NÎMES Les sujets du Conseil municipal
Trente-six questions figuraient à l’ordre du jour de ce Conseil municipal. Après le traditionnel bilan du maire Jean-Paul Fournier qui a évoqué l’inauguration de la patinoire, c’est le label national Éco-quartier de niveau 3 pour le secteur Hoche et le retour à la semaine de quatre jours dès la prochaine rentrée qui furent au centre des débats. Enfin, l’édile a présenté rapidement le voyage réalisé par la délégation nîmoise à Fort Worth (USA) en début de mois.
Pass Famille, ça ne passe pas
Mais revenons à l'ordre du jour. Pour Catherine Bernié-Boissard (opposition), l'évolution tarifaire du Pass Famille est inquiétante. "L'augmentation du Pass Famille bondit de 60% de 13 à 21 euros pour les tarifs les plus élevés. C’est aussi la fin des tarifs réduits pour les plus modestes… Nous ne voyons pas non plus de coopération intercommunale et vous faites mine de vous opposer à Nîmes métropole en faisant la même chose. La gratuité avait été instaurée en 1996 et avait vu un nombre de lecteurs avait augmenté en une année de 24%. Les effets d’une tarification n’améliorent pas la fréquentation d’une bibliothèque mais l’UNESCO prendra ce fait comme un très mauvais signe", avoue l'élue.
Toujours à l'affût, Yoann Gillet (Front national) a souhaité "rappeler à nos collègues d’extrême-gauche que dans la vie rien n’est gratuit et que le tarif est tout à fait normal." Et l'adjoint chargé de la culture, Daniel Jean Valade, d'assurer que "la culture, c’est aussi de la gestion, c’est proportionnel. Là, c’est géré."
Dans le même temps, l'élue de l'opposition Janie Arnéguy évoquait son inquiétude quant au devenir du Conservatoire. Daniel-Jean Valade, lui a répondu relativement sèchement. "Dans cette affaire, le syndicat s’est ridiculisé. Nous avons réétudié la question. Nous avons fait un communiqué sur le sujet. Je sais bien qu’il y a des élections professionnelles mais c’est la démocratie et nous y sommes très attachés. Le directeur possède tous les diplômes et les compétences nécessaires contrairement à ce qu'a dit l’illuminé qui prétend le contraire. Soyez rassurée, dormez sur vos deux oreilles mais ouvrez-les quand vous allez au concert…"
la buvette des arènes change de mains
Le musée de la Romanité inauguré par la Ministre de la Culture
Mais parlons un peu de l'attractivité du bâtiment. Oui, une grande partie des collections nîmoises sera présentée mais à quel prix ? "À des tarifs attractifs et à des horaires larges, sept jours sur sept. Pour les tarifs, Rome a inventé la citoyenneté, avant il y avait beaucoup d’esclaves. Huit euros pour entrer, ce n’est pas cher. Regardez ce qui a été inventé : 50 euros en pass duo par an sans limitation d'entrée ou encore 20 euros pour quatre personnes. Tout cela est une participation citoyenne et symbolique", poursuit Daniel-Jean Valade. Les Nîmois auront la gratuité un dimanche par mois, sauf l’été. Calculez bien votre coup.!
Toros : baisse du nombre de spectateurs et entrées payantes
La société Simon Casas Production s'est engagée sur une certaine fréquentation en 2018 pour les spectacles tauromachiques. Chaque année le 15 janvier, le délégataire doit annoncer des chiffres minimaux. Quatorze spectacles seront organisés en 2018. En tout, on attend au moins 72 900 spectateurs payants. Soit une petite moyenne de 5 207 par spectacle. Un chiffre toujours en baisse... Alain Fabre-Pujol, de l'opposition, a peur. "Ces chiffres sont assez pétrifiants car de 2016 à aujourd’hui on note une baisse de 10% de la fréquentation. SCP doit chercher un équilibre financier et le prix des places reste globalement égal. Le nombre de spectacles aussi mais les contrats des figuras sont à la hausse, parfois vertigineuse. Soit c’est un spectacle simple et on prend le risque de l'arrêter, soit c’est un art et on se pose la question du nombre de spectateurs différemment. Il faudrait analyser ces évolutions grâce à la création d’un groupe de réflexion. Je crois pouvoir dire que nous nous inquiétons pour la pérennité de cette activité majeure pour la ville."
Ne pouvant nier les inquiétudes partagées, l'élu Frédéric Pastor, également en charge de la tauromachie pour la Ville de Nîmes, revient sur ce choix de confort. "Nous avons pris en compte l’évolution à la baisse qui est constatée ces dernières années. On ne résoudra pas ce problème dans cette assemblée. Les vedettes ne remplissent plus les arènes alors qu’elles demandent des cachets prohibitifs. C’est vrai aussi que depuis 12 ans il n’y a pas eu de renouvellement donc l’intérêt du public diminue de feria en feria. Le secteur connaît de grandes difficultés pour se restructurer, de nombreuses arènes espagnoles ferment. Mais je ne vous cache pas que ce sujet est un des plus importants car il doit y avoir un ascenseur social dans la tauromachie et nous ne le voyons plus."
Melvin Jones et Souleiado pour moins cher
Aucun rapport entre le philanthrope Melvin Jones et la société sudiste Souleiado. Seulement, Melvin Jones sera le nom que portera le rond-point de Vattel situé au pied du CHU Carémeau. Concernant Souleiado, Nîmes souhaite rationaliser son patrimoine immobilier. L'actuel immeuble qui abrite l'entreprise textile est situé entre la Coupole et l'Horloge et a un certain intérêt patrimonial. Mis à la vente pour 1,1 million d’euros, il sera finalement vendu à Souleiado pour 1,8 million d’euros.
Mais cela ne convient pas forcément à l'opposition et à Alain Fabre-Pujol : "la ville cède ce bâtiment à un groupe de textile bien connu dans le sud de la France pour une somme certainement négociée. Il me semble qu’une entreprise familiale avait fait une offre de deux millions d'euros et avait un projet abouti qui gardait Souleiado et qui présentait la création d'un restaurant, d'une terrasse et d'un projet artistique dans les étages. Sans trahir les secrets de votre choix dites-nous pourquoi avoir choisi l'un et pas l'autre."
Marie-Reine Delbos, adjointe élue déléguée à l'urbanisme en convient, "effectivement, plusieurs projets ont été présenté et deux ont émergé. Celui de Soleiado était le plus abouti, concret et précis. Ils installent un centre de création avec une vingtaine de salariés, un musée… Mais le prix était légèrement inférieur." Jean-Paul Fournier le confirme et conclut le Conseil municipal sur cette note, "la proposition des deux millions d'euros était plus aléatoire et les personnes venaient de la Côte d’Azur."
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