Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 24.05.2018 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 829 fois

LE 7H50 de Christophe Clément : « Le Centre éducatif fermé part à vau-l’eau »

Ce mardi, le responsable CGT Christophe Clément s’est mobilisé devant le Centre éducatif fermé de Nîmes. Le militant dénonce les conditions de travail des éducateurs qui ne garantiraient plus la réinsertion des mineurs condamnés.
Christophe Clément, éducateur titulaire de la fonction publique et représentant syndical CGT (Photo : Coralie Mollaret)

Objectif Gard : Vous avez manifesté mardi devant le Centre éducatif fermé de Nîmes. Quelles sont vos revendications ?

Christophe Clément : Nous avons profité de la grève nationale de la fonction publique pour faire un focus sur le Centre éducatif fermé de Nîmes. Avec quatre de mes collègues, nous sommes éducateurs titulaires dans les STEMO de Nîmes (Services territoriaux éducatifs en milieu ouvert). Nous nous sommes déplacés pour dénoncer les conditions de travail de nos collègues, qui ont des conséquences sur la prise en charge des mineurs. Depuis 2007, des jeunes de 13 à 16 ans sont placés ici sur décision de justice. Ce centre est censé leur donner une deuxième chance pour les réinsérer dans la société. 

Pourquoi vos collègues ne sont-ils pas venus manifester d’eux-mêmes ?

Aujourd’hui, il y a 14 arrêts maladie ! Seul un surveillant est présent et travaille… Pour l’instant il n’y a plus de jeunes, puisque les auteurs présumés de l’agression (*) ont été placés en détention. Sur ces 14 agents en arrêt maladie, seuls trois ou quatre sont titulaires. Nos collègues craignent pour leur emploi. S’ils se déplacent ici, ils pourraient bien être sanctionnés.

Concrètement, quel est le problème ?

Les conditions de travail des éducateurs ne garantissent plus une bonne prise en charge des mineurs. Le problème ne vient pas forcément de la direction. Pour qu’une réinsertion fonctionne bien, le personnel doit être préparé et travailler dans de bonnes conditions. Les éducateurs doivent faire preuve de patience. Ces jeunes demandent beaucoup d’attention. Or aujourd’hui, les éducateurs sont recrutés quand ils sortent des écoles. Ils ne sont pas forcément préparés à ce type de situation. Le ministère a de plus en plus recours aux contrats précaires, type CDD (Contrat à durée déterminée) d’un, trois ou six mois. La situation est dramatique ! Le Centre éducatif fermé part à vau-l’eau alors que ce type de structure a fait ses preuves. 

Que demandez-vous aux pouvoirs publics ?

La structure dépend du ministère de la Justice. C’est un service déconcentré de l’État. Nous allons rencontrer demain le directeur territorial régional à Toulouse avant de monter à la chancellerie, à Paris. Nous allons demander des moyens supplémentaires. Ça passe par la fin du recours systématique aux CDD et par une revalorisation du statut d’éducateur. Un éducateur en hébergement débute avec 1 800€. Il travaille jour et nuit et la charte des temps (temps de repos, week-end…) n’est pas toujours respectée.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

(*) « Il y a deux semaines, un jeune s’est fait tabasser par d’autres jeunes du Centre », selon le responsable syndical CGT, « il a été brûlé par des cigarettes, on l'a forcé à ingérer des cailloux… Une humiliation. » Les présumés coupables ont été placés en détention. 

Coralie Mollaret

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