Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 01.05.2018 - veronique-palomar - 4 min  - vu 868 fois

FAIT DU JOUR Des Romains à Nîmes : c'est quand vous voulez !

Troisième et dernier jour des jeux : des commerçants contents malgré une journée de pluie. Dans les arènes, deux spectacles et plus de 20 000 personnes dans les gradins.
Dernières consignes avant la générale (Photo Anthony Maurin).

Votre serviteur était dans la mêlée lors des deux représentations des Grands jeux romains alors soyez indulgents, voici quelques photos de la dernière répétition pour illustrer le propos (Photo Anthony Maurin)

La plus grande reconstitution historique réalisée dans un écrin bimillénaire : les Grands jeux romains sont Nîmois et le resteront un bon bout de temps.

Trois spectacles organisés, plus de 500 reconstituteurs sur la piste et dans les rues pour animer les journées -mais aussi les nuits !- et une billetterie qui s'est affolée mais qui a dû se passer du dimanche. Orage, eau, désespoir ! Pluie = spectacle annulé !

Dimanche, après un samedi sous le cagnard, changement de décor...météorologique. Sur le sable imbibé, impossible de faire courir et rouler chevaux et décors. Ne parlons même pas de la froideur d'un public trempé et statique pendant près de 3 heures. Mais n'oublions pas que ce même public est composé de centaines d'enfants qui auraient aisément pu prendre froid. Partie remise, la mort dans l'âme...

Pour les chanceux, les spectacles du samedi et lundi se sont déroulés -presque- sans accrocs. Après les multiples répétitions par groupes et l'unique répétition générale du vendredi soir, quelques errances subsistent dans l'approche de la mise en scène. Rien de grave. En direct les vieux briscards prennent les devants et réagissent pour combler le vide ou sauver la scène. L'envie de bien faire est réelle dans les troupes et au sein de l'organisation. Décevoir n'est pas une option digne des romains !

En coulisses, les moins fatigués remontent le moral des affaiblis. Les gueulards sont de sortie et haranguent leurs troupes. À l'approche du toril mais à l'extérieur des arènes, avant, pendant et après les représentations, une foule compacte s'amasse et regarde le gigantesque barnum se mettre en place. Ça gesticule, ça parle plusieurs langues, ça pousse des cris barbares, ça fait des selfies, ça transpire, ça soupire... Bref, ça vit et ça le fait savoir. En tout cas, l'ambiance est aussi au rendez-vous !

Les décors 2018 dont la magique ligne Crassus, un rempart qui coupe la piste en deux et qui mesure 3m de haut (Photo Anthony Maurin).

Retour à l'intérieur. Après le grand défilé inaugural qui voit se présenter l'ensemble des reconsituteurs, place au show. Course de chevaux, combats de gladiateurs, danses et interludes mélodieusement antiques. Le calme avant la tempête. La colère rebelle face à l'éternelle Rome. Un nouveau Spartacus est né à Nîmes. Moins de gloire imaginaire, plus de noirceur terre-à-terre. Mais tout autant de charisme et de panache.

Rendons hommage à celui qui rappelle l'histoire écrite par les romains et non par Hollywood, Éric Teyssier, l'historien de service. Rendons d'ailleurs hommage à l'ensemble des reconstituteurs, bénévoles, associations... Et à Culturespaces d'organiser un tel événement qui permet d'oxygéner le centre-ville. L'année prochaine, le thème des Grands jeux romains sera basé sur les trois rois Barbares qui ont défié Rome et qui sont passés à quelques kilomètres de la cité des Antonin... C'e'st une autre...histoire mais ça promet !

Visiblement très heureux d'être ensemble ! (Photo Anthony Maurin).

Vu de l'extérieur des arènes aussi, les Grands jeux romains version 2018, n'ont fait que des heureux. Public et commerçants ont fait contre mauvaise fortune bon cœur et ne s'attardent pas sur la journée de pluie. Dernières déambulations avant avant la clôture.

L'arme de Spartacus

C'est en forgeant… L'arme recourbée est celle avec laquelle Spartacus combattait dans l'arène (photo Véronique Palomar)

Place Bellecroix, la Confrérie des forgerons couteliers marguerittois, martèle le fer avec une vigueur et un enthousiasme sans faille. Le public est curieux et intéressé et les forgerons ne sont pas avares d'explications. Depuis le début des Grands jeux, à partir de lames d'acier, ils ont forgé des armes conformes à celles utilisées à l'époque. Dont la Sica Supina, l'arme thrace de Spartacus, lequel faisait partie des gladiateurs ethniques qui combattaient avec les tenues et les armes de leur peuple (Spartacus est né dans l'actuelle Bulgarie, NDLR). Les forgerons sont contents. Comme, il n'y a aucun enjeu commercial, leur bilan est limpide. "Du moment que l'on est ensemble, que l'on cogne et que l'on boit des coups, on est heureux", se réjouit Pierre Raymond avec la bénédiction de ses confrères.

Ratatouille Romaine

Heureux qui comme les restaurateurs proposent des menus Idéfix en terrasse… (Photo Véronique Palomar)

Au lendemain de cette journée de pluie, les terrasses sont à nouveaux pleines de monde et les restaurateurs affichent un grand sourire. Sur le boulevard Victor Hugo, aujourd'hui c'est ratatouille au menu. Sauf pour Obélix qui peut s'autoriser un gros burger. Sourire aux lèvres, personne ne se plaint, "il manquera un jour mais on est content", constate le chef qui déplore tout de même que le spectacle vide les rues tout l'après-midi. On ne peut pas tout avoir…

Habiller tout Nîmes

Un bureau d'étude du Vigan qui voudrait relancer le textile. Tout le monde à...toile ! (Photos Véronique Palomar)

Cema couture est installé au Vigan. Ce bureau d'étude a signé un partenariat avec CulturesEspaces, organisateur de l'événement. Les gérants ont investi 13 000 € et réfléchi à la relance du textile au Vigan. Alors pourquoi ne pas fabriquer, vendre ou louer des costumes de l'époque romaine ? Où l'on apprend que la toge est un vêtement masculin que seules les femmes accusées d'infidélité et les prostituées étaient habilitées à porter. Les femmes "comme il faut" portaient la Palla. Qu'on se le dise. Une première cette année, dont les résultats encouragent la jeune entreprise à voir plus loin et plus grand. "Nous voudrions habiller tout le monde à Nîmes", rêve Audrey, et nous avons des projets d'envergure avec CulturesEspaces pour l'an prochain". La suite au prochain épisode…

Dès qu'il y a des animations, nous sommes ravis !

Le soleil est revenu, les clients aussi (Photo Véronique Palomar)

Jean-Claude a le sourire aux lèvres. Sa terrasse est au soleil et les clients y sont revenus en nombre. La journée de pluie ? "Tant pis, on a vendu quelques cafés", soupire Jean-Claude. "Mais ce qui m'a contrarié", pointe t-il, c'est de lire chez un de vos confrères que les commerçants nîmois n'étaient pas contents. Je suis commerçant et ce  n'est pas vrai", s'insurge-t-il. "Dès qu'il y a une animation dans la ville, ça fonctionne bien. Les grand Jeux sont familiaux : les enfants se régalent. On vend moins de boissons alcoolisées mais l'ambiance est bonne," se réjouit-il. Prochaine échéance ? Le match de foot de vendredi du Nîmes olympique. Ça bouge à Nîmes au printemps !

La Croix Rouge

La croix rouge était de la revue durant les trois jours (Photo Véronique Palomar)

Pas de photo de face -déontologie oblige- mais l'occasion, encore une fois, d'un petit coup de chapeau à la Croix Rouge qui est toujours présente et disponible pendant toute la durée des Grand jeux romains. " Cette année ça a été plutôt calme", se réjouit l'organisation, qui ajoute : "c'est un plaisir de voir toutes ces familles qui se régalent, les enfants sont aux anges". C'est une super animation ! Les Romains à Nîmes ? C'est quand ils veulent !

Véronique Palomar & Anthony Maurin

Véronique Palomar

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