Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 08.03.2018 - veronique-palomar - 3 min  - vu 481 fois

NÎMES Violences conjugales : prévenir à défaut de pouvoir guérir…

À l'occasion des journées de la femme, le Procureur Éric Maurel a animé une conférence sur le thème de la politique pénale en matière de violence conjugale.
(Photo d'illustration Droits Réservés)`

Depuis l'an dernier, les chiffres de la violence conjugale (au sens large du terme), n'ont pas évolué. Tous les trois jours, une femme meurt en France sous les coups de son conjoint. Et encore, déplore le procureur, "il faudra faire émerger les chiffres noirs de la violence conjugales, celle qui s'exercent sur des hommes, où qui sont vouées au silence."  Éric Maurel ajoute que, "malgré les moyens déployés, rien ne penche du côté d'une amélioration." Au contraire, selon lui "l'an prochain à la même époque, les chiffres n'auront pas bougé et s'il l'ont fait ce sera dans le mauvais sens. Je suis très inquiet." Néanmoins, actions et pistes existent et elles ont été évoquées.

La prévention seule solution à long terme

Entourée de la présidente et de la directrice du CDIFF, Éric Maurel a répondu à toutes les questions sans langue de bois (photo Véronique Palomar)

La conférence se tenait au siège du CIDFF Gard (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles), bondé pour l'occasion. Étaient présents, les membres de diverses associations, des avocates, les intervenantes du CIDFF, des juristes et même des élèves, garçons et filles du collège Jules Verne à Nîmes, qui avaient préparé des slams courts sur le thème de la Misogynie, qu'ils ont présenté en guise d'entrée en matière. l'introduction n'était pas innocente. Au-delà du point de vue judiciaire qui intervient au bout de la chaîne, il y a les causes sociales. "On ne gère que de l'échec", déplore le procureur. "Le problème se gère au sommet de la chaîne", ajoute-t-il. Et que trouve-t-on au sommet de la chaîne : des enfants et des parents qui les élèvent. C'est là que doit commencer le combat.

Impuissance du judiciaire à endiguer le problème

Les jeunes slameurs du collège Jules Verne, ont déclamé sur des thèmes comme:  une femme peut-elle faire la guerre ?  Un homme peut-il porter des bijoux ? Élever un enfant?  Les femmes sont-elles des pirates ? Un premier pas… (photo Véronique Palomar)

En attendant, le constat d' Éric Maurel est une "dégradation du statut de la femme depuis une quarantaine d'années." La prévention joue donc un rôle essentiel et doit commencer très tôt. Il n'empêche qu'en attendant des structures comme le CIDFF travaillent en relation étroite avec les tribunaux pour trouver des solutions adaptées dans des problématiques complexes qui, au-delà des lois, se règlent au coup par coup parce que toutes différentes. En matière de lois et de répressions, les outils existent. Les magistrats se forment sur la problématique et s'y sensibilisent. Nécessité fait loi, les cas toujours plus nombreux de violences conjugales les y contraignent. La politique est l'application d'une "tolérance zéro". Encore que celle-ci puissent être nuancée par les circonstances… De plus, la violence psychologique qui existe et fait des ravages est difficile à prouver, à plaider, et quelquefois une plainte cause plus de dégâts qu'une assistance et un suivi, étant donné, la lourdeur et le traumatisme d'une procédure judiciaire.

Une chose est sûre, chaque victime de violence en France et dans le Gard, peut être écoutée et accompagnée et les délits et agressions ne restent pas impunis. Néanmoins, les chiffres ne bougent pas. Il faudra donc un jour éduquer nos enfants…

Véronique Palomar

Qu'est-ce que le CIDFF ?

Un lieu d'accueil et d'information sur les droits pour tous publics et en particulier les femmes. Le CIDFF Gard, exerce une mission d'intérêt général confiée par l'État. Son objectif est de favoriser l'autonomie sociale, professionnelle et personnelle des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes. Une équipe pluridisciplinaire et qualifiée intervient dans divers domaines comme l'accès aux droits, à l'emploi, le soutient psychologique, la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes. L'information est confidentielle et gratuite et s'adresse à tous sans distinction d'âge, de sexe, de milieu social, de confession ou d'orientation sexuelle. `

CIDFF Gard :  20, rue de Verdun - 30900 Nîmes / 04 66 38 10 70 - fax. 04 66 38 39 92 - accueil@cidff30.fr

Véronique Palomar

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