Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.01.2018 - thierry-allard - 4 min  - vu 1868 fois

MARCOULE Fortunes diverses pour le nucléaire gardois

La traditionnelle cérémonie de vœux du site de Marcoule, qui rassemble CEA, Areva, Areva Melox, Socodei Centraco et Steris, s’est tenue mercredi soir.
Philippe Guiberteau, directeur du CEA Marcoule, Jean-Philippe Madelaine, directeur d'Areva Melox, Philippe Regnault, directeur d'Areva Marcoule, Eric Villatel, directeur de Socodei Centraco et Nicolas Cabriere, directeur de Steris Synergy Health, mercredi soir à Marcoule (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’occasion de constater que certains établissements se portent mieux que d’autres.

« Marcoule reste un candidat très sérieux » pour ASTRID

Côté CEA Marcoule, le directeur Philippe Guiberteau a fait bonne figure, dans un discours très factuel. On y a retrouvé de la « continuité sur les grands projets engagés ces dernières années » dans le cadre de la recherche et développement pour le cycle du combustible, recherche et développement qui « connaîtra un plan de charge soutenu » en 2018. Pour l’assainissement-démantèlement, après avoir rappelé que « le site de Marcoule reste naturellement l’un des plus grands chantiers (dans ce domaine) en Europe », Philippe Guiberteau s’est notamment félicité de la réussite de la découpe complète au laser d’un premier dissolveur en très haute activité, « une première mondiale », ainsi que du test en novembre au Japon « d’un procédé de décontamination des terres autour du site de Fukushima », dont les premiers résultats « sont satisfaisants. » « Globalement satisfaisant », c’est également le niveau de sûreté et de radioprotection des installations du CEA Marcoule d’après l’Autorité de sûreté du nucléaire.

Pour 2018, le CEA prévoit de mettre en service sa nouvelle installation destinée à cimenter les effluents radiologiques, qui vient remplacer l’ancien procédé de bitumage. Concernant le projet de réacteur de nouvelle génération ASTRID, dont on parle depuis un long moment dans le Gard rhodanien, il en est toujours à la phase d’avant-projet détaillé, phase « qui doit s’achever fin 2019 », précise Philippe Guiberteau. Quant à sa future implantation, Marcoule tient la corde : « Marcoule reste bien sûr un candidat très sérieux pour le site d’implantation, si telle est la décision des politiques. » Bref, le CEA Marcoule se porte bien, « en dépit d’un cadre budgétaire toujours contraint », précise tout de même Philippe Guiberteau. Des restrictions budgétaires qui inquiètent toutefois certains prestataires et sous-traitants du CEA, dont les projets font office de locomotive sur Marcoule.

Areva Marcoule cajole le CEA

Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Le discours du directeur du site Areva Marcoule, Philippe Regnault, était très porté sur la satisfaction des clients et en premier chef du CEA. « 2018 sera une année charnière, les choses bougent, il est normal que nous en fassions de même pour accompagner nos clients », a souligné le directeur en évoquant le changement de nom du groupe, qui doit intervenir très prochainement, et la réorganisation de la branche démantèlement et services. Un des objectifs de 2018 est de « développer une gamme de métiers », notamment « la maintenance des équipements sensibles, qu’on souhaite mieux proposer au CEA », lancera le directeur, avant de conclure en affirmant que « 2018 démarre sous le signe du changement, avec toujours l’ambition d’apporter au CEA toute notre expertise. » Si d’aventure les négociations concernant les contrats liant Areva et CEA Marcoule n’étaient pas encore ouvertes, notre petit doigt nous dit que ça ne saurait tarder. Les contrats actuels arrivent à échéance en 2020.

Année « complexe » pour Melox

Areva toujours, avec Melox, représenté par son nouveau directeur, Jean-Philippe Madelaine. Un nouveau directeur qui arrive après « une année 2017 complexe, avec une variabilité des résultats importante », euphémisme pour évoquer les mauvais chiffres de la production : « Nous avons produit 110 tonnes de MOX en 2017, ce qui est inférieur à l’objectif, qui était de 130 tonnes. » Un important delta mis sur le compte d’« une série d’aléas techniques », mais pas sur celui du plan de départs volontaires, achevé le 31 août dernier, et qui a vu Melox perdre 80 salariés. Malgré tout, toutes les livraisons attendues ont été réalisées, notamment des 16 assemblages MOX destinés au Japon.

Toutefois, cette baisse de la production fait tache, et Melox ambitionne de « retrouver (sa) cadence standard » en 2018, alors que le site fait office de référence pour la construction d’une usine en Chine. Côté investissements, 10 millions d’euros ont été mis sur la table pour la construction d’un nouveau poste de commandement de crise qui entrera en fonction en 2019.

Des recrutements à venir à Centraco et Steris

S’il est une entreprise qui est sortie de la crise, c’est Socodei Centraco, filiale d’EDF qui fait dans l’incinération de déchets faiblement radioactifs et dans la fusion de métaux issus des installations nucléaires. 730 tonnes de métaux ont été fondues en 2017, deux ans après la réouverture du four, théâtre d’un accident mortel en 2011. L’entreprise a repris sa marche en avant, notamment en créant un atelier de traitement des gros composants. « Nous avons fondu plus de 190 tonnes de pièces volumineuses en 2017, la demande est importante et nous sommes passés à trois équipes », s’est félicité le directeur, Eric Villatel.

Le site va également évoluer, avec la construction d’un nouveau bâtiment « où prendra place notre bétonnière cubique, une nouvelle façon de conditionner les déchets et les gravats dans un cube de 6 mètres cube, présente Eric Villatel. L’aménagement et l’agrément de l’Andra sont en cours. » Bref, les perspectives sont bonnes pour Centraco, qui prévoit de recruter 15 personnes et de voir son chiffre d’affaires croître de 10 % en 2018.

Enfin, le petit dernier Steris Synergy Health, qui fait dans la stérilisation d’équipements médicaux, se porte bien. « Nous avons mis en route notre deuxième rack traitant, nous permettant de passer de 500 à 1 000 palettes, s’est réjoui le directeur, Nicolas Cabriere. En 2017, le chiffre d’affaires de l’irradiateur industriel a augmenté de 10 %, et de 30 % pour l’irradiateur expérimental et nous avons recruté deux personnes. » L’entreprise prévoit de poursuivre sur sa lancée pour 2018, avec notamment la mise en oeuvre opérationnelle de son laboratoire, et le recrutement de deux nouvelles personnes.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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