Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.02.2018 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 2766 fois

AU PALAIS Condamné pour harcèlement sur une employée, le pharmacien jugé en appel

Le palais de justice de Nîmes / Objectif Gard

Un pharmacien ayant pignon sur rue à Nîmes avec trois officines, comparaissait vendredi devant la Cour d'Appel de Nîmes.

Il était poursuivi pour " harcèlement moral, propos ou comportements répétés ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de travail pouvant attenter aux droits, à la dignité; à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui". Ce chef d'entreprise ayant une holding composée d'une multitude de magasins et de sociétés civiles immobilières, a écopé en première instance en mars 2017, d'une sanction devant le tribunal correctionnel de Nîmes... Le pharmacien avait été puni de 2 mois de prison avec sursis et de grosses pénalités... Il avait été sanctionné d'une amende de 15 000 euros et de 20 000 euros de dommages et intérêts à verser à son ancienne responsable du rayon cosmétique.

" Le jugement de première instance est pour moi parfaitement adapté à la situation et au contexte. Il doit y avoir une sanction claire et une alerte contre ce professionnel ", estime le substitut général Laurent Gumbau qui énumère les griefs et les témoignages à charge contre le prévenu. " On n'est pas dans une attitude logique, dans une relation normale entre un patron et son employée. Il y a dans cette affaire un contexte, une ambiance particulière et lourde ", souligne le représentant du parquet général de Nîmes qui réclame donc que le pharmacien soit condamné en appel, à la même peine qu'en mars dernier.

Un patron qui aurait prononcé en public des mots, des phrases avilissantes et humiliantes à l'encontre de sa salariée. Une affaire qui remonte en 2007 et qui est donc jugée, en appel 10 ans plus tard. " Une employée qui avait osé rejeter ses avances sexuelles, pire elle avait rejeté cet homme qui lui a promis ensuite de la briser ", affirme Maître Fabrice Badoin. " Cet homme ciblait systématiquement des femmes en situation de faiblesse professionnelle ou psychologique. Lorsqu'elles ne veulent pas se soumettre à ses désirs sexuels, il les humilie en public. Il fait des remarques régulières et honteuses sur le physique ", ajoute l'avocat de la plaignante qui estime à la barre " être totalement détruite depuis. "

Âgé d'une soixante d'années, le pharmacien incriminé fait partie des notables discrets de la ville. Il n'en démord pas : " je suis déçu de la façon dont vous présentez les faits. J'ai beaucoup de témoignages en ma faveur et je nie totalement les accusations ", affirme-t-il d'emblée à l'adresse de la juge qui résume le dossier. " Si l'on est là aujourd'hui, c'est  à cause d'un événement que l'on ne peut pas occulter. Le 22 décembre 2007, madame qui se présente comme la victime était interpellée par le vigile de la pharmacie où elle travaillait avec 25 cadeaux volés dans la pharmacie ", plaide Maître Isabelle Mimram. " C'est cet événement qui est à l'origine de tout le reste et madame ensuite pour se couvrir et s'en sortir a mis en avant ce prétendu harcèlement ", insiste la pénaliste Nîmoise.

La Cour d'Appel de Nîmes, après 8 heures d'instruction du dossier à la barre, a programmé vendredi soir son délibéré au 5 avril prochain.

Boris De la Cruz

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