Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.03.2018 - corentin-corger - 3 min  - vu 1095 fois

GARD Retraités et personnel d'EHPAD en marche contre le gouvernement

Des manifestations se sont notamment déroulées à Nîmes et Bagnols-sur-Cèze.

Les manifestants devant la Préfecture (photo Corentin Corger)

Dans le Gard aussi, retraités et membres du personnel d'EHPAD ont répondu à la mobilisation nationale. Ils étaient respectivement 1 550 et 150 pour défiler à Nîmes. Des retraités, qui dénoncent la hausse de 1,7% de la CSG, depuis le 1er janvier et donc une diminution de leur pouvoir d'achat. Quant à lui, le personnel des EHPAD souhaite obtenir des moyens humains supplémentaires pour améliorer les conditions de travail. 

"Petits retraités, citrons pressés. On a l'impression de faire l'aumône." Le discours est clair pour Mireille (photo Corentin Corger)

Le soleil a poussé les nuages, en ce jeudi après-midi, ce qui a motivé 1 700 personnes à se rassembler sur le parvis des Arènes de Nîmes pour défiler jusqu'à la Préfecture du Gard. C'est surtout l'augmentation de 1,7 % de la CSG (Contribution sociale généralisée), effective depuis le 1er janvier, qui a poussé les retraités à descendre dans la rue. "J'ai 62 ans et c'est la première fois que je manifeste. Je suis venu car là c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", confesse Mireille, future retraitée le 1er juin prochain. Une catégorie d'âge qui a largement répondu à l'appel et qui souligne un ras-le-bol général. "On demande toujours des efforts aux retraités. J'ai l'impression de revenir à l'époque de Louis XIV où on taxait de plus en plus le petit peuple", compare Evelyne, à gauche sur la photo ci-dessus.

Patrick, 63 ans, est très inquiet par la baisse de pouvoir d'achat subi par les retraités (photo Corentin Corger)

"À force que chaque année, chaque gouvernement grignote une partie de nos retraites, on va véritablement finir au feu rouge avec un carton", ironise Patrick, pour expliquer la gravité de la situation. "Vous imaginez, avec l'augmentation de la CSG, je perds environ 400 euros de pouvoir d'achat sur une année, ce n'est plus supportable", poursuit-il. Des retraités qui viennent montrer leur mécontentement, même si pour certains, comme Maurice, cela n'y changera rien. "Le gouvernement s'imagine que les retraités vont rester chez eux. Même si on est là aujourd'hui, je pense que c'est déjà trop tard." Un fatalisme auquel Patrick répond avec vigueur : "il nous reste la voie des urnes, c'est le seul moyen de mettre la pression", encourage t-il. Une population qui ne regrette pas de faire des sacrifices financiers mais qui dénonce être la première cible.

Plus de moyens réclamés par le personnel des EHPAD

Les représentants syndicaux prennent la parole devant les Arènes de Nîmes (photo Corentin Corger)

Pourtant organisateurs du rassemblement, les travailleurs des EHPAD se sont fait numériquement parlant plus discrets, environ 150, au milieu des retraités. Une manifestation en semaine, cela réduit forcément le nombre des forces vives. Une quarantaine de personnes était déjà réunie, dès midi devant la Préfecture, pour organiser un pique-nique avant de rejoindre le cortège. Leurs revendications concernent le manque de moyens dont souffrent notamment infirmières et aides-soignantes.

Des moyens humains, quand parfois une seule professionnelle doit gérer plusieurs dizaines de résidents. Et c'est la qualité du service qui en pâtit. "Avec les faibles moyens que l'on a, on nous demande d'aller toujours plus vite. Avec cette pression, on se croirait à l'usine. Quand vous devez laver dix personnes, du coup parfois vous mettez juste un coup de gant de toilette. On perd la valeur de l'humain. On veut pouvoir retrouver un minimum de dignité", concède un aide-soignant, présent à la mobilisation. Avec des retraités qui vont connaître de plus en plus de difficultés à financer leur place en maison de retraite et un personnel de moins en moins nombreux, la situation est-elle dans l'impasse ?

À Bagnols/Cèze la mobilisation était forte (Photo: Thierry Allard/Objectif Gard)

À Bagnols, d’après les organisateurs, plus de 300 personnes se sont rassemblées au pied de l’EHPAD des 7 Sources. Anne Saucé, secrétaire FO au centre hospitalier de la ville, a dénoncé « des moyens mis en oeuvre toujours pas à la hauteur des enjeux », parlant de « saupoudrage. » Laure Sanchez, syndiquée CGT et aide-soignante à l’EHPAD des 7 Sources, dénonce comme en janvier dernier « une maltraitance institutionnelle » avant de lancer que « les soins ne peuvent pas être réduit à une marchandise. » La revendication d’un soignant par résident est largement partagée par les manifestants.

Plus largement, le secrétaire de l’union locale Bagnols de la CGT Patrick Lescure dénoncera quant à lui la situation des aides à domicile, « dont près de 80 % subissent un temps partiel imposé et des conditions de travail indécentes. »

Les retraités étaient également largement représentés dans la manifestation pour protester contre la hausse de la CSG. « Ça fait 25 % de hausse », s’étrangle Roger Garcia, retraité originaire de Pont-Saint-Esprit. « Cette mesure porte atteinte aux conditions de vie des retraités », estimera Patrick Lescure, avant de pronostiquer que « la com’ ne suffira pas à endiguer la colère » sur ce sujet. « Ce soir c’est le début d’un cycle, on ne lâchera pas », conclura le cégétiste.

Corentin CORGER (à Nîmes) et Thierry ALLARD (à Bagnols/Cèze)

Corentin Corger

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