Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 28.03.2018 - corentin-corger - 4 min  - vu 339 fois

GARD RHODANIEN Le budget primitif et Gemapi adoptés

La Communauté de communes du Gard Rhodanien a adopté le budget principal de 2018 et le budget Gemapi.

Une dizaine d'élus se sont opposés au budget, dont Gérald Missour, en chemise blanche (photo Corentin Corger)

Ce lundi, se tenait le Conseil communautaire du Gard Rhodanien avec parmi les 46 questions à l'ordre du jour, l'épineux débat sur le budget 2018.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, le Président de l'Agglo, Jean-Christian Rey a tenu à rendre hommage à Arnaud Beltrame et aux victimes de l'attaque de Trèbes (Aude). Une minute de silence a été observée. Après les élections municipales de Laudun-l'Ardoise, les nouveaux venus ont pris place parmi les conseillers. Le maire sortant, Philippe Pécout, cohabite avec son successeur, Yves Cazorla. Les votes des comptes de gestion et administratif de 2017 servaient de mise en bouche. Un budget de l'année précédente exécuté à 99%. Après les réponses précises et chiffrées de Guy Aubanel, vice-président délégué aux finances, l'assemblée l'a adopté à une abstention près. Et une opposition, celle de Didier Bonneaud, maire de Saint-Etienne-des-Sorts, bien décidé à lever la main contre le budget principal ainsi que tous les budgets annexes.

Comme souvent, la présentation du budget primitif 2018 a soulevé des interrogations. Les recettes et les dépenses de fonctionnement s'équilibrent pour un montant total de 59 082 300 euros. Ces dernières augmentent de 1,66% par rapport à l'année précédente. À noter, cette année, une diminution du principal poste de dépenses, les atténuations de produits, qui sont des sommes de compensation reversées au commune. Les recettes du Gard Rhodanien augmentent également de 1,84%. Un budget dont se félicite, le président de l'Agglo, Jean-Christian Rey, "il y a des signaux positifs. Les investissement réalisés s'avèrent payant. On est heureux de pouvoir maintenir la DSC (Dotation de solidarité communautaire) qui est une vraie aide de solidarité notamment pour les petites communes." 

"Ce n'est pas votre fort d'entendre"

Au centre de l'image, Jean-Christian Rey, président du Gard Rhodanien (photo Corentin Corger)

C'est au moment de donner la parole à l'assistance que le show de Gérald Missour, maire de Saint-Nazaire a pu commencer. Le projet du Musée du Gard Rhodanien, d'un coût annoncé entre 13,5 et 15 millions d'euros, inquiète l'élu : "je reproche le fait qu'un bout du projet soit présenté par ici puis un autre par là." Le président a tenté de clarifier la situation en donnant du grain à moudre à son interlocuteur. "Nous sommes en phase d'écriture du projet scientifique et culturel. Le vrai projet définitif sera validé d'ici cet été." Une réponse qui ne fait pas d'effet et que l'intéressé complète : "je crois que je ne vais pas arriver à vous convaincre sur le musée ?" 

L'échange entre les deux protagonistes va bifurquer sur le déploiement de la première tranche des zones wifi touristiques. "Cela fait cinq ans que je demande la création d'un syndicat mixte pour la fibre, mais tant mieux si l'Agglo se réveille maintenant", lâche Gérald Missour. Jean-Christian Rey en assume la responsabilité pour éviter la poursuite du débat mais ne peut s'empêcher de remettre le feu aux poudres : "ne vous dérangez pas ! Fournissez moi une idée tous les cinq ans, ce serait déjà bien." Il n'en fallait pas plus pour le maire de Saint-Nazaire, qui entre-temps a pu compter sur le soutien de son homologue de Cavillargues, Laurent Nadal. "Je suis sceptique. Les gens attendent autre chose que de la Wifi", pour rétorquer. "Des idées j'en propose souvent, vous devez avoir une diminution de l'ouïe, ce n'est pas votre fort d'entendre."

Le président mettra fin aux chamailleries avec humour. "Je vous adore ! Si vous n'étiez pas né, il aurait fallu vous inventer ! " Un Gérald Missour qui a ensuite changé de cible pour venir titiller Marc Angeli, vice-président délégué à la collecte des ordures ménagères. "La dernière fois vous avez dit qu'on vous faisait vomir. J'attends votre grossièreté." Et elle n'est pas venue lors de ce conseil communautaire. Le passage au vote du budget eût enfin lieu, avec dix oppositions (*).

La Gemapi ne passe pas

L'autre question brûlante du soir, concernait la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Sa compétence et son financement ont été délégués par l'État aux intercommunalités depuis le 1er janvier 2018. Et cela a encore du mal à passer chez certains élus, notamment chez Jean-Marie Daver : "Gemapi je l'ai un peu en travers car le Rhône est un fleuve national et le CNR (Compagnie nationale du Rhône) en tire des bénéfices. Pourquoi l'entretien revient-il à la charge des EPCI ?" Avant de conclure : "C'est un truc d'État, je refuse de le faire payer à mes concitoyens." Un sentiment partagé par Gérald Missour : "c'est la porte ouverte. On se débarrasse de compétences et on joue sur la vie des gens, ce n'est pas supportable." Une opposition générale qui a permis, au moins pour une fois, de rassembler l'assemblée et à son président d'achever le débat : "je prends plaisir ce cette compassion." 

Pour une question de transparence des comptes, la communauté a voulu qu'un budget annexe soit spécialement crée pour la Gemapi, d'une valeur de 714 116, 55 euros pour les dépenses et recettes de fonctionnement. La question a été largement adoptée. Seuls Gérald Missour, Alexandre Pissas, Jean-Marie Davert et Laurent Nadal se sont opposés. La question du taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères a aussi entraîné son lot de réactions où chacun a voulu tirer la couverture pour sa commune. "À Saint-Nazaire, on paye plus. La solidarité n'y est pas encore, on paye pour des poubelles qui ne sont pas les nôtres", s'est plaint Gérald Missour, qui n'en rate décidément pas une. Finalement adopté, cela est venu clore le volet budgétaire qui a duré environ trois heures et qui a valu à son préposé, Guy Aubanel, les applaudissements de l'assistance et une plaisanterie de Jean-Christian Rey : "prenez des vacances, reposez-vous jusqu'en juin ! "

L'ensemble des sujets abordés par la suite ont tous été adoptés comme l'attribution de fonds de concours aux communes, le tracé de la boucle cyclo-découverte ou encore la contribution financière pour l'association Previgrele.

Corentin Corger

*Gérald Missour, Gilbert Baumet, par procuration, Jean-Marie Daver, Serge Rouquairol, Christian Roux, Fred Malher, Didier Bonneaud, Laurent Nadal, Claudine Prat et Alexandre Pissas.

Corentin Corger

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio