Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 17.01.2018 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 232 fois

LE 7H50 du député Philippe Berta : « L’interdiction de la pêche électrique est une victoire »

Le député MoDem du Gard se réjouit de la décision du Parlement européen d’interdire « cette technique ravageuse pour notre environnement. »
Élu de la 6e circonscription, Philippe Berta, fait partie du groupe des 47 députés du groupe MoDem de l’Assemblée nationale, présidé par Marc Fesnot. (Photo : Thierry Allard)

Objectif Gard : Ce mardi, le Parlement européen a définitivement interdit la pratique de la pêche électrique. Une victoire ?

Philippe Berta : Bien évidement ! Ce système de pêche était encore pratiqué par les Hollandais. Il avait pour finalité de détruire au-delà des espèces de poissons que l’on voulait pêcher. La pêche électrique est une technique ravageuse pour notre environnement. Elle mettait en péril beaucoup d’espèces ! D’ailleurs, elle est interdite dans des pays qui ne sont pas toujours réputés en matière d’écologie (Chine, État-Unis…). Je ne sais pas comment ce débat est revenu sur le tapis. Je sais simplement que les pêcheurs de la côte Atlantique ont constaté une chute phénoménale des poissons plats comme la sole. Avec cette technique, on comprend pourquoi : les décharges électriques ne différencient pas les tailles des poissons et anéantissent des espèces entières !

Vous avez co-signé une tribune sur le sujet dans Le Monde. Comment en êtes-vous venu à vous impliquer dans ce dossier ?

D’abord, cette tribune a été initiée par le groupe MoDem à l'Assemblée. Ensuite, je suis vice-président d'une mission sur les produits phytosanitaires... Alors forcement, ça m’actionne. Et puis, j’aime tout bêtement la nature. Je suis biologiste, j’étudie et j'inspecte le vivant. Au-delà des seuls poissons, certaines espèces comme les insectes sont détruites. En la matière, une étude allemande est complètement passée inaperçue*. En 30 ans, des chercheurs ont enregistré une baisse de 80% du nombre d’insectes volants ! C’est problématique parce que ce sont les insectes qui nourrissent les oiseaux et qui pollinisent les végétaux que nous mangeons. C’est le début d’une chaîne alimentaire qui est touchée et qui pourrait affecter jusqu'à l'homme.

Y-a-t-il d’autres combats de ce type à mener ?

Dans le cadre de la mission sur les produits phytosanitaires, nous avons mené une douzaine d’auditions. C'est le cas, par exemple, auprès des représentants des agriculteurs et du monde médical afin qu'ils puissent nous décrire les pathologies dont ils sont victimes. Au niveau des produits phytosanitaires, l’autorisation de mise sur le marché n’est pas similaire à celle des médicaments. Pendant 10 à 15 ans, un médicament fait l’objet de différents essais. Or, cette période est de 12 à 24 mois pour un produit phytosanitaire. On s’aperçoit de l’innocuité ou de la nocivité du produit a posteriori, quand les associations ou professionnels tirent la sonnette d’alarme. C’est cette façon de fonctionner qui a permis parfois d’aller trop loin.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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