Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 12.07.2018 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1688 fois

GARD Ce qu’il faut retenir du conseil départemental

Très haut débit, vente du collège Bigot ou encore fronde contre l’État… Les débats ont été aussi vifs que longs ce matin au Département.
Photo d'illustration du conseil départemental du Gard (Photo : Coralie Mollaret)

C’est sous les sifflets et les bruits de casseroles que les élus ont pénétré ce matin dans l’auditorium du Département.

Le parc promis à la vente 

Ce mercredi, devant le conseil départemental du Gard (Photo : Coralie Mollaret)

Ce chaleureux accueil était offert par les membres du comité de quartier Gambetta-Révolution et d’EELV (Europe Écologie Les Verts). Des manifestants qui entendaient protester contre la vente du parc Meynier-de-Salinelles. Mais pas de quoi convaincre les élus… Ces derniers se sont engagés à vendre le parc de 7 450 m² au promoteur nîmois Sarl SFPI, afin d'y construire une vingtaine de maisons mitoyennes. D'un montant de 2,5 M€, le prix de vente est appelé à évoluer, en fonction des mètres carrés construits.

Entériné à la majorité de l'assemblée, cette délibération a vu s'abstenir les deux conseillères écologistes ainsi que le communiste Christian Bastid. Aussi élu à Nîmes, M. Bastid a regretté que « la Ville n’ait pas fait jouer son droit de préemption. Il y avait un projet à faire avec les Jardins de la fontaine et la Tour Magne. » Élu nîmois et président du groupe d'opposition Le Bon Sens Républicain, Laurent Burgoa s'est empressé de saisir la balle au bond : «nous avons déjà un projet de parc sur les anciennes pépinières Pichon. En outre, la loi et divers règlements nous imposent de construire 800 logements par an ! »

Achat d'un bâtiment près des archives 

La vente du parc s’insère dans une stratégie plus globale de la collectivité pour optimiser son patrimoine. Ce matin, les élus ont acté l’acquisition pour 21 M€ d’un immeuble d’une superficie de 9 700 mètres carrés, près des archives départementales, au chemin du Mas de Boudan (Parc Georges Besse). Cette décision fait tiquer le groupe d'opposition Centristes et Indépendants qui ont décidé de s'abstenir. «Vingt-et-un millions pour un peu plus de 10% des effectifs, n’est-ce pas un peu excessif ? », interpelle Marie-Christine Peyric.

« Non », répond le président socialiste du Département, Denis Bouad, «nous allons y regrouper tous nos services sociaux, éclatés sur quatre sites actuellement, ainsi que les services des collèges, de la culture et des sports. Ces 500 agents travailleront dans des locaux fonctionnels et adaptés pour accueillir le public dans de meilleures conditions. »

Le collège Bigot également vendu 

Patrimoine toujours avec la vente du collège Antoine Bigot et de sa halle des sports. Le Département a accepté de vendre  l'ancien établissement à la société STS pour 2,3 M€. En collaboration avec la Croix-Rouge, le promoteur immobilier compte créer un EHPAD, une maison en partage ainsi que des résidences en primo-accession. Le président du groupe d'opposition Le Bon Sens Républicain, Laurent Burgoa, a salué cette décision avant de tacler son ancien adversaire Front national aux Départementales : « Thierry Jacob avait dit que je voulais y installer une mosquée ! Ces informations étaient bien fausses et mensongères ! »

Très haut débit : les inquiétudes de l’opposition 

Ça y est ! SFR collectivités a officiellement été désigné pour déployer et exploiter le réseau très haut débit dans le Gard ces 25 prochaines années. Selon la vice-présidente, Françoise Laurent-Perrigot, la société présentait la meilleure offre avec 50% des prises installées d’ici 2020. Le versement d’une redevance annuelle et les actions sociales ont fini de convaincre le Département. « La réussite de ce projet conditionne l’avenir de notre territoire en supprimant cette inégalité numérique », poursuit Mme Laurent-Perrigot.

Si le rapport a été voté à l’unanimité, l'opposition a émis quelques réserves. Les élus du Bon Sens Républicain Frédéric Gras et Richard Tibérino espèrent que « cette offre soit suivie d’une exécution réelle. Nous avons été nombreux à nous interroger sur la faisabilité d’un tel projet dans un temps aussi court. Nous ne pouvons pas nous permettre de décevoir les Gardois !»

Denis Bouad le rebelle

Un message politique. C’est ce qu’a envoyé le président Bouad en votant contre le pacte financier, qui devait être validé avant le 30 juin. la collectivité devait s'engager auprès de l’État à ne pas augmenter ses dépenses de fonctionnement de plus de 1,2% par an, sous peine de pénalités. Si « l’attaque aux lois de la décentralisation» a été brandie par l’ensemble des élus, Denis Bouad a déploré l’échec des négociations autour de la péréquation horizontale des prestations sociales (RSA, PCH, AAH) et des MMNA (Mission mineurs non accompagnés) : « Il manquait 100 M€ ! Qu’est-ce que c’est 100 M€ sur un budget de l’état de plus de 1 000 mds ? »

Le socialiste a rappelé que certains évolutions de dépenses ne dépendaient pas de lui, comme celles liées au RSA dont «on ne maîtrise ni les critères, ni le nombre de bénéficiaires ! » Et de répondre gentiment à la députée Annie Chapelier, qui s’est fendue d’un courrier pour déplorer sa décision : « Il faudra qu’elle aille expliquer pourquoi le petit gardois qui est né cette nuit aura 87€ à payer pour le reste à charge du RSA, quand son copain de l’Ardèche n’en a que 57 € ! Ça fait 21 M€ dans les caisses du Département ! » Le prix d’un collège.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Et aussi :

Le cabinet du président recrute. Le Département souhaite se doter d’un nouveau chargé de mission notamment pour optimiser ses dépenses publiques. Cette optimisation passe par la mutualisation de certaines actions engagées à la fois par le Département et ses satellites que sont Habitat du Gard, les divers syndicat ou encore le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours). Le travail devrait démarrer à la rentrée pour la préparation du budget 2019.

La mise au point de Martin Delord. C’est avec calme et élégance que le vice-président en charge des finances a déclaré que les « 200 jeunes mineurs non-accompagnés (migrants, NDLR) et sous contrat d’apprentissage donnaient entière satisfaction à leurs employeurs. J’ai eu la fédération des boulangers du Gard. Ils en redemandent ! Ces jeunes ont un rôle utile et efficace. Ils occupent des métiers en tension. C’est un plus pour notre économie. » Ça fait parfois du bien de l'entendre…

Coralie Mollaret

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