Objectif Gard : Que représente le budget Culture et Patrimoine du Gard ?

Patrick Malavieille : Ce budget représente 6M€. Mais qu'on s'entende bien, il ne regroupe pas uniquement les subventions versées aux associations ou aux compagnies. C'est aussi les interventions du Département sur le patrimoine comme le Pont du Gard, la conservation départementale avec le musée d'art sacré de Pont-Saint-Esprit ou la direction du livre. Les archives départementales sont également dans notre giron : nous avons lancé, il y a un an, un plan de numérisation de diverses pièces. On pris du retard, notamment en raison des considérations budgétaires.

L'exercice 2018 est marqué par une hausse des crédits. Une satisfaction ?

Oui, d'ailleurs je remercie le Collectif des 80 acteurs culturels. Leur mobilisation a été une aide précieuse dans la défense de notre budget… Non seulement il n'y a pas de baisse, mais il augmente : 200 000€ en plus sur l'intervention des acteurs culturels. Les attentes du Collectif portaient également sur les individualisations de crédits. Ces derniers seront versés plus tôt, en février. Enfin, le Département organisera l'automne prochain une rencontre entre les acteurs culturels, les professionnels, les collectivités et la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Un temps d'échange pour se rencontrer, faire le compte des créations et se pencher sur la manière de les diffuser…

Concrètement, à quoi serviront ces 200 000€ ?

C'est le travail de la commission. D'abord, il y a des demandes nouvelles qui s'expriment. Pour l'instant, on ne pouvait pas les satisfaire. Ça pouvait être des compagnies de théâtre ou des manifestations liées au calendrier, comme la séquence mémorielle de 14-18… Attention, toutes nos subventions ne seront pas augmentées. Par contre, ces 200 000€ peuvent inciter les agglomérations, la Région et la DRAC à être plus attentifs à la question culturelle. Le Collectif a fait un gros travail sur ce que pouvait rapporter la culture. C'est une sacrée recette du point de vue de l'esprit et de la construction de l'individu, mais c'est aussi des recettes sonnantes et trébuchantes par les activités qu'elles génèrent. La culture n'est pas qu'une dépense.

Le président du Département a évoqué la création d'une « manifestation innovante. » C'est-à-dire ?

Nous voulons financer deux, trois événements à caractère départemental, autour du spectacle vivant. On pense irriguer les trois grandes zones du Gard : le grand Nîmes, le grand Alès et le Gard Rhodanien. Le thème est très ouvert… Les acteurs culturels sont en train d'y réfléchir. Nous sommes preneurs de propositions. Nous lancerons un appel à projets au mois de mars.  

Enfin, on vous attribue 200 000€ mais on vous retire 150 000€ au Pont du Gard. N'est-ce pas déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

Cette subvention au Pont du Gard ne relève pas du budget culture, mais de l'environnement au titre de la TDNS (Taxe départementale au titre des espaces sensibles). Rassurez-vous, les arbres seront entretenus ! La nouvelle tarification du Pont du Gard, dont on pourra dresser le bilan au début de l'année 2018, nous permet d'engranger 700 000€ de plus par rapport à l'année précédente. Heureusement que nous l'avons mis en place… Elle nous a aussi permis d'absorber la baisse de 500 000€ de la subvention du Département et le déficit des 400 000€ de Lives au Pont.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com