Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 27.03.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1307 fois

NÎMES MÉTROPOLE Quelle(s) destination(s) pour l’aéroport nîmois ?

Hier soir, le conseil communautaire a voté à l’unanimité la reprise en main de l’aéroport. Des inquiétudes persistent quant à la stratégie de développement...
L'aéroport de Nîmes est l'un des dix aéroports d'Occitanie (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Ce fut l’une des plus turbulentes délibérations du conseil. Hier, le président Centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, a demandé à ses élus de reprendre en main l’aéroport Nîmes Garons. Une délibération qui intervient deux semaines après la démission du maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier, de la présidence du Syndicat mixte de l'aéroport.

Dans la guerre que se livrent les deux rivaux nîmois, le Centriste a gagné une bataille. Beau joueur, le groupe Les Républicains a voté « sans le moindre état d’âme » cette délibération. Mais le premier adjoint de Nîmes et député européen, Franck Proust, a tenu à apporter quelques précisions et à livrer ses inquiétudes quant au devenir de l’infrastructure aéroportuaire.

« L’utopie » du fret 

Des questionnements partagées par les élus d'opposition. Ils sont nourries par la volonté du président Lachaud de développer le transport de marchandises et « travailler en complémentarité avec l'aéroport de Montpellier », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse du 19 mars. « De toute façon, dans 10 ans avec le développement des hubs et du train à grande vitesse, il n'y aura plus que les aéroports de Marseille, Toulouse et Barcelone ! », avait-il affirmé en conclusion de son propos. 

Pour Franck Proust, l'équation est impossible : « Montpellier dit publiquement vouloir la fermeture de l’aéroport de Nîmes ! Il caresse le rêve que le flux de voyageurs atterrissant à Nîmes se déporte sur sa plateforme. » Des propos appuyés par l'élu de gauche Catherine Bernie-Boissard : « j’espère que vous n’avez pas déjà décidé de liquider le trafic passager pour nous placer comme l’aéroport de Béziers, subordonné à Montpellier. »

« Il est hors de question de revenir sur des lignes concernant l’Europe du nord », a déclaré hier en conseil communautaire, Yvan Lachaud (Photo : Coralie Mollaret)

Concernant le fret, Franck Proust poursuit sa démonstration. L'élu qualifie « d’utopie » le développement du transport de marchandises : « le fret n’a de viabilité économique que sur de gros aéroports comme Charles de Gaulle, la seule exception étant Toulouse, point de livraison aux besoins d’Airbus d’Arianespace et de leurs sous-traitants. »

Plaidoyer pour le trafic passager 

Reprenant une étude conduite par la Région, le Républicain poursuit son réquisitoire : « l’aéroport de Nîmes c’est plus de 200 000 passagers par an qui dépensent directement plus de 25 M€ dans la région. Il faut savoir qu’un passager sur deux ne ferait pas ce voyage sans la ligne aérienne depuis Nîmes. » Se tournant vers les maires, l'élu inter-communautaire interroge  : « dans quel secteur 1€ d’argent public engendre-t-il 35€ de retombées économiques ? »

Reste à savoir comment développer de nouvelles lignes commerciales ? Jean-Paul Fournier qui voulait « des ouvertures sur l’Europe du Nord, en Allemagne ou vers l’Espagne et l’Italie » a échoué. Malgré sa volonté, aucune compagnie ne s’est bousculée au portillon d'envol…

Franck Proust terminera son plaidoyer en estimant que : « certaines déclarations malheureuses dans la presse concernant la volonté de certains de fermer les lignes grand public à Nîmes n’ont fait que contribuer à ce que les compagnies aériennes doutent de l’avenir de notre aéroport. » Yvan Lachaud sait ce que c’est, il dit rencontrer les mêmes difficultés avec la gare TGV de Manduel… 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Et aussi :

« Subrogation. » C’est le terme juridique qui qualifie la reprise en main de l’aéroport de Nîmes par l’agglomération. Une possibilité offerte par un arrêté de 2011, lorsque l’État avait transféré la gestion de l’infrastructure à Nîmes Métropole. Une possibilité légale et réglementaire que le président de Nîmes Métropole aura mis du temps à utiliser…

Ligne Nîmes-Fès. Le Syndicat mixte verse une subvention de 400 000 € à Ryanair pour la ligne Nîmes-Fès. Une « démarche illégale » selon le président de Nîmes métropole. Franck Proust réfute : «  le Syndicat mixte est accompagné par un avocat-conseil qui a validé toutes les démarches entreprises. Une réponse juridique argumentée a été envoyée au Préfet. Nous estimons que cette ligne est un service d’intérêt économique général. »

La pique de Franck Proust. Le premier adjoint nîmois a salué les dix années de gestion du maire de Nîmes, Jean-Paul-Fournier, rappelant les nombreuses turbulences auxquelles il a dû faire face, comme le départ de la base aéronavale en 2010. « Une décision prise par le ministre de l’époque Hervé Morin », pointe M. Proust, mentionnant ici l’un des proches d’Yvan Lachaud.

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Coralie Mollaret

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