Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 16.02.2018 - thierry-allard - 4 min  - vu 285 fois

VILLENEUVE L’ambition des orientations budgétaires au cœur du débat

Le traditionnel débat d’orientations budgétaires, qui précède le vote du budget, s’est tenu jeudi soir lors de la séance du conseil municipal de Villeneuve.
Jeudi soir, lors du conseil municipal de Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Et même si l’opposition n’était représentée que par deux élus, les désormais ex-colistiers Brigitte Philibert (Parti socialiste) et Dominique Declosmenil (Parti communiste français), le débat a bien eu lieu.

Pas de surprise

Après avoir dressé un état des lieux financier de la commune, notamment de sa dette qui s’élève à un peu moins de 8,9 millions d’euros sur l’exercice 2016, le conseiller municipal délégué aux finances François Zanirato a esquissé les grandes lignes du budget primitif 2018. Ainsi, la section de fonctionnement restera quasi stable, avec une petite augmentation de 0,29 % des dépenses réelles. Les taux de fiscalité directe locale resteront quant à eux stables, même si la revalorisation annuelle des bases d’imposition fixée par l’Etat dans sa Loi de finances devrait être de 1,24 %. La masse salariale de la commune sera en diminution, comme lors des deux derniers exercices. La dette continuera de décroître, avec des charges d’emprunt en baisse de 17 % en 2018. A contrario, le montant des subventions versées sera en augmentation de 3 %.

Côté investissement, 2,9 millions d’euros de nouvelles dépenses d’équipement seront au budget 2018, et la section verra son volume global fondre de 13 % par rapport à 2017. Des dépenses qui seront autofinancées à hauteur de 56 %, et un emprunt de 700 000 euros sera souscrit. De quoi réaliser une politique d’investissement présentée comme « ambitieuse », avec la dernière tranche des travaux de la collégiale pour 165 000 euros, ceux du centre technique municipal, pour 258 000 euros et des travaux de voirie, avec les boulevards Guynemer/Mermoz, de la voie de l’Ancienne-Poste, du giratoire d’accès aux ZAC, de la rue des Récollets/Pente-Rapide et de l’avenue Pierre-Semard. « Malgré le désengagement de l’Etat, Villeneuve grâce à sa saine gestion et à son faible endettement peut continuer à investir et à assurer un service public de qualité », lancera François Zanirato en guise de conclusion.

« Ambition » ≠ voirie ?

C’est justement sur la politique d’investissement, et sa nature « ambitieuse », que le débat a été lancé par Brigitte Philibert. « En lisant ces quelques pages d’esquisse, on arrive rapidement à la conclusion, à travers ce qui ressort essentiellement comme un satisfecit vantant ‘la conservation d’une politique d’investissement ambitieuse’, que ce qui est qualifié d’ambitieux se matérialise essentiellement par de la réfection de routes et de chemins. » L’opposante appuiera son propos en prenant les chiffres donnés dans le rapport d’orientations budgétaires : « sur plus de 2 millions d’euros d’investissements, plus de 80 % sont dédiés à la réfection de voiries. » Pour la Socialiste, ces investissements de voirie pourraient « être ramenés à 50 % sur les prochaines années » pour « combler quelques carences qu’elles soient associatives, sociales ou environnementales. »

« On ne peut pas réduire nos investissements à nos travaux de voirie, répondra le maire (Les Républicains) Jean-Marc Roubaud. Notre commune étant composée quasi-exclusivement d’habitations individuelles, nous avons besoin de beaucoup plus de kilomètres de voirie, mais ce n’est pas le seul chapitre d’investissement, on investit aussi dans les écoles, les équipements culturels et sportifs. »

Le Communiste Dominique Declosmenil prendra quant à lui la parole pour une (très) longue intervention, presque plus longue que la présentation du rapport d’orientations budgétaires lui-même. Critiquant d’abord la politique du gouvernement auquel il assimile celle prônée par son ancien groupe, Dominique Declosmenil arrivera finalement à l’échelon communal en regrettant que « une fois de plus les économies vont être en partie à la charge de la masse salariale. » L’opposant proposera ensuite un projet de maison des associations dans l’ancienne livrée cardinalice, et déplorera que « sur 11 projets pluriannuels, 7 sont de la voirie. En revanche, en regard des projets immobiliers qui fleurissent, rien sur un projet d’établissement scolaire, alors qu’à Villeneuve la situation est tendue dans certains établissements. »

« Je vous remercie très chaleureusement, lui répondra le maire avec un ton anormalement sirupeux. Votre intervention fleuve n’a consacré que 4 secondes à Villeneuve. Je la considère donc comme un quitus à notre gestion, et je vous en remercie. » Le Communiste pointera ensuite le fait que les investissements de voirie, et la réponse qu’avait apporté le maire, confortait son point, à savoir que Jean-Marc Roubaud avait « très mal géré la commune du point de vue de l’urbanisme. » Ce à quoi l’intéressé a rétorqué que ce n’était pas lui qui avait organisé l’urbanisme de Villeneuve, « mais l’histoire », non sans avoir commis un délicieux lapsus en appelant Dominique Declosmenil « M. Castelli », se trompant ainsi de Communiste, André Castelli étant élu à Avignon et au Grand Avignon. « Je confonds, ils sont tous pareil », glissera Jean-Marc Roubaud, avant de mettre le débat au vote. Même s’il était demandé à l’assemblée de ne se prononcer que sur le fait que le débat avait bien eu lieu, ce dont nous pouvons attester, et non sur son contenu, l’opposition votera contre, « par principe. » Il y a fort à parier qu’il en sera de même le mois prochain pour le vote du budget primitif.

Un deuxième article, sur les autres points du conseil municipal, suivra dans la soirée.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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