POLITIQUE Les débuts de… Sylvain André
Il est certainement l’un des plus jeunes maires du Gard, si ce n’est le plus jeune. Élu à 32 ans à Cendras, commune de 1 800 habitants à proximité d’Alès, le communiste est aussi passionné que passionnant.
Sylvain André voit par les autres. Quand on prend contact avec lui pour qu’il évoque ses débuts en politique, sa première réponse est : « après tout, si ça peut donner à des jeunes l’envie de s’engager…» Une réponse qui résume ce personnage tourné vers les autres.
Enfant du pays, partagé entre Lavabreille, Saint-Martin-de-Valgalgues et Cendras, soit un périmètre d’une dizaine de kilomètres, Sylvain André reconnaît qu’il a tout fait pour rester dans ses Cévennes natales. En classe de troisième, ce bon élève passionné de comptabilité, décide de s’engager dans une filière professionnelle contre l’avis de ses professeurs qui voyaient pour lui un avenir meilleur dans la voie générale.
Tenace, le collégien écoute son instinct et il fait bien : il décroche son Bac Pro, puis son BTS comptabilité et un DECF (Diplôme d’études comptables et financières) qui lui permet d’exercer la profession de comptable auprès d’un groupe ambulancier à Bessèges. En parallèle, il s’intéresse de plus en plus au monde politique. « C’est un univers qui m’a toujours attiré. Petit déjà, je restais à table avec les adultes plutôt que d’aller jouer avec les enfants de mon âge », se souvient le maire de Cendras.
Être maire ? « Un grand honneur »
Un beau jour de 2005, il franchit le pas et récupère tous les programmes des partis politiques de gauche. « Je les ai tous lus et c’est celui du Parti communiste qui correspondait le plus à mes convictions », explique-t-il. Son admiration pour Marie-Georges Buffet - « une femme d’engagement » - n’y est peut-être pas non plus étranger. C’est donc à 21 ans qu’il fait une demande d’adhésion sur Internet… « Je n’ai jamais eu de réponse !, sourit-il. C’est un an plus tard, lorsque je suis allé à un loto du parti avec ma grand-mère à Cendras, que j’ai enfin adhéré. »
Au sein de son nouveau parti, le jeune militant écoute et apprend très vite. Il gravit les échelons jusqu'à devenir responsable des Jeunes communistes du Gard, puis secrétaire de section du PCF alésien avant d’intégrer, en 2014, l’équipe municipale de Cendras, ville où il a choisi de vivre. « C’est Yannick Louche qui m’a demandé de le rejoindre. C’est un élu pour qui j’ai le plus grand respect, quelqu’un qui se bat pour ses idées et qui est resté 33 ans maire de Cendras », dit-il avec admiration.
Mais, après autant d’années de bons et loyaux services, l’élu passe la main en cours de mandat : « il n’a pas désigné de dauphin. Il a laissé le choix aux membres du conseil municipal et c’est là qu’on m’a proposé de le remplacer, c’était un grand honneur ». Non sans hésitation et avec une pression légitime, le néo-trentenaire relève le défi : « déjà, je trouvais ça chouette de mettre en pratique les idées que je défends. Et puis, je ne suis pas tout seul, il y a une équipe municipale compétente autour de moi ». Les autres, toujours…
Maire et salarié à la fois
En plus des innombrables heures passées en mairie, à l’image de nombreux élus, ses premiers pas dans sa nouvelle fonction sont certainement facilités par sa connaissance du terrain et de ses administrés : « on est un petit village. Tout le monde se connaît et me connaît. Vous savez, avec une main en moins, les gens m’ont repéré, ils se rappellent de moi ». Cet handicap de naissance, qui n’en n’est pas spécialement un pour lui - « pour moi, c’est vous qui n’êtes pas normaux avec deux mains », plaisante-t-il – lui a donné une force. Celle de se battre un petit peu plus que la moyenne. Celle d’en faire toujours un peu plus.
Alors que sa fonction de maire justifierait largement un emploi à temps plein, Sylvain André continue de travailler au Département où il officie au service contentieux de la Maison départementale des personnes handicapées : « en arrêtant de travailler, j’ai peur de perdre le contact avec la vraie vie, d’être un peu en décalage. » S’il ne compte pas quitter son poste, le maire de Cendras n’a pas non plus envie d’arrêter la politique. Mais ce qu’il souhaiterait par-dessus tout, c’est qu’il y ait davantage de jeunes qui s’engagent : « on ne peut pas simplement être dans la critique derrière les réseaux sociaux. » Une chose est sûre, le maire de Cendras, lui, restera toujours un militant. « Que voulez-vous ? Je suis un passionné, je serai toujours engagé… pour les autres ». Évidemment !
Tony Duret & Élodie Boschet
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