out » supposés, le maire le renvoyant dans ses 22 à l’aide d’un commode « secret médical. » Sans surprise, Dominique Declosmenil s’abstiendra. Deux délibérations plus tard, la création de trois postes de services civiques verra le sujet revenir par la fenêtre, le maire indiquant avec une pointe d’ironie que ces postes répondaient « à des besoins, dans le cadre de la suppression des contrats aidés, notamment pour éviter les burn out. » « Donc il y en a ! », rétorquera le Communiste. On en restera là pour l’instant.

Toujours pas cette fois pour le Poilu Eymonet

Mêmes acteurs, autre script sur le retour de la subvention municipale de 50 euros sur l’acquisition de citernes de récupération d’eaux pluviales. Un dispositif créé en 2011, pas reconduit en 2017 mais qui revient donc en 2018, et que Dominique Declosmenil trouve « pas juste car les gens qui paient l’ISF touchent la même chose que les personnes modestes, et ceux en habitat collectif n’ont rien. » Le maire lui répondra en substance que la commune était comme un colibri, qu’elle faisait sa part pour le développement durable en juxtaposant des petites mesures. Il faut dire que, de son propre aveu, la subvention concerne « une quinzaine de dossiers chaque année, il faut sans doute qu’on fasse plus de publicité. » Voilà, c’est fait.

Enfin, à Villeneuve, un conseil municipal se joue souvent dans le money time, avec les questions orales. Le Marcheur Florent Lemont a ainsi lu un long, et il faut le dire plutôt émouvant, texte sur le Poilu Villeneuvois Joseph-Louis Eymonet, fusillé pour désertion le 10 septembre 1914 en Lorraine. Un Poilu que l’ex socialiste veut réhabiliter, ne serait-ce que parce que pour lui, l’accusation de désertion est contestable, vu que le soldat s’est éclipsé deux jours avant de revenir vers son régiment. Pas dupe des chances de réussite de sa requête, Florent Lemont a rappelé que lors de sa dernière tentative fin 2014, « il nous avait été répondu que ‘le conseil municipal n’a pas vocation à revisiter l’histoire, et que la sagesse est de se fier aux historiens en la matière’. » Le premier adjoint Xavier Belleville lui répondra cette fois-ci la même chose.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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