Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 30.01.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2897 fois

FAIT DU JOUR La start-up nîmoise qui plait à Xavier Niel

KiwiBook vient de créer la sensation et opte pour un avenir culturel, virtuel et sans contrainte.
Benjamin Lointier a gauche et Benjamin Augros à droite (Photo Lydia Chassier).

Xavier Niel n'est pas le plus célèbre des chefs d'entreprise français mais il fait partie des plus actifs et de ceux qui tracent les grandes lignes de la société moderne. Grand patron de Free, il vient tout juste d'entrer dans le capital d'un petite start-up nîmoise, KiwiBook via vendre-livre.fr. Explications et interview.

KiwiBook rachète vos livres d'occasion, vous savez, ceux que vous mettez sur une étagère, que vous ouvrez une fois ou deux et qui ramassent la poussière mieux que n'importe quel autre bibelot décoratif. Évidemment, pour que vous puissiez les vendre, il faut que quelqu'un vous les achète et c'est là que KiwiBook intervient avec les nouvelles solutions numériques.

Chaque livre en bon état (minimum) et disposant d'un code barre peut prétendre intéresser la société. Le prix d'achat est fixé grâce à un algorithme qui prend en compte la demande, la popularité, le poids, le nombre d'offres... Vous n'avez plus qu'à aller coller sur un carton de votre choix, mais solide de préférence, et une étiquette que KiwiBook vous donne. Cette étiquette d'expédition est pré-remplie et une fois le paquet emballé, vous n'avez qu'à l'apporter dans un des 5 000 points Mondial Relay. Vous n'avez donc aucun centime à sortir de votre poche et, mieux encore, vous êtes payé sous quinzaine.

Une plateforme virtuelle et bientôt une application (Photo Lydia Chassier).

Qui êtes-vous?

Nous sommes deux Benjamin. Benjamin Lointier, 37 ans et Benjamin Augros, moi-même, 32 ans. Nous nous connaissons depuis une dizaine d'années pour avoir déjà travaillé ensemble sur quelques projets et notamment dans le commerce en ligne. Nous sommes complémentaires, et nous aimons tous les deux la lecture.

Quelle est l'idée de départ?

Je vendais mes livres sur Internet et la réelle difficulté est de créer une annonce, de l'alimenter, de répondre aux potentiels clients, de trouver le temps pour préparer la commande, d'aller à la Poste... C'est contraignant, fastidieux et chronophage. Ça marche mais ça prend pas mal de temps et les gens qui travaillent ne peuvent même pas se rendre à la Poste. L'idée a été de créer une plateforme sur Internet. Nous nous sommes lancés en novembre 2017 avec une version light pour voir l'intérêt du public et tester le modèle.

L'univers du livre d'occasion n'est pas facile...

Oui, c'était une sorte d'étude de marché car le métier est compliqué. Il nous faut allier les compétences de l'informatique à la profusion de livres d'occasion. En moyenne, nous reprenons un livre deux euros et nous le revendons via Amazon. Ce modèle est très intéressant mais il faut un gros volume pour contrôler sans cesse les coûts. En tout cas, s'il y a un point sur lequel il ne faut pas se tromper, c'est sur l'achat du livre car après notre vérification, nous vous payons sous 15 jours.

Et pour Xavier Niel? Pourquoi lui?

On y est allé au culot. J'ai trouvé son adresse mail. Je lui ai envoyé un message et il m'a répondu. Le projet lui a plu et il a voulu me rencontrer directement. Nous savions qu'il investit dans de nombreuses start-up et le rendez-vous était très informel, détendu et plutôt axé sur l'humain. Xavier Niel n'est pas un prédateur, il est bienveillant et a cherché à nous aider, alors il est entré dans le capital.

Lui, magnat du virtuel, s'intéresse à la vente de livres d'occasion?

Je pense que Xavier Niel a aimé ces challenges. Ça lui a plu et il nous soutient car c'est un marché à attaquer, à coloniser. Tout est mal organisé dans ce secteur. Les prix sont très bas et il est compliqué de dégager une marge. La nécessité est d'avoir trois compétences qui sont la logistique, le contrôle des coûts et l'informatique. Avec tout cela, c'est faisable. Xavier Niel a dû apprécier notre angle d'attaque du marché et notre modèle économique.

Combien avez-vous de références aujourd'hui?

Aujourd'hui, nous sommes encore dans une phase de découverte avec peu de livres mais tout va évoluer très rapidement. Nous sommes actuellement à 3 000 ouvrages mais d'ici la fin de l'année, nous serons très certainement à plus de 100 000 références.

Il va falloir faire évoluer la petite start-up...

Bien sûr ! Je suis Nîmois et nous sommes au Parc Georges Besse, dans des locaux de la CCI qui sont bien adaptés aux sociétés qui débutent. Il va peut-être nous falloir un entrepôt plus important et avec des solutions modulables et nous allons embaucher un informaticien et deux préparateurs de commandes pour commencer.

Et la suite des projets?

Très rapidement, en plus des livres d'occasion, nous allons passer à la revente de tous les objets culturels ayant un code barre : CD, DVD, vinyles, jeux vidéos... Durant le premier semestre 2018, notre application mobile sera gratuite et disponible pour faciliter le scan des codes barres.

L'entrepôt de Kiwibook avec ses livres d'occasion (Photo Lydia Chassier).

Anthony Maurin

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