D'une année sur l'autre, on a beau savoir que faire monter la sauce en national et dans les médias ne sert plus à grand chose pour le centre-ville de Nîmes. Période faste quand on parle de consommation, les soldes sont aussi le reflet d'une inactivité inquiétante dans ce secteur de la ville.

La grande majorité des enseignes conservent les mêmes horaires, n'embauchent plus d'extra, font attention à leur stock et aux remises établies... Bref, soldes ou pas, pour bon nombre d'échoppes, les six semaines à venir ne changent plus la donne de la comptabilité.

"On joue encore le jeu mais nous n'y croyons plus depuis des lustres. Les gens qui viennent en centre-ville viennent d'abord pour se balader et profiter des rues piétonnes. S'ils veulent acheter des vêtements soldés, ils ont tout intérêt à aller dans les grandes zones commerciales. Là-bas, ils auront des fringues identiques à celles de leurs voisins, ils se sentiront bien ensemble et tout le monde se ressemblera", note amèrement un commerçant blasé par ce non-événement.

Par contre, même s'il n'y avait pas foule dans les petites boutiques nîmoises en cette première matinée de soldes, quelques flâneurs ou personnes égarées se sont retrouvés par hasard dans les rues un mercredi matin de reprise. "Oui, c'est vrai c'est les soldes mais honnêtement je ne suis pas en ville pour ça. Je n'achète pas mes habits ici. Pour moi, c'est Internet ou Carré Sud quand je ne suis pas sûr. Les commerçants nous prennent pour des pantins à pratiquer des prix incroyables tout au long de l'année alors du coup, je ne leur fais plus de cadeau", assène un passant qui n'était visiblement pas si distrait que cela.

"Je ne comprends même pas pourquoi on fait encore les soldes. Il y a des ristournes toute l'année... Celui qui achète des vêtements au prix fort n'est vraiment pas malin car s'il y a bien un endroit où on peut trouver son bonheur à moindre coût, c'est bien en centre-ville mais pas forcément pendant les soldes. Je suis très en colère sur les commerces qui pratiquent des -60% d'emblée. Cela veut-il dire qu'ils flouent le consommateur le reste du temps ?", tente d'expliquer et de comprendre un autre commerçant.

Loin du très inquiétant engouement international pour le fameux "black friday", les soldes français délocalisés à Nîmes ne font toujours pas recettes dans le centre de la ville. Même si on note un léger accroissement des visiteurs, achètent-ils ? Rien de sûr. En tout cas, les sacs remplis n'étaient pas nombreux avant midi et les caisses des commerçants étaient loin d'être pleines.