Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.05.2018 - elodie-boschet - 2 min  - vu 913 fois

GÉNOLHAC La nuit, les pompiers voient rouge

La caserne de Génolhac assure un service minimum depuis le 18 mai.

Depuis le 18 mai, les sapeurs-pompiers de Génolhac assurent un service minimum afin d’alerter leur direction sur leurs conditions de travail et en particulier sur la question des gardes de nuit.

Souvenez-vous, à l’automne dernier, les pompiers de Génolhac élevaient déjà la voix (relire ici) sur leur manque de moyens matériels et humains. Six mois plus tard, certaines demandes ont trouvé satisfaction comme le retour d’une deuxième ambulance, l’arrivée d’un adjoint au chef de centre ou encore celle d’un troisième sapeur-pompier professionnel, prévue le 1er août. Mais selon les soldats du feu cévenols, ces améliorations ne suffisent pas à assurer un service optimal. Ils réclament aujourd’hui une expérimentation des gardes de nuit dans leur caserne.

« L’objectif, c’est que l’ambulance parte plus vite »

À l’heure actuelle, le service de nuit est assuré par un pompier de garde, c’est-à-dire présent à la caserne, et six pompiers d’astreinte qui, en théorie, restent chez eux. En pratique, ceux qui habitent à une trentaine de minutes de Génolhac – soit 55% de l’effectif global – viennent dormir au centre de Génolhac. « Ils font donc une soixantaine de kilomètres aller-retour pour 12 heures d’astreinte payées seulement dix euros. C’est beaucoup demander ! », explique un représentant du collectif des sapeurs-pompiers volontaires de Génolhac qui demande donc le renforcement de l’équipe de garde de nuit à trois personnes, soit deux supplémentaires. « L’objectif, c’est que l’ambulance parte plus vite ! » Ce système de fonctionnement aurait un coût que le collectif chiffre à « 15 000€  par pompiers, compensé par le non-financement d’un quatrième poste vacant de sapeur-pompier professionnel. »

Mais la direction des sapeurs-pompiers du Gard, qui s’est exprimée via un communiqué, sort des arguments contraires : « La charge opérationnelle du centre de secours d’une part, la politique nationale de la sécurité civile de développement du volontariat chez les sapeurs-pompiers d’autre part, rendent essentiel le maintien de l’astreinte comme réponse opérationnelle nocturne sur le secteur de Génolhac. »

Les maires prêts à payer ?

Les maires des Hautes-Cévennes, qui soutiennent le mouvement des pompiers, seraient « prêts à financer » ces gardes, « mais ce n’est pas à eux de combler le déficit ! », s’exclame un membre du collectif. Réunis à plusieurs reprises pour évoquer la situation, les élus ont demandé une entrevue urgente avec le préfet qui aura lieu ce jeudi 31 mai, en présence du colonel Simonet.

En attendant, la caserne de Génolhac fonctionne en service minimum : deux pompiers assurent les interventions contre cinq dans la journée. Ils sont également deux la nuit. Seulement, comme un effectif de trois personnes est nécessaire pour un transport vers l’hôpital, ce sont les pompiers de Bessèges, La Grand’Combe et Villefort qui viennent en renfort. Quant aux habitants, ils n’ont d’autres choix que de subir… et d’avoir le cœur solide ! Les pompiers aussi.

Élodie Boschet

elodie.boschet@objectifgard.com

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