Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 11.01.2018 - florence-genestier - 2 min  - vu 701 fois

JUSTICE Gilbert Collard mis en examen dans l'affaire du tweet

Suite logique de sa levée d'immunité parlementaire en septembre 2017, le député Gilbert Collard a été mis en examen par le TGI de Nanterre aujourd'hui
Premier discours du deuxième mandat de Gilbert Collard , député de la 2e circonscription, en compagnie de son suppléant Nicolas Meizonnet (Photo Anthony Maurin).

Gilbert Collard en compagnie de son suppléant Nicolas Meizonnet à gauche sur la photo pendant la campagne des législatives 2017(Photo Anthony Maurin).

"J'ai le plaisir et l'honneur de vous informer que j'ai été mis en examen dans l'affaire du tweet : Cazeneuve est un devin, sur 8 signalements, et pas plus, 7 sont anonymes dont 4 antérieurs au tweet."

"Comment le Procureur peut-il accepter plusieurs signalements de mon tweet qui sont antérieurs à la date de publication de ce dernier?  #TweetCollard"

C'est en deux gazouillis numériques, accompagnés d'une photo devant la plaque du TGI de Nanterre, que Gilbert Collard, député FN de la 2e circonscription du Gard a annoncé ce jeudi qu'il était mis en examen dans l'affaire du... tweet de décembre 2015. A cette date, en réaction à une réflexion du journaliste Jean-Jacques Bourdin sur l'antenne de RMC qu'il avait estimée insultante pour son parti, Gilbert Collard tweete la photo d'un homme au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire : "Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos!" Un signalement du gouvernement au parquet a lancé l'enquête. L'immunité de Marine Le Pen (qui avait retweeté et fait de meme) avait d'ailleurs été levée au Parlement Européen, puis à l'Assemblée nationale. Gilbert Collard, est mis en examen pour "diffusion d'image à caractère violent". La peine encourue peut aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 75000 euros d'amende.
Joint par Objectif Gard ce jeudi soir à cette occasion par téléphone, Gilbert Collard confirme sa mise en examen, notifiée par le Parquet de Nanterre mais soulève très vite ce qui lui semble étrange : "C'est énorme, sur 8 signalements de mon tweet, quatre sont antérieurs de 12 h à sa publication ! C'est un décalage énorme ! Je veux bien être un salaud, tout ce que vous voulez, mais comprenez que ce sont de faux signalements, sans rapport avec ce qu'on me reproche." Et de réentonner le refrain du fameux règlement de comptes politique, avec une justice "instrumentalisée". "Croyez-moi, je vais aller jusqu'au bout pour faire durer la procédure" s'amuse l'avocat. Et d'annoncer qu'il profitera de ses voeux à ses électeurs gardois, prévus normalement dans sa circonscription les tout derniers jours de janvier, pour faire des déclarations, évidemment fracassantes, à ce sujet.
Nicolas Meizonnet, secrétaire de la Fédération FN du Gard et suppléant de Me Collard partage évidemment à 100% les doutes de son aîné : "Je pense que cela n'aboutira pas. Pour moi, la mise en examen de Gilbert Collard est avant tout politique. Les signalements faits sont souvent anonymes, comment le procureur peut-il prendre ça au sérieux ? Encore une fois, dire la vérité, ce n'est pas bon à dire, cela dépend de qui la montre... On veut museler la liberté d'expression pour ceux qui ont une pensée non conforme. C'est bien à l'image du quinquennat Hollande". La même ligne de défense et d'argumentation, à peu de variation près, tenue par Marine Le Pen, en novembre dernier, lors de sa levée d'immunité parlementaire par l'Assemblée nationale. Le FN est prêt à changer de nom, mais pas de discours.
Florence Genestier
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