C’est une tendance générale. De plus en plus de villes réfléchissent à une offre touristique de qualité, basée sur le développement durable.

Un moyen de créer de l’activité économique tout en étant respectueux de notre environnement. De son côté, le Syndicat mixte des gorges du Gardon n’a pas attendu que l’éco-tourisme soit à la mode pour s'engager. 

« Depuis 2004, le syndicat est entré dans un processus de labellisation afin d’être reconnu Grand site de France », explique Bérengère Noguier, présidente du Syndicat mixte. Un précieux sésame : il n'existe que quelques dizaines de Grands sites en France, dont trois dans le Gard. Jeudi matin, une nouvelle pierre à l’édifice de la candidature du Syndicat a été posée.

Entouré par les représentants de l’État, de la Région, du Département, de l’Agence de l’eau, le Syndicat a salué la construction de la future Maison de la rivière et du castor de Collias. Coût global : 1,9 M€, financé par l'Union européenne, la Région Occitanie, l'Agence de l'eau et l'État. 

L’histoire très gardoise du castor

Sur le papier, le nom de la structure peut prêter à sourire… Il n’empêche que « cette maison permet de mieux connaître notre territoire », se réjouit le maire de Collias. Par exemple, saviez-vous que si les castors existent encore, c’est en partie grâce au Gard ?

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, chassés pour leur fourrure, ces rongeurs avaient pratiquement disparus de la planète. Seuls quelques bastions, dans la basse vallée du Rhône -dont le Gard-, ont permis de réintroduire l’espèce au début du XXIe siècle. Les gouvernements successifs ayant pris conscience que loin d’être un nuisible, l’animal était un patrimoine qui participait à l’équilibre de la nature.

Éclaté en trois espaces, la Maison de la rivière et du castor se niche dans la roche calcaire et sa garrigue. Composé de cinq salles et de trois jardins, elle offrira au visiteur l'occasion de découvrir les caractéristiques du rongeur dans son milieu naturel. Les explications répondront aux différentes questions : où peut-on observer l'animal ? Quels sont les signes de sa présence ? Le "kinocastor" proposera également un film de dix minutes sur les temps forts de sa vie.

Menaces sur le Gardon

Certaines salles du Musée seront ouvertes sur l’extérieur, avec vue sur le Gardon. « Ce n’est pas une rivière comme les autres. Son niveau est très fluctuant selon les saisons et sa localisation », commente le chargé de mission du projet, Thibaut Clément. En proie à la sécheresse, la Maison sensibilisera le public sur les éco-gestes de préservation du cours d'eau. Par ailleurs, la structure se veut être un exemple en matière d’économies d’énergie. Elle se composera notamment d’un système de récupération des eaux de pluies.

Proche de Nîmes, le Gardon est le bassin de vie de multiples espèces, plus ou moins menacées. C’est le cas de la tortue Cistude d’Europe : « elle est concurrencée par la tortue de Floride, très vorace, qui prend sa place sur les espaces ensoleillés du Gardon », explique Thibaut Clément. Introduite par l’homme, cette animal exogène est acheté dans les animaleries avant d’être relâché dans la nature par des propriétaires qui l’abandonnent… 

Ces gestes, ne apparence anodins pour l’homme, peuvent avoir de grandes conséquences sur la nature. Il ne faudrait pas l'oublier... La Maison de la rivière et du castor sera en tout cas là pour le rappeler. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Nota Bene :  « Il n’y aura pas de castors vivants dans le Musée. Nous les préférons dans leur milieu naturel et eux aussi ! », informe Bérengère Noguier. Nous voilà rassurés...