Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 31.03.2018 - abdel-samari - 4 min  - vu 1016 fois

NÎMES Le CHU lance la télésurveillance en cardiologie et en diabétologie

Le vieillissement de la population et, en corollaire, le nombre de patients pris en charge pour des pathologies cardiaques ou métaboliques, amènent les établissements de santé à s’adapter, tant d’un point de vue architectural et organisationnel que par le recours à de nouvelles technologies.

Pour répondre aux besoins croissants de prises en charge dans son bassin de population, le CHU de Nîmes (CHUN) s’est engagé dans une importante restructuration de son service de cardiologie et dans le même temps devient l’un des premiers établissements à déployer simultanément la télésurveillance pour deux pathologies : l’insuffisance cardiaque et le diabète.

Développement de l’activité et réorganisation du service de Cardiologie

Pour faire face à la hausse de son activité et répondre de la manière la plus adaptée possible aux besoins de santé des habitants du territoire Cévennes-Gard-Camargue, mais également de la basse vallée du Rhône, le CHUN s’est engagé, depuis 2017, dans une vaste opération de réorganisation du service de cardiologie. Celle-ci s’est notamment concrétisée, début 2018, par la création d’un hôpital de semaine de 12 lits, qui propose des chambres individuelles pour les hospitalisations de courte durée.

L’Unité de soins intensifs de cardiologie (USIC) a, pour sa part, vu sa capacité doubler (de 6 à 12 lits) pour prendre en charge les urgences cardiologiques. L’extension du plateau technique non invasif a permis de diminuer les délais d’attente pour une consultation de près de 50 %. Une réorganisation administrative, notamment via la mise en place de lignes téléphoniques dédiées et d’une planification optimisée permet de simplifier les parcours des patients, notamment à l’échelle du Groupement hospitalier de territoire (GHT) Cévennes-Gard-Camargue.

Des changements de matériel permettent d’améliorer le confort du patient, mais aussi celui des professionnels de santé, qu’ils soient médicaux ou paramédicaux. Enfin, au titre de sa dimension hospitalo-universitaire en termes d’enseignement et de recherche, le service de Cardiologie du CHU de Nîmes vient de s’engager dans une Fédération hospitalo-universitaire (FHU) avec le département de Cardiologie du CHU de Montpellier.

Lancement de la télésurveillance pour le diabète et l’insuffisance cardiaque

La télésurveillance est une discipline de la télémédecine qui a pour vocation de permettre à un médecin ou à un professionnel de santé d'interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d'un patient et de prendre des décisions à distance.

En constante augmentation avec 4,9 % de la population atteinte, la maladie diabétique concerne 39 000 patients dans le Gard, dont 25 % sont traités par insuline. Cette pathologie a bénéficié, au fil des années, d’innovations thérapeutiques dans l’administration du traitement, en particulier au niveau des pompes à insuline. Actuellement, une des « révolutions » tient au mode de surveillance, grâce à des lecteurs de glycémie innovants qui ne nécessitent plus de ponction au doigt, mais un simple « scan » sur un petit capteur placé sur le bras.

Autre révolution, les lecteurs sont maintenant connectés, selon un mode proche du bluetooth. Sans aucune manipulation du patient, cette technologie permet le transfert automatique des glycémies capillaires sur une plateforme web dédiée. Ce dispositif va permettre au soignant de visualiser, à distance et en continu, les données des glycémies capillaires et, si besoin, de contacter le patient pour d’éventuelles réadaptations thérapeutiques à distance.

La télésurveillance du diabète, bientôt proposée au CHUN par le service des Maladies métaboliques et endocriniennes (MME), permettra l’amélioration de l’équilibre du diabète, la diminution des hospitalisations et surtout l’amélioration de la qualité de vie des patients, grâce à la diminution des déplacements. Elle concernera environ 500 patients par an.

Dispositif identique pour la télésurveillance de l’insuffisance cardiaque 

Ce dispositif similaire sera mis en place pour la télésurveillance de l’insuffisance cardiaque qui représente un problème majeur de santé publique, de par sa fréquence, sa gravité et son coût. Il existe actuellement en France plus d’un million de patients souffrant de cette pathologie. Ce chiffre est en constante augmentation en raison notamment du vieillissement de la population. Le nombre d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque en France a augmenté de +22% en 10 ans, si bien qu’actuellement l’insuffisance cardiaque aiguë est la première cause d’hospitalisation toutes causes confondues chez les plus de 65 ans. Elle est également grevée d’un fort taux de ré-hospitalisations avec 20% des patients qui sont réadmis dès le premier mois.

L’essor de la télémédecine, en partie du à l’émergence des objets connectés, permet actuellement de proposer au patient insuffisant cardiaque, un suivi renforcé entre les consultations médicales, par les professionnels de santé, afin que ces derniers puissent réagir plus vite et éviter les complications ou hospitalisations. Les patients à plus haut risque d’hospitalisation peuvent donc se voir proposer à leur domicile, la mise à disposition d’une balance ainsi qu’une tablette toutes deux connectées, permettant un relevé du poids quotidien et de répondre à des questions simples permettant de prédire le risque de nouvelle poussée d’insuffisance cardiaque.

Ces données sont transmises à une plateforme web sécurisée disposant d’un algorithme performant et éprouvé, qui transmet en cas de nécessité, une alerte au service de cardiologie. Un ajustement thérapeutique peut être entrepris rapidement par téléphone ou via une consultation rapprochée. Des séances d’éducation thérapeutiques sont également intégrées au dispositif. Le lancement de la télésurveillance dans les services de Cardiologie et de Maladies métaboliques et endocriniennes (MME) inscrit le CHU de Nîmes parmi les établissements de santé précurseurs en matière de solutions numériques et d’amélioration et de facilitation des parcours patients.

Abdel Samari

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