Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 13.02.2018 - anthony-maurin - 6 min  - vu 4836 fois

NÎMES Les sujets du Conseil municipal

Cette fois pas de chamailleries mais quelques épisodes et questionnements intéressants.
(Photo Anthony Maurin).

Trente-six questions figuraient à l’ordre du jour de ce Conseil municipal. Après le traditionnel bilan du maire Jean-Paul Fournier qui a évoqué l’inauguration de la patinoire, c’est le label national Éco-quartier de niveau 3 pour le secteur Hoche et le retour à la semaine de quatre jours dès la prochaine rentrée qui furent au centre des débats. Enfin, l’édile a présenté rapidement le voyage réalisé par la délégation nîmoise à Fort Worth (USA) en début de mois.

Pass Famille, ça ne passe pas

Mais revenons à l'ordre du jour. Pour Catherine Bernié-Boissard (opposition), l'évolution tarifaire du Pass Famille est inquiétante. "L'augmentation du Pass Famille bondit de 60% de 13 à 21 euros pour les tarifs les plus élevés. C’est aussi la fin des tarifs réduits pour les plus modestes… Nous ne voyons pas non plus de coopération intercommunale et vous faites mine de vous opposer à Nîmes métropole en faisant la même chose. La gratuité avait été instaurée en 1996 et avait vu un nombre de lecteurs avait augmenté en une année de 24%. Les effets d’une tarification n’améliorent pas la fréquentation d’une bibliothèque mais l’UNESCO prendra ce fait comme un très mauvais signe", avoue l'élue.

Toujours à l'affût, Yoann Gillet (Front national) a souhaité "rappeler à nos collègues d’extrême-gauche que dans la vie rien n’est gratuit et que le tarif est tout à fait normal." Et l'adjoint chargé de la culture, Daniel Jean Valade, d'assurer que "la culture, c’est aussi de la gestion, c’est proportionnel. Là, c’est géré."

Dans le même temps, l'élue de l'opposition Janie Arnéguy évoquait son inquiétude quant au devenir du Conservatoire. Daniel-Jean Valade, lui a répondu relativement sèchement. "Dans cette affaire, le syndicat s’est ridiculisé. Nous avons réétudié la question. Nous avons fait un communiqué sur le sujet. Je sais bien qu’il y a des élections professionnelles mais c’est la démocratie et nous y sommes très attachés. Le directeur possède tous les diplômes et les compétences nécessaires contrairement à ce qu'a dit l’illuminé qui prétend le contraire. Soyez rassurée, dormez sur vos deux oreilles mais ouvrez-les quand vous allez au concert…"

la buvette des arènes change de mains

La Ville est propriétaire des arènes de Nîmes, lesquelles relèvent entièrement du domaine public. La précédente convention d’occupation du domaine public pour l’exploitation de la buvette des arènes étant arrivée à échéance le 31 décembre 2017 il était nécessaire de désigner le futur gestionnaire. Pour satisfaire un maximum de monde et faire entrer un peu d'argent supplémentaire, la concession de la buvette sera attribuée à la société Lasserre. Pour Frédéric Pastor, élu aux festivités, "cet appel a connu un vif succès avec la présentation de 12 candidatures. Une première pour les arènes ! L’appel a été lancé le 14 décembre dernier, nous demandions des investissements et c’est la société Lasserre qui a présenté le projet le plus innovant et conforme à nos demandes." La durée de cette nouvelle attribution ira du 15 février 2018 au 31 décembre 2020 et pourra être reconduite de façon expresse une fois jusqu’en décembre 2023.
Toujours pour rester dans la catégorie des Concessions de service public (anciennes Délégations de service public), la gestion du musée de la Romanité par la Société publique locale (SPL) Culture et Patrimoine a fait débat. "Vous avez remarqué que les palissades sont tombées et aujourd'hui vous avez une vision parfaitement remarquable de ce que vont voir les centaines de milliers de touristes qui viendront. Il faut une mise en gestion déléguée", évoque la majorité. Mais pour l'opposition et Catherine Bernié-Boissard, "Tout cela coûte beaucoup plus cher que si on se mettait en régie… Et le programme scientifique et culturel qui date de 2011 et qui n'a toujours pas été remis à jour, où en est-il ?"

Le musée de la Romanité inauguré par la Ministre de la Culture

Toujours en charge du lourd dossier, Daniel-Jean Valade a souhaité rappeler quelques bases de ce travail en collaboration avec la SPL. "Apprenons à chacun que la SPL Culture et Patrimoine va créer 50 équivalents temps plein. Beaucoup de postes n’existent pas aujourd’hui. Pour la science, rappelons une fois de plus que mademoiselle Darde (NDLR conservatrice) en conserve la responsabilité pleine et entière. Elle a structuré le projet scientifique. Tous les aspects commerciaux du musée seront au service de la science. Exposer nos trésors avec les techniques contemporaines les plus abouties et sous une architecture forte sont nos atouts. Le comité scientifique s’est réuni plusieurs fois, maintenant, il travaille. C’est un peu comme la constitution, cela ne se change pas tous les jours, c’est un socle absolu."
Mais Franck Proust, président Société publique locale Culture et Patrimoine, a lui aussi tenu à s'exprimer sur la question. "Il faut bien comprendre la philosophie de ce musée. Pour exposer la science, il faut de la rentabilité. Si l'on a créé un musée, c’est pour faire en sorte d’apporter encore plus de monde en centre-ville afin que les retombées soient les plus importantes possible." Et le maire, Jean-Paul Fournier, de conclure que le "musée est cité dans pas mal de journaux internationaux comme faisant partie des plus beaux musées du monde… D'ailleurs, il sera inauguré le 1er juin par la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen, qui m’a assuré de sa présence."

Mais parlons un peu de l'attractivité du bâtiment. Oui, une grande partie des collections nîmoises sera présentée mais à quel prix ? "À des tarifs attractifs et à des horaires larges, sept jours sur sept. Pour les tarifs, Rome a inventé la citoyenneté, avant il y avait beaucoup d’esclaves. Huit euros pour entrer, ce n’est pas cher. Regardez ce qui a été inventé : 50 euros en pass duo par an sans limitation d'entrée ou encore 20 euros pour quatre personnes. Tout cela est une participation citoyenne et symbolique", poursuit Daniel-Jean Valade. Les Nîmois auront la gratuité un dimanche par mois, sauf l’été. Calculez bien votre coup.!

Toros : baisse du nombre de spectateurs et entrées payantes

La société Simon Casas Production s'est engagée sur une certaine fréquentation en 2018 pour les spectacles tauromachiques. Chaque année le 15 janvier, le délégataire doit annoncer des chiffres minimaux. Quatorze spectacles seront organisés en 2018. En tout, on attend au moins 72 900 spectateurs payants. Soit une petite moyenne de 5 207 par spectacle. Un chiffre toujours en baisse... Alain Fabre-Pujol, de l'opposition, a peur. "Ces chiffres sont assez pétrifiants car de 2016 à aujourd’hui on note une baisse de 10% de la fréquentation. SCP doit chercher un équilibre financier et le prix des places reste globalement égal. Le nombre de spectacles aussi mais les contrats des figuras sont à la hausse, parfois vertigineuse. Soit c’est un spectacle simple et on prend le risque de l'arrêter, soit c’est un art et on se pose la question du nombre de spectateurs différemment. Il faudrait analyser ces évolutions grâce à la création d’un groupe de réflexion. Je crois pouvoir dire que nous nous inquiétons pour la pérennité de cette activité majeure pour la ville."

Ne pouvant nier les inquiétudes partagées, l'élu Frédéric Pastor, également en charge de la tauromachie pour la Ville de Nîmes, revient sur ce choix de confort. "Nous avons pris en compte l’évolution à la baisse qui est constatée ces dernières années. On ne résoudra pas ce problème dans cette assemblée. Les vedettes ne remplissent plus les arènes alors qu’elles demandent des cachets prohibitifs. C’est vrai aussi que depuis 12 ans il n’y a pas eu de renouvellement donc l’intérêt du public diminue de feria en feria. Le secteur connaît de grandes difficultés pour se restructurer, de nombreuses arènes espagnoles ferment. Mais je ne vous cache pas que ce sujet est un des plus importants car il doit y avoir un ascenseur social dans la tauromachie et nous ne le voyons plus."

Melvin Jones et Souleiado pour moins cher

Aucun rapport entre le philanthrope Melvin Jones et la société sudiste Souleiado. Seulement, Melvin Jones sera le nom que portera le rond-point de Vattel situé au pied du CHU Carémeau. Concernant Souleiado, Nîmes souhaite rationaliser son patrimoine immobilier. L'actuel immeuble qui abrite l'entreprise textile est situé entre la Coupole et l'Horloge et a un certain intérêt patrimonial. Mis à la vente pour 1,1 million d’euros, il sera finalement vendu à Souleiado pour 1,8 million d’euros.

Mais cela ne convient pas forcément à l'opposition et à Alain Fabre-Pujol : "la ville cède ce bâtiment à un groupe de textile bien connu dans le sud de la France pour une somme certainement négociée. Il me semble qu’une entreprise familiale avait fait une offre de deux millions d'euros et avait un projet abouti qui gardait Souleiado et qui présentait la création d'un restaurant, d'une terrasse et d'un projet artistique dans les étages. Sans trahir les secrets de votre choix dites-nous pourquoi avoir choisi l'un et pas l'autre."

Marie-Reine Delbos, adjointe élue déléguée à l'urbanisme en convient, "effectivement, plusieurs projets ont été présenté et deux ont émergé. Celui de Soleiado était le plus abouti, concret et précis. Ils installent un centre de création avec une vingtaine de salariés, un musée… Mais le prix était légèrement inférieur." Jean-Paul Fournier le confirme et conclut le Conseil municipal sur cette note, "la proposition des deux millions d'euros était plus aléatoire et les personnes venaient de la Côte d’Azur."

Anthony Maurin

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