Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 28.01.2018 - florence-genestier - 3 min  - vu 556 fois

FAIT DU JOUR Nicolas Lambert, un Graulen qui pagaie bien

Expérimenté et obstiné, le champion senior attend beaucoup du championnat d'Europe 2018.
RENE.CASTEL

Nicolas Lambert entouré de ses stagiaires kayak

Cette semaine, il s'est aligné les 20 et 21 janvier au départ du Karukera Kayak Challenge. Loin, bien loin des côtes gardoises. Catégorie kayak monoplace homme senior, le trentenaire a fini premier de la compétition. Un test, qui marque le début de saison officiel en kayak de mer, organisé par les spécialistes guadeloupéens.

École et découverte

À l'âge de huit ans, Nicolas découvre le kayak à l'occasion d'une sortie scolaire. Un petit coup de foudre. "C'est un sport qui ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, qu'on pouvait pratiquer individuellement ou en équipe." À l'époque, la base nautique est moins structurée. Tout tourne autour de l'aviron et l'activité kayak n'existe pas vraiment. Mais trop tard, la pagaie est bien agrippée et le jeune Nicolas file sur le Vidourle. "Dès que j'ai pu faire des compétitions, j'y suis allé. La première, c'était la Castor Junior à Nîmes." Slalomer lui plaît, les lignes droites aussi et le gamin participe chaque semaine à une course.

La base nautique intercommunale Terre de Camargue, réservoir de futurs champions de kayak et d'aviron.

Grand souvenir, émotion intense pour lui, dans les gorges de l'Ardèche, un marathon international où son entraîneur l'avait amené en observateur. "Deux mille personnes sur l'eau d'un coup, c'était impressionnant." Il découvre une activité qui n'en n'est en France qu'à ses balbutiements : le kayak de mer. La première coupe de France se déroule en 1998 au Grau du Roi. Le kayak de mer est plus prisé en Bretagne ou dans les pays nordiques qu'en Occitanie. Le pratiquant français lambda préfère les tourbillons d'eau douce. Le kayak adore les eaux vives pour le slalom, se mouille en bassin ou eau calme pour les courses en ligne.

Nicolas Lambert devient au fil des ans de plus en plus technique et teste tout, du sprint à l'ocean racing. Le terrain local permet de s'entraîner sur des longues distances, aussi bien pour la boucle du Vidourle, sans risquer l'ennui d'aller-retours trop fréquents. Chaque année, pour maintenir son niveau, le kayakiste parcourt 3 500 km, soit un minimum de 100 par semaine. Il excelle en sprint mais vise, sans l'avouer, l'excellence et la polyvalence. "Le kayak est une discipline à maturité tardive. L'expérience joue énormément pendant les compétitions", explique-t-il, sûr de sa progression jamais démentie. En 2018, Nicolas attend beaucoup des Championnats d'Europe.

Côté palmarès, Nicolas Lambert a su progresser petit à petit, avec méthode et obstination, dopé bizarrement par les difficultés et les obstacles. Il veut être à l'aise sur tous les terrains, prendre les vagues de n'importe quelle hauteur sans craintes. Un long séjour de sept ans à Besançon l'a fait travailler d'autres réflexes. Comme lors de cette compétition internationale en Afrique du Sud en 2004 où il se confronte pour la première fois de sa vie à des creux de quatre mètres.

Sa première compétition internationale date de 2001 en Angleterre où il décroche la 11e place aux championnats du Monde en biplace catégorie junior. En 2016, le voilà vice-champion d’Europe et double champion de France de kayak de mer. En 2017, toujours double champion de France en titre, en monoplace et en biplace, il décroche la 11e place au championnat du monde d’ocean-racing à Hong Kong et la 2e du classement final de la coupe du Monde. En dix-sept ans de compétition internationale,  il a amassé 3 médailles de bronze, 11 médailles d’argent et 10 médailles d’or.

Titre européen cette année ?

Sa carrière de champion senior est loin d'être terminée. Très en forme cette dernière saison, réfléchi, il vise aujourd'hui le championnat d'Europe. Revenu depuis 2013 au Grau-du-Roi en tant qu'éducateur sportif à la base nautique, il n'est jamais aussi ravi que quand l'un de ses élèves décroche une qualification ou une belle performance. Sans doute ses résultats inspirent-ils les champions de kayak de mer de demain. Patient, pas frimeur pour un sou, il a parrainé les premiers baigneurs locaux de janvier tandis que ses condisciples ramaient plus loin. Le trentenaire aspire au meilleur en cette saison. Et au vu de sa performance dans les premières courses disputées aux Antilles cette fin janvier, 2018 s'annonce prometteuse.

Florence Genestier

Contact : Nicolas Lambert

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