Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 30.03.2018 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1066 fois

FAIT DU JOUR Franck Proust : « Nous travaillons à une vraie stratégie municipale »

Premier adjoint à la ville de Nîmes et patron des Républicains du Gard, Franck Proust met en place un plan d’action pour reconquérir le coeur des Gardois…
Franck Proust, premier adjoint Les Républicains au maire de Nîmes et député européen (Photo : Abdel Samari)

Objectif Gard : Allez-vous dans cette interview pratiquer le « bullshit (*) » comme Laurent Wauquiez, le président Les Républicains ? 

Franck Proust : Non, ce n'est pas ma marque de fabrique. Quitte à déplaire... 

En décembre, on pensait que votre parti allait connaître un nouvel élan avec l’élection de M. Wauquiez. Aujourd’hui ce nouveau souffle n’est-il pas en train de faire pschitt, au vue des polémiques qu'il a fait naître avec son intervention auprès des étudiants lyonnais ?

Les polémiques relèvent plus du détail qu'autre chose... Moi, je fais la différence entre le traitement médiatique et ce que l'on peut ressentir sur le terrain. Dans le Gard, à chaque fois que nous faisons des manifestations, nous rassemblons entre 800 et 1 000 personnes. Citez-moi d'autres partis capables de faire ça ? Les Républicains restent le premier parti en terme de militants. En France, aux élections législatives partielles, on enchaîne les victoires.

Les polémiques autour de Laurent Wauquiez ne les rend-il pas inaudible sur le fond des sujets ? 

Ça dépend. Pour l'émission politique de France 2, il a été très convainquant. L'intérêt n'est pas d'être en forme aujourd'hui. On est en train de reconstruire notre mouvement. Laissons faire le temps... Je me déplace un peu partout en France et je ne ressens pas de rejet sur sa personne. Il apparaît intelligent, avec du franc-parler. Je suis du sud de la France. Son discours un peu dur correspond aux attentes des gens (sic).

Vous avez pris la tête de la fédération gardoise. En septembre, vous nous présentiez une nouvelle organisation de votre parti. Sept mois plus tard où en est-on ?

Notre nouvelle organisation fonctionne bien. Le comité nîmois fait un travail de terrain pour essayer de tirer le bilan de l'action municipale et préparer l'avenir à Nîmes. Ce matin à 9h, nous organisons une conférence de presse où Laurent Burgoa, à qui j'ai confié la préparation des élections municipales dans le Gard, va présenter notre stratégie.

Quelle est votre marque de fabrique sur la fédération gardoise ? 

J'ai lancé plusieurs événements. Cette année, nous organiserons deux fêtes : avant l'été à Alès pour renforcer nos liens avec la ville et en septembre dans la région nîmoise. À cette occasion, nous pensons inviter Virginie Calmels, première vice-présidente du parti et première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux. Ensuite, nous travaillons à une vraie stratégie municipale. Ça, c'est la première fois... On avait tendance à nommer des candidats au dernier moment. Même s'ils ont du talent, c'est trop juste pour mettre en place un programme et manager une équipe. Nous allons désigner les candidats un an avant, avec des priorités par circonscription.

Vous comptez créer des assises pour les élus Les Républicains. En quoi cela consiste-t-il ?

Aujourd'hui être élu Républicain, c'est quoi ? J'ai envie de rassembler l'ensemble de nos élus pour travailler sur la colonne vertébrale de notre mouvement. On sait qu'en face il y a quelqu'un, Emmanuel Macron, qui a brouillé les repères. Aujourd'hui, nous devons redéfinir notre positionnement politique.

Ça ne va pas être difficile de rassembler tous les élus ? On pense par exemple à Jean-Marc Roubaud à Villeneuve. Dans le Gard, certains ont leur petit pré carré... 

Jean-Marc Roubaud n'est plus aux Républicains. Il a pris du recul par rapport à notre famille. S'il veut revenir, il est le bienvenu. Mais ma priorité est de travailler avec les gens qui sont dans ma famille et... à jour de cotisation.

Ces derniers mois, Nîmes et Alès se sont éloignées, autant sur des sujets comme l'aéroport nîmois que sur la stratégie politique avec la révocation de votre adjoint aux finances et président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. Comment allez-vous vous réconcilier avec le maire d'Alès ? 

Je n'ai pas de problème avec Max Roustan ! On peut avoir des divergences sur certains dossiers mais on appartient à la même famille politique. Notre but commun est de gagner les élections. À Nîmes, nous avons un problème avec Yvan Lachaud mais pas avec tous les centristes... L'union avec le centre ne me gène en aucune manière.

Ça n'est pas cohérent. Vous ne pouvez pas vous alliez avec les élus centristes et laisser leur chef, Yvan Lachaud, de côté. 

C'est un autre débat. Ce n'est pas parce que nous avons un problème personnel avec un homme qu'il y a une distorsion avec le centre.

Les municipales de 2020, c'est un peu mission impossible pour la droite ? 

En avril, nous organiserons un séminaire qui permettra de tracer la feuille de route pour l'année 2018-2019. Selon la décision de Jean-Paul Fournier de reconduire ou non un quatrième mandat, il y aura une succession. Et qui dit succession dit déstabilisation. La droite a été élue pour un programme : le Musée de la romanité, l'école du Mas de Teste, la Cadereau d'Uzès, le Palais des congrès... Au-delà des hommes, les Nîmois vont regarder si nous avons respecté notre parole et, surtout, ce que nous pouvons leur apporter de nouveau.

On peut parler aussi de la gare TGV de Manduel, de la zone d'activité économique ou de l'aéroport Nîmes Garons. Est-ce qu'aujourd'hui les vrais enjeux territoriaux ne sont pas à Nîmes métropole ? 

Oui, les véritables compétences sont parties à l'Agglo.

Dans ces conditions, Yvan Lachaud ne part-il pas avec un avantage ? 

Quand je rencontre les Nîmois, on ne me parle pas de Magna Porta, ni de l'aéroport. Ils me parlent de leur rue, de la propreté... C'est leur quotidien. Ils sont d'ailleurs fiers de ce que la ville est devenue. La petite grand-mère du Mas de Mingue, elle, regarde son commerce de proximité ou sa pharmacie. C'est la cible économique qui va être plus attentive à ces enjeux.

Aujourd'hui, pouvez-vous gagner 2020 sans Yvan Lachaud ? 

Je pense qu'on aurait pu gagner 2014 sans Yvan Lachaud !

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

(*) En parlant crûment devant des étudiants lyonnais, Laurent Wauquiez a expliqué pratiquer le « bullshit », des éléments de langage prémâchés servant à faire le buzz.

--> A suivre à 11h et 15h la suite de l’interview de Franck Proust l’invité de la rédaction !

Coralie Mollaret

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