Emma Loiselle fait ses premiers pas sur les "grandes scènes" : première partie des Bellegarde du rire, festival Off d'Avignon cet été et tous les vendredis depuis janvier à Paris… On la retrouve samedi en 1ère partie de la troisième édition du festival Bellegarde du rire.

Seule en scène  pendant une heure, elle invite son public à rire de bon cœur et fait partie de cette jeune génération de femmes humoristes qui assument et aborde sans complexe le quotidien de ses contemporains. Elle se moque, provoque, choque et use d'une plume acérée au profit d'un propos qui étonne et parfois même détonne.

Du prétoire à la scène

On a coutume de dire que le droit mène à tout : la preuve par Emma Loiselle. "J'étais candidate au concours pour entrer à Sciences Po. Pas question de plan B, j'étais sûre de moi", se souvient la jeune femme. Ses parents prudents l'avaient inscrite à la fac de droit, "parce qu'on ne sait jamais". Sage précaution. Après un échec au concours, Emma est bien contente d'aller en fac. "J'avais un Bac + 5 à 22 ans sans savoir quoi faire de ma vie professionnelle et surtout sans me sentir prête à entrer dans la vie active. C'est comme ça que je me suis retrouvée avocate", confie Emma. Généraliste, l'avocate fait beaucoup de pénal et est commis d'office dans un petit barreau de province où plaident 39 avocats. "Nous étions peu de jeunes, et toutes mes copines se sont retrouvées enceinte en même temps". Alors les gardes s'enchaînent et Emma fatigue. Elle décide de partir à Paris pour présenter un concours d'éloquence mais avant se ménage une longue pause chez sa sœur.

Révélation !

Là, elle assiste à un seul en scène Ali au pays des merveilles de Ali Bougheraba. "En sortant, je savais ce que je voulais faire : être seule en scène !" Une copine de ma sœur m'a dit : "il te reste trois semaines de vacances tu n'as qu'à écrire un sketch". j'ai écris un spectacle d'une heure." Emma a trouvé sa voie, décide de la suivre et met tout en œuvre pour réussir. "Je suis allée à Paris mais j'ai laissé tomber le prétoire pour un travail salarié. Juriste d'abord, puis attachée parlementaire pour avoir plus de temps pour moi. J'ai multiplié les scènes ouvertes. j'ai récolté des rires et j'en voulais toujours plus…" 

Emma fait rire en brossant un tableau drôle et piquant des vicissitudes de notre quotidien. Et ça  fonctionne. Aujourd'hui elle est toujours attachée parlementaire à temps partiel et multiplie les dates avec son spectacle "Femme de mère en fille depuis que l'homme est homme". Et quand on lui demande comment elle voit l'avenir, elle n'hésite pas une seconde : "je veux continuer à m'amuser !"  

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Véronique Palomar