Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.12.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2693 fois

NÎMES-MANDUEL La gare n'est pas la bienvenue

ASPIC et FNE entament des recours pour stopper le projet
Photo Anthony Maurin).

Le Président de l'association ASPIC et deux membres dont le Président au centre) de France Nature Environnement LR (Photo Anthony Maurin).

C'est un sujet ultra sensible... La gare TGV de Manduel devrait se faire mais à quel prix? Des opposants au projet le pourfendent et usent des recours juridiques pour alerter la population et tenter l'exploit. "On ne s'oppose pas au projet de contournement Nîmes-Montpellier qui est une excellente solution car il permet un accroissement du fret. Par contre, les gares TGV de Nîmes-Manduel et de Montpellier-Mogère ne sont pas dans l'intérêt des usagers, d'un gain de temps et de l'environnement local. C'est un passage en force" affirme Simon Popy, Président de France Nature Environnement Languedoc-Roussillon. Et de reprendre, "C'est la technique du pied dans la porte et il est temps de mettre fin à ces pratiques qui n'aboutissent qu'à exacerber un sentiment de défiance vis-à-vis des décideurs politiques".

Pourtant, l'Etat semble bien parti pour faire taire tout le monde et valider la présence des futures gares sur le trajet d'un train qui n'ira pas à 300Km/h mais plus qu'à 200. "La Ministre vient inaugurer le contournement, pas la gare qui est encore suspendue aux événements juridiques. Par exemple, l'annulation l'année dernière de la ligne Poitiers-Limoge... Aller à Manduel, pour les Gardois, c'est en moyenne 30% de trajet supplémentaire! A Nîmes, l'expression de la citoyenneté est inexistante, un TGV soit il roule, soit il s'arrête!" avoue le Président de l'ASPIC.

La outarde canepetière (Photo DR).

Du côté de l'ASsociation Pour les Initiatives Collectives de Nîmes Métropole, la gare de Manduel est l'équivalent du "rêve d'élu et du cauchemar de l'usager". Un recours concernant la Déclaration d'Intérêt Public au Tribunal Administratif a été déposé par l'asso qui connaît bien les méandres de l'administration judiciaire au vu de ses nombreux dépôt de recours nîmois.

"En l'état, les efforts qui concernent les transports doivent être portés sur les courtes distances. La gare contrevient à des objectifs d'aménagement du territoire. La réalité du voyageur est le déplacement, nous voulons défendre l'usager. Le contournement a été conçu pour accueillir le fret, sans gares nouvelles. Si on voyage en train, c'est pour aller plus vite, pas pour s'arrêter tous les 100 km! Aux trajets rapides s’ajoutent les accès, les ruptures de charge, les stationnements, les aléas des correspondances... Ce déplacement globalisé fonde, de porte à porte, le jugement de l’usager. Aux quatre gares accessibles depuis différentes zones du Gard, Avignon tgv, Nîmes Feuchères, Saint Roch et la Mogère s’ajouterait une cinquième, celle de Manduel, qui est la plus éloignée d’un bassin de vie vraiment dense, la plus mal desservie en autoroute et aéroport!" poursuit le Président Brusson.

L’ASPIC conteste donc que ces choix et entend en tirer les conséquences devant le Tribunal Administratif. Mais le problème ne s'arrêt pas là pour la gare et son avenir. L'environnement! "Les études sont indigentes, les impacts environnementaux seront forts. La gare de Manduel sera construite pour des projets immobiliers... Porta Magna est un projet qui fait des projets! De plus, Manduel n'est pas très proche du centre-ville alors il faudra construire un réseau routier, s'occuper de la problématique du stationnement sur place, on ne sait pas qui va financer tout cela. Idem pour les correspondances... tout est insuffisant" conclut l'ASPIC.

Photo d'illustration de l'avenue de la gare LGV Manduel Redessan. (Photo : http://www.reichen-robert.fr/).

C'est alors à France Nature Environnement, une association qui en représente 50 soit l'équivalent de 6000 personnes dans l'ancienne région Languedoc-Roussillon de prendre la relève. "La Zone d'Aménagement Différé est établie sur 280 hectares. Les impacts seront induits car la ZAD est en partie sur une zone Natura 2000 mais est également sur une nappe phréatique utilisée par 42 communes et 182000 habitants. Cette zone est classée comme "ressource majeure à préserver pour l’alimentation en eau potable". A cela s'ajoute le problème de la outarde canepetière dont 4% de la population a déjà été sacrifié pour la création du contournement" note le Président de France Nature Environnement LR. Visiblement et selon les dernières études, la Costière nîmoise a atteint sa limite en termes de compensation pour cette espèce pourtant protégée...

Si les associations savent le combat presque perdu d'avance, elles veulent avant tout que leur lutte serve à Béziers, Narbonne ou Perpignan bientôt visées par les mêmes enjeux. "Nous voulons alerter la population. A Montpellier tout est allé très vite, à Nîmes c'est allé trois fois plus vite!".

Anthony Maurin

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