Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 27.07.2018 - elodie-boschet - 2 min  - vu 1519 fois

JUSTICE Avec ses allocations chômage, il fabrique une « mini-usine » de production de cannabis

Tribunal correctionnel d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Hier après-midi, le tribunal correctionnel d’Alès jugeait Frédérico, un homme de 37 ans, accusé de détention non autorisé de stupéfiants. Chez lui, les enquêteurs ont retrouvé 2,4 kg d’herbes et pas moins de 220 pieds de cannabis.

S’il y a bien un point qu’on ne peut pas reprocher à Frédérico, c’est que le trentenaire a la main verte. Cet habitant de Saint-André-de-Valborgne a fait de son domicile une "mini-usine de fabrication de stupéfiants", comme le dira la présidente de l’audience Émilie Debasc. De fait, les neuf pièces de sa maison sont toutes envahies par ses plantations, elles-mêmes soigneusement réparties en fonction de leur âge et de leur besoin en lumière, chaleur… Tel un professionnel, Frédérico ne néglige aucun détail et s’est équipé d’appareils de séchage, de lampes UV, de radiateurs, de ventilateurs, de filtres extracteurs d’air… Bref, tout l’attirail du parfait cultivateur. Sauf que ces récoltes ne se vendent pas sur les marchés, mais ont plutôt tendance à envoyer leur producteur devant les tribunaux.

C’est le cas de Frédérico qui ne semble toutefois pas très inquiet, appuyant sa défense sur le fait que cette culture est uniquement pour sa consommation personnelle. "Je suis un gros fumeur, un toxico", dit-il depuis son box. Il s’en tiendra à ces simples justifications. Le procureur n’est pas de cet avis et voit en Frédérico un dealer. Seulement, faute de preuves, l’accusation n’a pas été retenue, ce qui n’empêche pas le représentant du ministère public de requérir 30 mois de prison avec six à douze mois de sursis. Si la peine demandée est lourde, c’est parce que Frédérico est déjà connu de la justice pour des faits similaires... Le tribunal en a certainement tenu compte et a prononcé une peine de 24 mois ferme avec maintien en détention ainsi qu’une amende de 1 500€. Il n’est pas toujours bon d’avoir la main verte…

Elodie Boschet

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