Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 06.02.2018 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 833 fois

FAIT DU JOUR 2018 : Picasso s'invite chez les Antonin

On ne sait pas de façon sûre si 2018 sera l'année de l'entrée à l'Unesco pour Nîmes. En revanche, ce sera bien l'année Picasso...
Le Massacre de Corée devrait être visible au Carré d'art à partir du 19 octobre prochain (Photo : capture d'écran. DR)

Picasso par ci ! Picasso par là ! Cette année à Nîmes, vous n'y couperez pas...

Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad Ruiz y Picasso -son vrai nom au complet !- sera particulièrement mis à l'honneur dans la préfecture gardoise qui a décidé de décliner au plan local une manifestation culturelle internationale dédiée à l'artiste natif de malaga et intitulée Picasso Méditerranée.

Dans la cité des Antonin, l'hommage prendra trois formes bien distinctes. En premier lieu, la Ville a choisi cette année un dessin au crayon gras de Picasso, qui servira de support à l'affiche officielle des férias 2018. Une lithographie polychrome sur le thème de la corrida croquée dans les arènes d'Arles et qui figure en bonne place dans un ouvrage signé du grand matador Luis Miguel Dominguin, Toros y toreros, et illustré par son ami Picasso. Un livre-recueil dont vient de faire l'acquisition le Musée des Cultures taurines Henriette et Claude Viallat.

Adjoint à la Culture de la Ville, Daniel-Jean Valade boit du petit lait en se pourléchant les babines : "Nîmes ne pouvait pas ne pas participer à cet hommage international rendu à Picasso. C'était indispensable ! À Nîmes, cet hommage en trois temps respectera la triade de la corrida, les trois tercios. Nous allons inviter Picasso à être le visage et le signe emblématique de la temporada 2018." 

L'affiche officielle des ferias 2018 de Nîmes a été dévoilée ce lundi en mairie

Deuxième volet de ce Picasso Méditerranée qui sort du cadre, dans ce même musée nîmois, du 17 mai au 30 septembre, une exposition temporaire intitulée "Picasso-Dominguin : une amitié" proposera la découverte de pièces réalisées, pour la majorité d'entre-elles, entre 1956 et 1965. Grâce aux prêts de plusieurs collections privées et publiques, on trouvera là une centaine de céramiques, gravures, dessins, peintures, photographies et échanges épistolaires entre les deux hommes. Et même un plus inattendu projet d'architecture d'arènes imaginé et conçu par les deux complices...

"Le musée des Cultures taurines possède déjà un habit de lumière de Dominguin", relève l’érudit élu nîmois. "Quant à son ami Picasso, il était un habitué des arènes de Nîmes où il est souvent venu. C'était un aficionado éclairé. Il résidait à l'hôtel du Cheval blanc. il était toujours suivi d'un cortège de courtisans. On disait le concernant : un Picasso, des pique-assiettes. Mais comme il était très généreux et...très riche ! ... Il a toujours été passionné par le taureau (toro!) comme inspiration artistique. Il est lui-même une sorte de minotaure dans sa vie, dans son oeuvre..." 

Le troisième volet du triptyque se déroulera du 19 octobre 2018 au 24 février 2019 au Carré d'art Jean-Bousquet. Il prendra la forme d'une exposition nommée Le Temps des conflits, consacrée à l'engagement de Picasso dans l'Histoire et qui a comme parti pris les œuvres couvrant la période allant de 1937 jusqu'à 1950. Une cinquantaine d’œuvres originales seront présentées dont vingt-trois dessins mis à disposition par le Musée national Picasso de Paris. Et comme la guerre est le thème de cet accrochage exceptionnel (qui devrait à n'en pas douter trouver une résonance certaine bien au-delà des frontières du département), des artistes internationaux résidant dans des pays en guerre viendront apporter leur regard sur les conflits armés qui agitent la planète.

On sait d'ores et déjà qu'on ne verra pas à Nîmes le monumental Guernica, intransportable en dehors du musée de la Reina Sofia de Madrid où il est exposé, mais que le Massacre de Corée, une huile de 1,2 m de large et de 2,1 m de hauteur, pourrait faire le déplacement dans la ville préfecture du Gard et accompagner La Suppliante, La Femme qui pleure et le Chat saisissant un oiseau. Faute de grives, on se contente de merles. Mais quels merles !

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com   

Philippe Gavillet de Peney

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