Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 06.08.2018 - norman-jardin - 4 min  - vu 8618 fois

NÎMES OLYMPIQUE Bernard Blaquart : « Je suis très marqué par l’histoire des primes »

À quelques jours du début de la Ligue 1, le coach Nîmois avoue qu’il a mal vécu l’épisode des négociations des primes pour la saison à venir.

L’entraîneur des Crocos estime que le club doit être dirigé quotidiennement (photo Norman Jardin / Objectif Gard)

Après une semaine marquée par une défaite à Guingamp, la blessure de Valdivia, l’histoire des primes et les revendications de Marillat, l’entraîneur des Crocos fait le point.

Objectif Gard : Quels enseignements tirez-vous du dernier match de préparation joué à Guingamp (défaite 1-0) ?

Bernard Blaquart : Dans le jeu, on a été au niveau d’une équipe comme Guingamp. On a eu autant de situations qu’eux. Cependant, la différence s’est faite sur l’efficacité. Ils ont été plus puissants et tranchants que nous offensivement. Le match a été équilibré, mais on a encore du travail à faire en matière d’efficacité.

Sur le plan sportif, quel bilan tirez-vous de la préparation ?

Elle a été bonne, et nous avons eu ce que l’on souhaitait. On souffre un peu de la chaleur, et on peut regretter les blessures de Harek et Valdivia. Pierrick va certainement se faire opérer des ligaments croisés dans les prochains jours. On peut déjà dire que sa saison est quasiment terminée.

« Un club de Ligue 1 doit être dirigé au quotidien »

Cela veut-il dire que le club va lui chercher un remplaçant ?

On y réfléchit. On ne va pas se précipiter. L’année dernière, on a pu faire venir tardivement Del Castillo et Boscagli. Après, on est équilibrés dans toutes les lignes. On peut toujours avoir envie d’un ou deux joueurs supplémentaires, mais on n’a pas de gros manque.

Mercredi dernier, à l’issue de la rencontre contre l’UNFP, vous avez pointé du doigt certains dysfonctionnements à l’intérieur du club. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Un club doit être dirigé au quotidien. Aujourd’hui, notre organisation fait que parfois les choses traînent. Certains nouveaux joueurs ne connaissent pas le président. À la limite, ce n’est pas très grave s’il y a quelqu’un qui dirige au quotidien. Mais à partir du moment où c’est lui (Rani Assaf, NDLR ), on a besoin de le voir, et de régler des problèmes.

« C’est complètement dingue d’en arriver là ! »

Au rang des problèmes, il y a celui des primes pour la saison à venir. Cela a-t-il été réglé ?

Ça a été réglé par le président en un quart d’heure. Le problème, c’est qu’il n’y a pas eu de discussion. Il faut qu’il y ait un échange. Il n’y avait pas de désaccord, puisqu’il n’y avait pas de discussion. C’est complètement dingue d’en arriver là. Oui, il y a certains problèmes qui sont réglés. En tous cas ceux des joueurs. Il persiste des problèmes généraux de fonctionnement. Il faut que l’on s’organise comme un club de ligue 1. On a l’impression que l’on n’anticipe pas trop les choses. C’est dommage d’en arriver à des situations pareilles. Dans les autres clubs, ce genre de choses se règle chaque année. Malheureusement, chez nous on aime bien les faire traîner.

« Ils doivent se dire : "mais où on est tombés ?"»

Cela perturbe-t-il la préparation de l’équipe ?

Je ne le sais pas. J’espère que ça ne perturbe pas les joueurs. Je suis très marqué. C’est quelque chose qui me désole. Ça fait 42 ans que je suis dans le football, et voir des trucs comme ça, c’est hallucinant. Je me mets à la place des nouveaux. Ils doivent se dire « Mais où on est tombés ? ». Un club de Ligue 1 a besoin d’un boss au quotidien.

Yan Marillat, un des deux gardiens que le club ne souhaite pas conserver, a tweeté que des promesses lui ont été faites et qu’elles n’étaient pas respectées. Qu’avez-vous à lui répondre ?

Je ne sais pas de quel genre de promesses il veut parler, mais je sais ce que je lui ai dit. Après, il tweete ce qu’il veut. Il n’y aura pas de réintégration dans le groupe. Je peux comprendre sa frustration, mais il faut qu’il comprenne aussi les choix du club. Sur les deux ans et demi qu’il vient de passer ici, il s’est blessé de façon domestique, ce qui a entraîné une indisponibilité de six mois. On a quand même décidé de le garder en numéro 3, puis en numéro 2. Il a fait une très bonne saison. Il s’est blessé aux ligaments croisés en début de saison dernière. Il n’a pas joué pendant pratiquement un an, et pour débuter en Ligue 1, on a besoin de certitudes. Ce n’est pas de sa faute s’il s’est fait les croisés, mais c’est sa faute s’il est passé à travers une vitre, il y a deux ans. Yann est un très bon gardien, mais sa fiabilité reste à prouver. Je lui souhaite de rebondir et de prouver que c’est un garçon qui peut faire 35 matches tous les ans pendant 10 ans. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

Bernard Blaquart est heureux que le nombre d'abonnés dépasse la barre des 10 000 (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Une rumeur a fait dernièrement état d’un possible départ de Moustapha Diallo, pourtant arrivé il y a quelques semaines. Était-elle fondée ?

C’est rigolo. Cela étant, il faut savoir d’où part cette rumeur. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux n’importe qui peut faire naître n’importe quelle rumeur. C’est facile, et c’est complètement farfelu.

« L’histoire des primes n’aurait pas dû arriver »

Les événements de la semaine dernière vous laissent-ils un peu amer ?

Il y a des choses qui peuvent être évités. L’accident de Pierrick, c’est malheureux. La situation de Yann Marillat et de Martin Sourzac, j’espère qu’elle peut être réglée rapidement, dans l’intérêt de tous. L’histoire des primes, cela n’aurait pas dû arriver. Surtout qu’il n’y aurait eu aucun problème, puisqu’un accord a été trouvé en quelques minutes. C’était juste histoire de se rencontrer, et de faire les choses.

La barre des 10 000 abonnés a été franchie. Que cela vous inspire-t-il ?

C’est un engouement qui dépasse les prévisions. On sait qu’à Nîmes il y a un public qui bouillonne. C’est chouette. Il va falloir qu’il soit avec nous, et qu’il s’accroche. Qu’il nous soutienne, tout en sachant que ce sera très compliqué. On aura des moments très difficiles, et même si on se retrouve en difficulté, il faut qu'il soit avec nous. Je ne sais pas si on sera au niveau, mais on a des jeunes garçons qui ont progressé, et ils ont travaillé pour en arriver là. Ils méritent d’être soutenus.

Propos recueillis par Norman Jardin

Norman Jardin

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