Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.01.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 754 fois

LE 07h50 Valérie Rouverand : "Un bilan scientifique aurait été utile"

L'ancienne adjointe au maire de Nîmes déléguée à l’enseignement scolaire jusqu'au mois de décembre 2017 réagit au retour à la semaine de 4 jours dans les écoles de la ville.
A droite, Valérie Rouverand (Photo DR).

C'est décidé, la semaine de quatre jours fait son grand retour dans les écoles de la ville de Nîmes. Les rythmes scolaires seront les mêmes que ceux pratiqués avant 2013. Pour Valérie Rouverand, ancienne élue en charge du dossier, un retour en arrière n'est pas forcément synonyme de bénéfice pour l'enfant.

Un retour à la semaine de quatre jours, qu'en pensez-vous?

D'une manière très générale, j'ai presque envie de dire, tout ça pour ça ? Je parle d'une réforme dont personne ne voulait et qui se voulait ressembler à l'exemple des pays voisins ou nordiques. Sauf que notre société n'était pas prête à cela. On a dû s'y préparer en urgence et selon les moyens dont disposaient les communes. Il fallait trouver les budgets, les animateurs et les former, élaborer les activités, s'adapter au mieux au besoin des écoles, trouver les locaux, faire la place, présenter la réforme aux familles et faire que les activités choisies apportent le besoin nécessaire aux enfants. Le tout dans un contexte compliqué.

Un retour en arrière n'est que très rarement ressemblant à un pas en avant...

Chaque école a sa propre identité. Nous avons réalisé des choses incroyables malgré les difficultés. Il y a eu de nombreux projets menés de fort belle manière avec une organisation de plus en plus sereine. Le temps de la tarification a été douloureux. Je pensais même qu'elle allait mettre en péril toute l'organisation mais cette réforme avait été faite pour les enfants. Personne n'a évalué la réforme, je le regrette. Les chronobiologistes sont formels et campent sur les mêmes positions. Malgré tout je comprends qu'il soit difficile de continuer quand personne ne veut de cette réforme, mais il est dommage que l'État n'ait pas évalué les quatre années de la réforme et le temps de fatigue des élèves avant de proposer un retour à l'ancienne formule. L'évaluation s'est faite sur le ressenti des enseignants, des parents. En revanche, la parole de l'enfant n'est pas été entendue... Un bilan scientifique aurait été utile et constructif.

Les enjeux de demain pour les 13 000 enfants scolarisés à Nîmes?

L'égalité de réussite et le bien-être de l'enfant. Prendre l'élève dans son identité et évaluer ses besoins pour qu'il puisse vivre une scolarité sereine afin de développer au mieux ses capacités. On parle du bien-être de l'enfant et du confort de l'élève. On retrouve ses besoins dans les bâtiments dans le temps de restauration, le temps de l'apprentissage, le temps du ludique. De nouvelles pratiques doivent voir le jour pour produire moins d'inégalités. Il faut se remettre en question et évoluer. La place et la parole des parents est essentielle. Ils sont de réels acteurs. Les enseignants ont témoigné du positif dans cette réforme et nous l'avons adaptée ensemble en fonction des besoins de chaque école. C'est à cette époque que je me suis rendue compte de l'ampleur que prenait mon poste. Nous devions nous adapter avec beaucoup de volonté à la vie de chaque quartier. À Nîmes, nous avions un budget et un projet éducatif ambitieux. Je me souviens des nombreuses réunions et je me suis mise à la place des parents pour mieux adapter les horaires et apporter aux enfants des activités cohérentes. Il faut dire que la vie des parents était chamboulée. Il fallait de plus rester à l'écoute des enseignants qui devaient cohabiter avec d'autres métiers dans une proximité très resserrée. Mais la réforme a permis d'apporter aux enfants d'accéder à de nombreuses activités culturelles, sportives, environnementales, numériques, autour des langues... Un constat positif s'est a très vite fait jour grâce à la présence des personnels des Accueils de loisirs associé à l'école (Alae). L'équipe pédagogique s'est étoffée et le climat scolaire s'est amélioré dans les écoles difficiles. Notons aussi l'importance des projets menés entre le scolaire et le périscolaire : des projets d'écoles d'une grande richesse. Les ateliers de sensibilisation sur la différence autour du handicap, les projets Erasmus, le codage et plus encore, de belles réalisations. Une sacrée expérience. Aujourd'hui une page se tourne sur une nouvelle organisation à trouver...

Anthony Maurin

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