Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 03.02.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 861 fois

GARD RHODANIEN En Marche veut s’ancrer sur le territoire

« On n’est plus un mouvement, on est un parti » : la phrase du numéro un de la République en Marche dans le Gard, le Bagnolais Jérôme Talon, est claire.
Réunis autour du député de la circonscription Anthony Cellier, les animateurs des comités locaux de LREM (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

En Marche est donc un vrai parti, et comme tout parti politique, il a une organisation.

« Sur ce territoire ça bosse »

Une organisation qui passe par « 25 comités actifs dans le département », revendique Jérôme Talon, qui a voulu — peut-être par tropisme Bagnolais — mettre en exergue la « vitrine » de la troisième circonscription, qui a pour député Anthony Cellier. Une « vitrine » que le parti présidentiel « maille avec trois comités locaux », présente le référent du parti dans ladite circonscription Guillaume Jarrié. Du nord au sud : le comité Gard rhodanien, animé par Guillaume Jarrié, qui revendique 81 adhérents (on ne dit pas « militant », chez En Marche), celui de Villeneuve, animé par l’ex-PS Florent Lemont, qui revendique pas moins de 140 adhérents et celui de Remoulins, créé il y a quelques semaines et animé par Martine Briones, avec une trentaine d’adhérents.

Et n’allez pas croire que tout ce petit monde s’est tourné les pouces depuis l’élection d’Emmanuel Macron, puis celle du député Cellier : « sur ce territoire ça bosse, des comités existent avec des dizaines d’adhérents En Marche », avance Guillaume Jarrié. Florent Lemont illustre : « à Villeneuve on se réunit périodiquement pour travailler sur des thèmes différents, à l’automne on a fait un gros travail sur la question de l’Europe, avec sept ateliers sur sept thématiques, et un rapport est remonté aux instances nationales d’En Marche en vue de la Grande Marche pour l’Europe. » Plus largement, « on veut instaurer un pragmatisme et une culture du résultat », explique Martine Briones, qui parle également, avec un champ lexical presque caricatural de chef d’entreprise, de « mutualisation des moyens et des ressources humaines pour mieux accompagner la transformation du pays. » « On a fait un gros travail de fond, on se réunit tous les mois depuis septembre sur des sujets de fond », martèle Guillaume Jarrié. Une réunion était d’ailleurs prévue vendredi soir à la maison des associations de Bagnols, sur les états généraux de l’alimentation.

Des débats publics ouverts

Des réunions auxquelles le député de la circonscription assiste dans la mesure du possible. Lui dit vouloir « s’inspirer du quotidien de nos concitoyens pour débattre et argumenter les projets de lois dans l’hémicycle. » Dans cette optique, Anthony Cellier compte ouvrir périodiquement aux citoyens la possibilité de lui soumettre des questions à poser en commission, lors des auditions. Ce sera le cas le 13 février à l’occasion de la réception du patron de Toyota France.

Plus localement, le parti veut s’ouvrir au delà de ses adhérents en organisant des débats publics en circonscription sur des thèmes abordés au niveau national. « En ce moment il y a les états généraux de la bioéthique, qui concerne la sécurité des données informatiques, la GPA, la PMA, la fin de vie, on estime que notre rôle est de donner la possibilité aux habitants du territoire d’avoir leur mot à dire », explique Guillaume Jarrié. Des débats tellement ouverts que les Marcheurs veulent inviter « y compris les autres partis politiques. » Pas sûr que l’invitation soit honorée, mais la voilà passée.

Ce premier débat, le parti veut l’organiser « avant l’été », avance Guillaume Jarrié. Deux autres sur la rénovation de l’Union européenne et la transition écologique sont également prévus dans les semaines et les mois suivants, tout comme un autre sur la réforme constitutionnelle, sujet sur lequel Anthony Cellier fait partie des 15 députés du groupe de travail dédié.

Bref, En Marche veut casser son image de parti d’un homme — tout président de la République qu’il est — et poursuit trois objectifs, présentés par Jérôme Talon. « On veut faire vivre les comités et le parti dans les territoires, nous ancrer sur le territoire, et bien sûr être présent aux prochaines élections. » Justement, le dispositif ressemble quelque peu à une préparations aux Européennes et aux Municipales. « Je ne suis pas persuadé que ce soit le bon tempo, estime Anthony Cellier, mais forcément que la République En Marche aura droit de cité dans les scrutins locaux. » « On ne se cache pas, on sera présents aux prochaines élections », tranche Jérôme Talon, même si personne n’en doutait vraiment.

Il faut dire que les enjeux sont là désormais pour la République En Marche, parti encore jeune arrivé au pouvoir national dès son premier scrutin, mais qui devra s’implanter localement pour le conserver. Le tout sans « faire » parti traditionnel, sous peine de torpiller son image. Une équation pas simple à résoudre, et pas que dans le Gard rhodanien.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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