Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 20.07.2018 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 2601 fois

FAIT DU JOUR Jean-Paul Fournier : « Je suis un homme neuf »

Stop ou encore ? Le maire Les Républicains de Nîmes se laisse jusqu’au printemps pour décider s’il briguera un quatrième mandat aux élections municipales de 2020.
Le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier (Photo : Coralie Mollaret)

Objectif Gard : Parlons d'abord de votre santé. Comment allez-vous ?

Jean-Paul Fournier : Ça va très bien. Il y a deux mois, j'ai subi une opération du dos pour une hernie discale. J'ai aussi été opéré du genou et ça fait deux ans que j'ai subi mon quadruple pontage. Au total : trois opérations en deux ans. Je suis un homme neuf !

Dans une précédente interview (au Sénat, 2015) vous disiez que si les conditions étaient réunies, vous quitteriez la mairie de Nîmes en 2020. Le sont-elles aujourd'hui ? 

À vrai dire non. Ça me laisse peut-être l'espoir de me représenter... Je prendrai ma décision au printemps, soit un an avant les Municipales de 2020. Mais je dois réfléchir avec ma famille et mes amis. J'ai 72 ans. C'est un petit peu "lourd" une mairie. Il me reste pas mal de projets à réaliser. Si je veux les mener à bien, il faut que je sois en forme et que j'ai la volonté de le faire.

Plusieurs de vos adjoints ont exprimé leur envie de vous remplacer mais, finalement, personne n'est en capacité de revendiquer légitimement votre succession...

C'est vrai. Il y a des gens de qualité mais personne ne ressort. Mon premier adjoint Franck Proust aurait pu hériter de ce poste mais il souhaite continuer à être député européen. D'ailleurs, il n'aura pas de souci pour être bien placé sur la liste nationale (...) Après, j'ai fait le tour de mes autres adjoints : Julien Plantier, en charge du sport, est encore un peu jeune et la candidature de Richard Tibérino, délégué à la sécurité, n'a pas trop été prise au sérieux...

On peut aussi vous dire que vous n'avez préparé personne à vous succéder...

Franck Proust aurait pu. Vous savez être maire, c'est un poste délicat et difficile. Il faut faire l'unité parmi les siens. Être un leader... Il faut aussi une vision et un programme. Le jour de la défaite de la droite en 1995, j'ai immédiatement annoncé ma candidature pour 2001. J'ai travaillé pendant six ans. On avait la niaque !

Ça fait 17 ans que vous êtes maire. Sincèrement, vous n'en avez pas un peu marre ? 

Non. D'ailleurs cette situation me motive à me représenter. (...) Et s'il y a un risque que la droite perde la Ville, ça m'interpellera d'autant plus.

Votre ex-adjoint Yvan Lachaud a été le seul à se démarquer de vous. Et, comme vous sous la mandature de Jean Bousquet, ses délégations lui ont été retirées... 

Il manque pas mal de choses à Yvan Lachaud. C'est quelqu'un qui n'a pas de colonne vertébrale, qui n'est pas honnête. Maintenant, on voit qu'il veut aller vers Macron... Il aura tout fait ce garçon ! Quelqu'un qui l'avait bien jugé, c'est l'ancien président socialiste du Languedoc-Roussillon, Georges Frêche : il l'appelait zig-zag !

Votre directeur et votre directrice-adjointe de cabinet ont récemment quitté leur fonction. Ça donne un peu le sentiment que les rats quittent le navire, non ? 

Ce ne sont pas des rats quand même... Je ne m'attendais pas du tout au départ de Jean-Albert Chieze, mon directeur de cabinet. On a travaillé ensemble pendant 13 ans. Marie Gervais a accepté une proposition dans le privé. Ça m'a un peu ému mais je m'y fais.

Vous êtes en train de choisir un nouveau cabinet. Faut-il s'attendre à un cabinet de combat pour préparer les Municipales ou une équipe pour gérer les affaires courantes ? 

Dans un premier temps ce sera pour gérer les affaires courantes. Selon ce que je déciderai au printemps ce sera un cabinet de combat. On aura un nouveau directeur en septembre. Pour ce poste, je ne prends jamais quelqu'un de mon entourage. À Nîmes, lorsque l'on connaît trop les gens c'est difficile de ne pas tenir compte de leur avis. Pour l'instant j'ai reçu quatre candidats. Je suis en pleine réflexion.

Pour remporter les Municipales il faut rassembler. Une alliance avec La République en marche est-elle possible ? 

Non. Je ne suis pas fait pour ça. J'ai un profil politique et je m'y tiens. Aujourd'hui, nous ne pouvons nous allier avec aucun parti mais il y a toutefois certains centristes. Moi, j'ai viré Yvan Lachaud mais pas les autres adjoints, qui sont partis d'eux-mêmes. D'ailleurs, Yvan Lachaud va être mal (sic)... S'il veut partir avec Macron, il va devoir le soutenir aux Européennes et soutenir aussi sa politique. Après avoir soutenu Sarkozy et Fillon, il va faire le grand écart.

Si vous briguez un 4e mandat à quoi servira-il ? 

Il y a encore plein de choses à faire. À commencer par poursuivre les projets déjà établis comme le centre éducatif Jean-d'Ormesson, la pépinière Pichon. Il y a aussi les Terres de Rouvière : une cinquantaine d'hectares au nord de Nîmes que l'on a rachetée à l'État. On en fera un grand centre de loisirs avec des pistes  cyclables et de VTT. Il y a aussi la prolongation de la voie urbaine sud, l'éco-quartier Hoche, en parallèle du lancement de la deuxième tranche de l'université en 2022. On peut aussi évoquer le nouveau stade de Nîmes Olympique pour lequel nous avons demandé l'estimation des Domaines. L'opération de renouvellement urbain prendra plus de temps que prévu du fait que l'État ne nous aide financièrement qu'au hauteur de 35%. On construira aussi le Palais des congrès là où nous l'avions prévu, près du musée de la romanité. Et je me bats toujours pour l'inscription au patrimoine de l'Unesco.

Finalement, la non-inscription de Nîmes à l’Unesco vous a empêché de partir par la grande porte ?

J'ai été très déçu. C'est un projet qui dure depuis 15 ans. On voit les experts de l'Icomos (International council on monuments and sites) en septembre et on représentera notre candidature en 2020. Ça m'a motivé pour continuer ! En 2018, avec le musée de la romanité et l'Unesco ça aurait été l'année Fournier. Ce n'est pas le cas... Bien sûr que tout homme politique veut partir par la grande porte. Après il faut avoir la possibilité de le faire. 

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret  

Coralie Mollaret

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