Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 19.04.2018 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 650 fois

GARD Photographe : un métier, un vrai...

Invitée du syndicat GNPP et de la Chambre des métiers et de l'artisanat, une trentaine de professionnels de la photographie s'est retrouvée pour évoquer l'évolution du métier.
Une trentaine de photographes avait répondu à l'invitation (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Les chiffres ne trichent pas. Alors que le Gard recense officiellement 208 artisans photographes et que les organisateurs du Groupement national des photographes professionnels (GNPP) d'Occitanie avaient envoyé près de 500 mails d'invitation, ils n'étaient finalement qu'une trentaine de professionnels de la photo à avoir effectué le déplacement dans le locaux de la CMA nîmoise où les attendait le président Henry Brin.

Un constat qui reflète bien les difficultés rencontrées par la profession pour convaincre les héritiers de Nicéphore Niépce de sortir de leur isolement et à s'ouvrir aux autres. "Avant de rejoindre le syndicat, je faisais mon truc dans mon coin. Mon adhésion au Groupement m'a permis d'échanger avec d'autres photographes. Il ne faut pas que nous nous considérions comme des concurrents mais comme des confrères", évoquait un encarté de longue date, venu porter la bonne parole et partager son expérience dans une rencontre dont le thème central était " Quel avenir pour les photographes ?"

Olivier Demols, le président régional du Groupement (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Pour ce rendez-vous professionnel, le président national du Groupement, Jean-Félix Bernetel, et le président régional, Olivier Demols, avaient effectué le déplacement. L'un et l'autre ont insisté sur la nécessité de professionnaliser un métier qui, grâce au numérique et à l'accès aux technologies modernes, s'est ouvert à la concurrence pas toujours loyale des amateurs éclairés. "Il y a trois fois plus de photographes qu'il y a dix ans. L'accès au numérique a pu laisser croire à certains que la photographie est un métier facile. Voire que ce n'est pas vraiment un métier. C'est faux ! Il faut faire des études et tout cela est sanctionné par un diplôme...", a détaillé Olivier Demols. Mais pour tirer son épingle du jeu et pouvoir vivre de son art mieux vaut, selon lui, être épaulé par un réseau de confrères.

Les photographes ont suivi les débats avec attention (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

En parallèle, le responsable régional incite ses confrères à prendre sérieusement en compte l'aspect gestion et commercial de leur travail de photographe. Quitte à laisser de temps en temps un peu de côté l'aspect artistique de la profession... "On peut vivre très correctement de ce métier mais encore faut-il être capable de savoir élaborer un tarif en regard d'une prestation", donne-t-il en exemple. Après avoir obtenu in extremis un répit en obtenant l'exclusivité de la réalisation des clichés destinés aux documents officiels durant les années Sarkozy, alors qu'on voulait à l'époque en confier la réalisation aux services d'état-civil des mairies, la profession va désormais devoir faire face et digérer la dématérialisation des photos pour les cartes d’identité et les passeports, comme c'est déjà le cas pour le permis de conduire... "Il faudra un nombre suffisant de studios pour répondre à la demande", prévoit déjà Olivier Demols. Faute de quoi un prestataire extérieur, qui pourrait être...La Poste, pourrait prendre la main et priver les photographes d'une source de revenu non négligeable. Plus de deux cents ans après la découverte de Niépce, la photographie, comme ses pratiquants, n'a pas fini de devoir se réinventer pour exister...

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com

Philippe Gavillet de Peney

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