ALÈS AGGLO Dépenses encadrées, élus courroucés
Le débat d’orientation budgétaire, abordé jeudi soir lors du conseil de communauté d’Alès agglomération, a suscité de nombreuses réactions contre la politique du gouvernement.
Fidèle à ses habitudes, le président Max Roustan n’a pas fait dans la dentelle hier soir lors du débat d’orientation budgétaire. Dans une longue intervention, il a pointé du doigt la loi de programmation des finances publiques, validée par le Conseil constitutionnel, qui fixe le cap budgétaire de la France pour les cinq prochaines années. « On demande aux collectivités locales un effort de 13 milliards d’euros ! », fustige Max Roustan. Un effort qui doit être réalisé sur les dépenses de fonctionnement : les collectivités doivent limiter la progression de leurs dépenses à 1,2% par an. « Les trajectoires du gouvernement sont exigeantes. Autrement dit, encore une fois, c’est nous qui allons payer », commente le président.
Ce qu’il déplore également, c’est les sanctions prévues par l’État en cas de non-respect des objectifs. « Certaines pratiques jusque-là tolérées, c’est terminé ! Vous ne pourrez plus décider des dépenses sans que l’Agglo l’accepte », insiste-t-il auprès des maires de l’Agglomération. Malgré tout, « la fiscalité communautaire gardera un bon dynamisme en 2018 », assure l’édile, mais « les dépenses de fonctionnement vont devoir faire l’objet d’un encadrement sévère. » Résultat : le budget pour les douze mois à venir sera « prudent ». Mais les élus du territoire n’ont guère envie de se plier aux consignes sans sourciller, l’élu d’opposition Jean-Michel Suau le premier : « L’État fait supporter son endettement aux collectivités. Va-t-on rester les bras ballants face à ça ? Il serait opportun que notre Agglo se positionne, même si la politique nationale ne se décide pas à Alès… »
Il est suivi de la conseillère communautaire Aurélie Genolher (EELV), maire de Massillargues-Atuech : « qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Pourquoi ne pas formaliser nos craintes et notre colère ? ». Sylvain André, maire communiste de Cendras, enchaîne : « On est dans la continuité d’une politique d’austérité. Certes, les dotations ne baissent plus, mais le système est encore plus vicieux car le gouvernement s’attaque directement à la libre administration des communes. La proposition de faire une lettre à Macron signée par les maires pourrait avoir du poids. » Un avis partagé par l’élu de gauche Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers : « C’est notre liberté qui est menacée. On s’honorerait de réagir collectivement… » Pas de réponse spontanée du président, qui a toutefois affirmé que des propositions seraient faites.
Élodie BOSCHET
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